Bonjour Zingilingiling ^^
J'adooôoore ton pseudo !
Bon, bin déjà bravo pour avoir franchi le pas de la soudure au TIG DC "lisse". Beaucoup y pensent et peu franchissent le fait d'acheter une machine neuve.
J'ai plusieurs remarques pour toi, pour que tu puisses progresser au mieux.
Allez, j'ai mis un peu d'humour maison, j'espère froisser personne et surtout pas toi !
On est tous débutants à un moment donné et moi aussi, qui ne suis pas un pro de la soudure (en termes de pratico-pratique) , mais néanmoins un amateur passionné et assez bien équipé,
je fais encore plein de merdes, 15 ans après l'achat de mon poste.
C'est que l'art est difficile, pour être bon, faut en bouffer de la soudure, beaucoup.
Ton poste est prévu pour souder des métaux "denses" du genre acier, inox, nickel, cuivreux, et pourquoi pas réparer des fontes ingrates, sans garantie toutefois parce que les fontes, y'en a plein et c'est jamais évident de se les remettre bien, ou mieux.
Quand on achète une machine de soudure neuve, surtout quand elle est bourrée d'électronique, je conseille de démonter le capotage et de faire le plus de photos possibles, sous TOUT les angles, de l'électronique contenue.
La plupart des composants électroniques ont une "dimension" de durée de vie qui s'appelle le MTBF :
Maintenance Time Between Failure.
Un poste comme ça, c'est une succession de composants complexes, et le composant qui souffrira le plus lâchera en 1er. Le maillon faible quoi.
Je dis pas ça pour te faire peur, mais j'ai acheté neuf un poste industriel il y a de cela 15 ans et aujourd'hui il est en panne (je soude encore en électrode enrobée mais plus en TIG), un Prestotig 210 AC/DC pulsé d'Air Liquide Welding (SAF-FRO), fabriqué par le renommé constructeur de machines de soudure
Kemppi Oy en Finlande, qui est un très grand pays de production d'électronique et d'électrotechnique.
Il est parfois facile d'identifier, des années après l'achat, un condensateur fatigué, parce que gonflé. Mais je discute de temps en temps avec des électroniciens professionnels qui font du dépannage, et souvent un condensateur d'apparence irréprochable est en fait "mouru" discrètement. Idem pour les semi-conducteurs, eux c'est les pires à diagnostiquer.
Le MTBF est connu pour évoluer défavorablement avec l'élévation de température. Or un poste de soudure doit et va chauffer.
Je fais toujours ventiler mon poste le plus possible, il est refroidi à l'air, afin que les composants qui chauffent le plus évacuent le plus vite possible leur chaleur, plutôt que de couper le courant immédiatement après avoir soudé, en laissant l'air chaud se sauver paresseusement tout seul... ça paraît gnan-gnan, mais pas tant que ça.
Les industriels (postes en triphasé) exigent que les pièces de puissance soient refroidies par voie liquide...
1ère remarque sur ton poste :
Je n'ai pas bien compris comment ton électrovanne est montée sur ton poste TIG. Je veux dire, par là où arrive le gaz de ta bouteille, tu mets un connecteur ...femelle sur une biloute mâle qui dépasse du boîtier du poste. Là où l'argon ressort, qu'elle sont les parties mâles et femelles du circuit de gaz de ta torche et leur qualité d'ensemble ?
Quelle est la qualité du tube qui fait cheminer l'argon, la qualité des sertissages.
C'est LE point le plus important en soudage TIG, ce genre de système. Je veux dire par là : tu es amateur, tu n'as qu'une bouteille de 2 m3 environ, qui te coûtera cher à l'achat et à recharger.
Donc autant pas gâcher l'argon contenu.
L'idée que j'ai à l'esprit, c'est que tu fasses (si tu le souhaites, c'est pas une injonction aucune !) l'analyse de ton circuit de distribution de gaz, de manière à vérifier la qualité de la connectique, il vaut mieux qu'elle soit à l'abri des chocs liés à la manoeuvre du poste, aux chocs pendant le transport du poste.
