Bonjour,
Je suis le développeur — dans les années 1970-1980 —, entre autres, de ce variateur R12T0XB. À l'origine produit de la société Cyberméca : division électronique de la SAF du Ferodo — aujourd'hui Valeo ; rachetée en 1977 par la CEM, laquelle fut rachetée en 1984 par Alst
hom… qui ferma l'établissement CEM de Villeurbanne et muta l'activité à Parvex Dijon (là, je suis parti -
), lequel finit aussi par être racheté par SSD, un mauvais concurrent… qui ferma définitivement aussi, c'est une manie. Bref, pour répondre à quelques trucs lus ci-dessus et expliquant les diverses versions des inscriptions de sa face avant (mais pas de son schéma).
Pour en venir à ce variateur, il s'agit d'un
variateur triphasé réversible sans courant de circulation 12 thyristors fonctionnant dans les quatre quadrants du plan couple-vitesse, c'est-à-dire faisant en sorte que la machine électrique (le « moteur ») entraîne la charge ou la freine (par récupération sur le réseau électrique). Il s'agit aussi du plus performant variateur de
cette catégorie en ce qui concerne les caractéristiques dynamiques : gamme de vitesse de 1 à 5000, couple maximum possible à vitesse nulle, bande passante de 20 Hz, temps mort d'inversion du courant 5 ms, régulation auto-adaptative du courant, asservissement angulaire réciproque des deux ponts de thyristors et, pour la version avec variateur de courant d'excitation (de flux), la carte XE, très grande gamme de fonctionnement à puissance constante par défluxage (jusqu'à 1 à 10).
Raisons pour lesquelles pratiquement tous les constructeurs de machines-outils français (ceux qui existaient à l'époque…) avaient fini par choisir ce variateur (et les variateurs d'axes du même moule). Et raisons aussi de son exceptionnelle longévité, malgré les aléas ci-dessus mentionnés.
Cependant, tout ceci ne résoudra certainement pas le problème.
Il faut savoir que, pour des raisons de simplification des mises en service, tous les variateurs de vitesse Cyberméca étaient réglés complètement en usine et adaptés au moteur associé. Il s'agissait à l'époque de séries (pour la MO) et un seul moteur en « plateforme » permettait ensuite au client de s'affranchir de manips en garantissant un temps d'intégration record et fonctionnement optimum.
Lesdits réglages dits de « personnalisation » sont implémentés sur les cartes de régulation : XR, XL, XE, par des résistances, condensateurs et potentiomètres. Ces réglages sont : le courant maximum d'induit, la vitesse max du moteur, le courant d'excitation, la tension d'induit max au point de défluxage et quelques autres. Ainsi que le comportement dynamique de la régulation : stabilité et réponse aux échelons de couple et de vitesse.
Ces réglages faisaient l'objet d'une fiche où étaient reportés l'ensemble des points mentionnés ci-dessus et la référence complète du moteur associé. La référence de cette fiche figuraient sur la plaque firme, collée sur une des joues du variateur. Sans ces éléments, il est fort probable que l'ensemble ne puisse fonctionner correctement. Sauf si un technicien compétent (pourvu de ces éléments, des schémas et notices du variateur) est intervenu pour vérifier ces points et faire le nécessaire. À moins que le vendeur ait eu l'exact modèle déjà adapté au moteur, ce qui serait fort étonnant compte tenu de la grande diversité de cas.
Si, à l'origine, le couple moteur-variateur était parfaitement appairé. Les symptômes décrits : fusion de toujours les deux mêmes fusibles de phases, militent pour un défaut au niveau d'un des deux pont de thyristors ou de leur commande (la carte XD) ou bien du réseau : par exemple défaut de continuité de la ligne sur une des phases, même intempestif, pour cela, il aurait fallu noter systématiquement la nature et les circonstances des défauts.
Une photo de la plaque firme du moteur et de celle du variateur d'origine installé par Cazeneuve serait un minimum pour se faire une idée moins vague.
Comme j'avais coutume de dire : celui qui sait quel est le défaut, c'est l'appareil et c'est lui qu'il faut interroger.
À vous lire.