Bonjour,
Belle question que tu poses, mais je suis complètement incompétent pour donner une réponse de visu. Et quand je dis que je suis incompétent j'ai vu des fondeurs avec 30 années de métier qui eux aussi faisaient cela par expérience et souvent au pif. Je me souviens, il y a un peu plus de 20 ans, un fondeur avaient 3 pièces, chacune de 3 tonnes, à fabriquer pour l'armée donc avec une précision incroyable. Il en avait réussi deux et foiré la troisième........et il avait près de 60 ans, donc une expérience certaine !!!!!!
En ce temps là le CTIF (centre spécialisé en fonderie) donnait des instructions pour réussir ces choses sans trop de problèmes. Ces instructions étaient plus qu'approximatives et souvent cela foirait. Alors il fut décidé de faire quelque chose pour aider les fondeurs. C'était l'époque du développement de la mécanique des fluides dans les Universités, et on avait construit un programme qui donnait l'écoulement du fluide dans le moule. Un boulot dingue du point de vue analyse numérique. Ce programme fonctionnait en 2D et c'était déja un exploit. Bien "entendu il ne donnait que l'écoulement sans tenir compte de la solidification. Pourquoi ? Tout simplement parce que lors de la solidification, celle ci ne se fait pas totalement en une fois mais demande un certain temps, et à chaque fois il y a une zone solide qui touche une zone liquide. C'est même plus compliqué que cela parce qu'en fait entre la zone solide et liquide il y a une zone "mushy" comme disent les Anglais, qui n'est ni solide ni liquide. Et le drame c'est que la théorie pour le liquide est complètement différente pour le solide......alors la mushy zone !!!!!! Je sais qu'il y avait des centres de recherche dans le monde qui s'occupaient de ce problème avec des élément adaptatifs.
Donc pour faire un autre programme qui satisfasse les fondeurs on avait fait un autre programme de solidification. On supposait que le temps de remplissage du moule était extrêmement bref et qu'aucune solidification ne pouvait intervenir pendant ce temps. Bien entendu cela est erroné mais il faut bien commencé par quelque chose lorsqu'on ne possède rien au départ. Le liquide était donc considéré comme étant sans mouvement ce qui nous permettait d'utiliser la même théorie que pour les solides. Et on effectuait la solidification en 3D avec changement de phase lorsque l'on passait du liquide au solide. Il y avait de nombreuses théories d'analyse numérique et la vitesse des ordinateurs n'était pas celle d'aujourd'hui. Bien entendu on faisait encore beaucoup d'approximation. Je me souviens de l'une d'elle en particulier, que l'on avait essayé de palier par la suite, qui consistait à négliger les réactions qui se passaient entre le moule et les premiers éléments de la pièce solidifiés, et qui avaient une grande importance sur le résultat final. Par contre en ce qui concerne les calculs de solidification et les essais, les résultats étaient remarquables.
Quelques années plus tard des sociétés informatique, vendeurs de logiciels ont copié ces programmes pour les vendre aux industriels. J'ignore ce qu'il existe aujourd'hui mais je pense que l'on doit trouvé des programmes qui donnent un bonne idée de ce que l'on cherche. Maintenant utiliser ces programmes en boîtes noires sans savoir ce qui a été copié et comment......c'est une autre histoire....... J'ai quitté les problèmes de fonderie peu après mais je suis certain que les études sont très loin d'être terminées sur ces problèmes......on débute dans le développement !!!!
Je n'ai pas de conseil à te donner mais je me rends compte que le risque est grand de tout faire sans une petite idée de ce qui va se passer. Si tu pouvais t'adresser à une SSII qui te fournirait un logiciel de mécaflu pour s'assurer que le remplissage est correct ce serait déja pas mal. Bon si tu passes cette étape tu peux peut être essayer un logiciel de solidification qui te permettrait de choisir ton écoulement de remplissage, de la taille de tes masselottes et de leur position......là ce serait à mon avis une sécurité appréciable.
Bon courage
Calculate