Bonsoir Pierre,
J’ai continué la visite de ton site. Que dire….. c’est un enchantement.
En ce qui concerne les fly-cutters de taillage d’engrenages, j’en pense ce qui suit.
Au strict plan technique le fly-cutter fait maison n’est pas la solution la plus adaptée au taillage d’engrenages, mais il présente par rapport aux autres solutions un avantage de coût pour ceux qui ne comptent pas leur temps passé à le réaliser.
Dans le cas de la reproduction d’engrenages anciens, donc hors normes (restauration), le fly-cutter reste souvent le seul recours.
Il est plus facile de réaliser des fly-cutters pour tailler les roues, qui sont en laiton, que pour tailler les pignons, qui sont en acier. Les réalisations artisanales d’outils de taillage n’atteignent en effet pas les caractéristiques mécaniques des outils de coupe industriels (fraises modules, fraises mères).
Détermination informatique du profil du fly-cutter :
Dans le cas des réalisations d’horloges nouvelles, où on peut utiliser des profils normalisés, la détermination informatique du profil du fly-cutter est une opération aisée, que ce soit en utilisant des logiciels de CAO, ou pour ceux qui ne veulent pas en acheter (c’est mon cas) en se bricolant soi-même un programme de génération de profil dans les normes connues.
Dans le cas de la restauration (engrenages hors normes) je ne connais que la méthode informatique que j’ai proposée
ICI, mais il en existe probablement d’autres.
Réalisation physique du fly-cutter, à partir de son profil déterminé informatiquement :
La gradation des moyens est la suivante :
Méthode la plus basique :
On utilise un petit tour à commandes manuelles et on applique « bêtement » sur les volants des chariots le fichier des commandes dictées par le programme informatique.
C’est la méthode que j’ai décrite
ICI
Elle est fastidieuse, mais elle ne nécessite qu’un petit tour et elle est donc bien adaptée au cas du bricoleur avec très peu de moyens.
Il faut cependant faire preuve d’une grande maîtrise des jeux des chariots et de la façon de tangenter la pièce pour prendre les plans de référence.
Dans mon cas j’ai utilisé en guise de chariots transversal et longitudinal, une petite table croisée de précision, montée sur glissières à billes et avec ressorts de rattrapage de jeu.
J’ai besoin de tangenter de chaque côte de la dent, ce qui fait une imprécision totale d’environ 4/100 sur l’épaisseur du fly-cutter.
Un cran de plus dans la numérisation:
Le transversal et le longitudinal du tour sont mus par des moteurs pas à pas. C’est la même méthode que précédemment mais bien moins fastidieuse à appliquer.
La numérisation totale :
On peut bien sûr tailler un fly-cutter sur une fraiseuse CNC avec une petite fraise dont le profil est bien connu. On a même vu sur ce forum du taillage de pignons coniques non droits par ce moyen.
Cela me fait donc dire qu’avec une telle fraiseuse CNC qu’il n’est pas nécessaire de passer par la réalisation d’un fly-cutter, qui demandera ensuite à être trempé et affûté correctement. Il vaut mieux tailler directement les dents de l’engrenage lui-même avec la fraise. Il faut bien sûr disposer d’un diviseur numérique.
S’il s’agit d’une fraiseuse CNC faite maison et adaptant par exemple des moteurs PAP sur les axes d’une fraiseuse conventionnelle, le problème de la maîtrise des jeux se posera aussi et peut-être de façon encore plus aigüe, que dans le cas du tour de la méthode que j’ai décrite.