La connectique de gaz doit être dans un état irréprochable, si elle lâche tu perds ET beaucoup d'argent, ET ton temps puisqu'il te faudra aller faire une recharge, ça peut être loin/chiant/contraignant... tout ça pour une
possible maudite implémentation de connectique ET d'électrovanne.
Je dis ça ainsi car j'ai pas vu l'emplacement de ce composant, mais je présume que les Chinois ne sont pas les rois du détail bien pensé, à ce niveau de rapport prix/fonctionnalité toutefois intéressant pour l'amateur.
Tu peux tester avec du "1000 bulles", un spray qui fera des bubulles, mais un peu cher. Les jouets pour enfants (à bubulles aussi, donc) fonctionnent très bien pour détecter les fuites. Fuites qu'il faudra tester sur
toute la ligne, tu l'auras compris.
2ème remarque sur ton poste :
Par ailleurs, je remarque un point faible dans ton poste de soudure :
Quand tu démarres ta soudure, l'argon n'est pas là. Il y a des porosités typiques de l'amorçage du tungstène à l'air. Le tungstène ainsi pollué par des oxydes donne un arc instable, avec une coloration ocre d'ions Fe2+ visibles quand tu essuies au doigt (une fois froid, vaut mieux !
). Il peut aussi se fendre et rendre la soudure encore plus difficile quand on a pas les réflexes.
Qu'est ce que ça signifie ?
Cela signifie que (selon mon jugement, toujours d'après les photos du poste que tu as acheté) que tu ne peux pas régler en l'état le "prégaz", qui permet d'envoyer de l'argon à la torche AVANT d'amorcer l'arc.
Si ça peut te rassurer, cette fonction-là peut se rajouter à peu de frais, avec un peu d'électronique, un écran LCD, une carte a relais et un Arduino, que tu peux mettre en façade pour gagner en confort d'usage.
Idem pour le "Post-gaz", avec un timer en secondes ou en fraction de seconde également.
3ème remarque :
Pour diminuer ta consommation d'argon, je te conseille de remplacer ta torche par une "vraie" torche pourvue d'une "lentille d'écoulement laminaire". Il te faudra bien regarder les types de raccords que tu as si tu décides de la changer, j'ai quelques arguments à ce sujet.
Bon, j'ai pas d'actions chez eux mais si tu veux une torche pas trop chère, adaptée à tes besoins, avec des consommables universels, va chez ABICOR-BINZEL.
Leur gamme est vraiment complète, avec de la connectique assez variée ( ha que fabriquant à ses standards) et une bonne ergonomie.
Les soudures obtenues par une torche à diffuseur laminaire sont bellottes, agréables, bien colorisées. En cas de mauvaise gestuelle tu verras un écart de coloration tout de suite.
Ci-joint un exemple parlant en image, c'est de l'inox austénitique genre 304L ou 316L poli préalablement :
Et comment on arrive à ça ?
Parce que ta torche actuelle a un diffuseur en cuivre qui a été percé de plusieurs trous, qui crée un écoulement d'argon "grossier" et surtout, turbulent et inefficace au niveau du bain de fusion.
Se servir de cette torche en l'état, c'est être certain de pomper du gaz, employer une lentille permet d'employer jusqu'à 40% d'argon en moins... c'est significatif et ça amortit le surcoût de la torche dès la 1ère ou la 2ème bouteille d'argon !
Démonstration du phénomène.
Je te conseille de privilégier les électrodes à la bague GRISE (au cérium), à la bague bleue (au lanthane), jamais les électrodes radioactives farcies au thorium (bagues rouges).
Et voilà le comparatif des deux technologies de torches sur une même tôle :
Autre variante d'équipement quand tu dois souder dans les coins-coins :
Bien à toi, je te souhaite une agréable poursuite dans cette technique qui a transformé notre monde et va continuer à le faire encore longtemps.
Meilleures salutations !