Bonsoir à tous
Bois.debout a écrit : ../... J'ai une seconde question pour compléter la précédente : Le passage du 220 V mono au 230 V s'est fait dans l'indifférence générale et semble remonter à près de vingt ans. Je suppose que le 380 V TRI est passé à 400 V, à la même époque...
En fait, tu pose 2 questions, le passage du 110/220 au 220/380 et celui du 220 au 230 (ou du 400 au 380).
Le passage du 110/220 au 220/380 :
L'abandon progressif du 110 volts à débuté en France vers 1955. C'est à cette époque que tous les appareils électro-ménager neufs devaient obligatoirement être vendu en 220 V ou équipés de transformateurs 110/220. EDF procédait alors gratuitement au passage en 220 V (en offrant des autotransformateurs 110/220) ou remplaçait les anciens appareils (il n'y avait pas beaucoup d'électro-ménager à l'époque) mais je pense que ça leur a coûté cher en rebobinage de moteur pour les artisans par exemple. Mon père avait 2 moteurs 220 V tri à démarrage étoile - triangle qui ont été rebobinés par EDF.
Le passage de 220 à 230 V ou de 380 à 400 V :
Il y a 2 raisons à cela, l'une effectivement issue de la réglementation européenne, harmonisation oblige, régie par la norme CEI 60038. A une ou deux exceptions près, a plupart des pays européens sont en 230/400 V. La tolérance admissible sur sur la tension étant de + 10%, - 10%.
La deuxième raison, plus subtile, est celle liée aux pertes thermiques (par effet Joule). En effet, ces pertes W (en Joules) = R x I x I x t (avec W en Joules, I l'intensité en ampères (au carré) et t le temps en secondes). Il s'agit d'une énergie correspondante à des Watts par unité de temps. Pour faire court, quant l'intensité double, les pertes thermique par échauffement quadruplent !!. Donc, pour une même puissance consommée P = UI (U en volts et I en ampères) si tu augmente la tension, l'intensité va baisser proportionnellement. Or, les pertes étant proportionnelles au carré de l'intensité, on peut calculer l'économie réalisée (l'augmentation de 220 à 230 V soit + 4 % va faire baisser I de 4 % et les pertes Joule vont diminuent de 0,96 x 0,96 = 0,92 soit près de 8 %). C'est essentiellement pour cette raison que le transport de l'énergie sur de longues distances se fait en haute tension voire en très haute tension jusqu'à 800 kV au Canada (on envisage même la supraconduction !!)
On a coutume de dire que les lignes électriques chauffent les nuages (2 à 3 % de l'énergie consommée - je crois - l'équivalent d'une tranche nucléaire !!) et que toute augmentation de tension aussi minime que le passage de 220 à 230 V est profitable à tout le monde !!. Lorsqu'en plein hiver, le réseau EDF est chargé "aux limites", cet exercice - de haute voltige - est pratiqué par régulateurs d'équilibre du réseau afin de trouver le meilleur compromis entre augmentation de U (charge des alternateurs) et diminution de I (donc les pertes). Malgré tout, ces variations de tension sont globalement bien tolérées par les appareils récents, par contre, les ampoules à filament vieillissent un peu plus vite...
Pour mémoire, on dit souvent, moi le premier, 220/380. En vérité, il faudrait dire 230/400 !!!