Bonjour,
Les deux commentaires précédents sont effectivement très pertinents, il ne faut pas banaliser non plus l'ampleur d'un tel projet.
Je suis assez d'accord que les machines realmeca ont de prime abord l'air de machines dédiées à l'apprentissage plus qu'à la fabrication, mais je ne me suis jamais penché sur les produits de ce fabricant.
Concernant la remarque de Sativa55, j'aurais un avis un peu moins tranché tout de même concernant la viabilité des commandes numériques d'origine. Vu le budget d'un amateur (disons 5000€<), on ne va se tourner que vers des machines dont le contrôleur est déjà obsolète, ou presque, et de toute manière (à moins d'avoir un budget usinage conséquent) si les pièces d'origine sont encore disponibles elles sont hors de portée de la bourse d'un amateur. Là où j'ai acheté ma BP, je pense que le monsieur m'avait parlé de 1200€ pour un écran de remplacement pour sa grosse machine (une Maho 700 avec 4ème axe et changeur d'outils je crois), juste pour la pièce sans main d'oeuvre. Et le reste est à l'avenant, un drive d'axe reconditionné coûte généralement 1000€, un drive pour moteur dc 3000€,... Maintenir une commande numérique avec des pièces en provenance du canal de distribution classique ne me semble pas viable pour la plupart des amateurs. Il existe cependant un marché de l'occasion ou du NOS (New Old Stock), qui permet de se dépanner sans se ruiner, il faut être patient, on peut aussi trouver des pièces universelles (les écrans par exemple) ou de marque "pirate".
Cependant, et là Sativa55 a raison, je crois qu'il ne faut pas se lancer aveuglément dans la réparation du système d'origine, s'il faut changer un codeur, voir une règle, c'est tout à fait jouable, si par contre il y a deux drives de morts , un moteur d'axe grillé et un contrôleur qui ne sait plus comment il s'appelle, ça sent le roussi!
De ma modeste (et très courte) expérience, je classerais par ordre décroissant d'importance les caractéristiques à surveiller lors de l'achat de la machine:
1) Etat géométrique (s'il faut rattraper une machine usée en plus de la remettre en état, bonjour la facture)
2) Bonne diffusion (comme pour les conventionnelles, c'est plus simple pour trouver de l'aide, et des pièces détachées)
3) Etat de l'électrotechnique (moteur de broche, moteur d'axes, capteurs,...)
4) Etat de la partie commande (drives répandus? Pannes chroniques?)
5) Etat de la commande numérique.
Ceci suppose qu'on est prêt à envisager deux solutions pour la remise en route:
1) Réparer le matériel existant.
2) Faire un rétrofit "complet"
Mais cette décision ne peut être prise qu'après avoir fait un diagnostique détaillé des problèmes, et s'être renseigné sur la disponibilité des pièces.
Dans un cas comme dans l'autre, je pense que les réparations peuvent être relativement rapides, si la machine répond aux critères 1 et 3, je m'explique...
Si c'est une panne sournoise mais peu coûteuse, il faudra surtout passer du temps à diagnostiquer, si un élément important est en rade, il vaut peut-être mieux envisager le retrofit complet dès le départ. Cette seconde option, qui peut faire peur de prime abord, n'est au final pas si différente de la construction d'une "petite" (sans connotations péjoratives, j'ai beaucoup d'admiration pour les réalisations du forum) CNC, comme on en voit dans nombres de sujets, la machine est juste plus grosse, et souvent équipées de sécurités et fonctions supplémentaires. Là par contre, certaines connaissances en électronique/électrotechnique aideront beaucoup, il y a un peu plus de travail d'interfaçage que dans l'achat d'un kit tout prêt pour router cnc, mais c'est aussi ça l'aventure
Il y a aussi des avantages, tout le câblage est généralement sur bornier, il n'y a plus qu'à mettre les nouveaux éléments sur la platine de l'armoire et raccorder, de plus, en cas de rétrofit complet, la revente des éléments d'origine (drives, contrôleur,..) peut rapporter une somme non négligeable pour financer le nouveau matériel. C'est la solution que j'avais envisagée pour la BP, à titre d'exemple les drives d'axe se vendaient sans soucis pour 500€, le contrôleur Heidenhain 1000€, ....
En ce qui concerne la motorisation, c'est moins simple, ce sont des éléments qui restent coûteux même en achetant du bas de gamme neuf, et qui à la base sont d'une conception robustes (comparativement à l'électronique), donc par exemple si j'avais un soucis sur ce type d'élément sur une de mes machines, je les ferais probablement réparer. On trouve des drives d'axes qui permettent de réemployer ces moteurs existants, et qui peuvent aussi s'accommoder d'autres technologies si un remplacement du moteur était nécessaire, ça ne m'inquiète pas trop. Pour le moteur de broche, c'est plus délicat, ils sont fort coûteux, les drives également vu la puissance, dans le cas de la BP j'ai trouvé un drive neuf pour quelques centaines d'euros, il est dans sa caisse sur une armoire au cas ou...
Pour les systèmes à boîte de vitesse, c'est une complication supplémentaire, mais pas insurmontable non plus, dans le cas de la Hermle (moteur DC + Boite 3 vitesses), la commande se fait avec un moteur d'essuie-glasse Valéo

, si le contrôleur de remplacement ne pouvait pas assurer son contrôle, je serais tenté d'intercaler un petit automate qui s'en occupe (genre un Logo).
Pour les boucles d'asservissement, la solution codeur simple est la plus facile à retrofiter, mais souvent les machines un peu plus évoluées ont une double boucle (règle de verre et tachymètre), on en a déjà parlé ici, mais je ne me souviens plus si on avait parlé d'une solution claire pour le contrôle par linuxcnc ou mach3, ça n'est pas une technique fort éprouvée pour le moment en tout cas. Rien n'empêche de retourner à une solution codeur simple, mai c'est toujours un peu frustrant quand on sait que les règles en verre sont là...
En gros, dans le cas d'un retrofit complet, on peut se dire qu'on a une base sérieuse, construite pour être une cnc dès le départ (Vis à billes, lubrification automatique, robustesse,..) qu'on aura du mal à égaler en transformant une conventionnelle (ne serait-ce que par la qualité des composants que l'on doit acheter). C'est un projet de longue haleine, et il faut également prévoir un budget maintenance (comme pour une conventionnelle, mais plus étendu

), donc il faut être prudent lors des choix que l'on fait au départ.
Ceci dit, une fois que ça tourne c'est un vrai bonheur, on est difficilement gêné par les capacités de la machine, vive les tourteaux de 160 et les pièces de 100 kg, mais je pense qu'il faut aimer la cnc, comme ceux qui en construisent une, plus que de se dire qu'on va pouvoir automatiser des opérations manuelles par le simple achat d'une machine.
Bon courage pour ceux qui se lancent !
@Sativa55: Je ne connais pas les spécifications des drives de l'Hermle, j'ai arrêté le dépannage pour me concentrer sur les transformations de l'atelier, mais je recommencerai probablement en mai. Sur la Bridgeport, les moteurs d'axes sont en 150-160 volts et les courants max de 15-20A (hors blocage).