Je n'étais pas membre du forum à cette époque et j'ai zappé ce sujet qui remonte aujourd'hui à la surface...
L'usinage de céramiques, c'est mon métier. Ça fait 15 ans que je suis là-dedans.
Il y a effectivement des tas de compositions différentes, chacune avec sa particularité, un peu comme les nuances d'acier... Il y a l'acier dur, l'acier à ferrer les ânes...
J'ai pas pu résister à celle-là!
Par rapport à l'usinage classique, on utilise très peu de puissance à la broche (0.5kW), des grandes vitesses de broches (10.000trs/min) et des petites vitesses d'avance (F1 à F100).
Du coup, les fraiseuses/centres modernes sont mal adaptés.
La fonction de sauvegarde des pièces et des outils consiste à utiliser une broche de faible puissance et à ne pas dépasser 10% de plus que l'intensité à vide à la même vitesse de rotation. Une fraise diamantée peut difficilement absorber plus de 500 watts, alors détecter un effort avec une broche de 50kW, on peut oublier.
Suite à la crise, des usineurs de métaux ont cru qu'il suffisait d'acheter un outil diamanté pour se mettre à la céramique...Ça m'a donné du boulot sur les six derniers mois de 2010 en dépannages urgents!
Si vous voulez usiner du Macor, ou autres céramiques usinables, vous y arriverez, mais protégez bien vos glissières, galets, roulements et autres de la boue abrasive... Une DMG 5 axes avait pris 0.07 mm de jeu sur 300 mm sur les 3 axes en 6 mois d'utilisation!
Pour les alumines haute pureté, oubliez! Il y a autant d'écart de dureté entre l'alumine et l'acier qu'entre l'acier et le plomb. N'essayez jamais de faire un trou dans du plomb avec une perceuse et un foret standard, vous allez tout prendre dans la figure!
Si vous avez des pièces à faire, sous-traitez à des pros, ça vous coûtera moins cher au final. Les outils diamantés sont fragiles et les pièces aussi...Pas la peine d'aller faire des cagnes dans les carters de vos machines!