Restauration d’un tour de marque inconnue

Bonjour à tous

Nouvellement inscrit et faisant partie d’une vieille voir d’une très vieille génération j’ai longtemps hésité avant de présenter cette restauration car je me suis demandé si ça pouvait être utile, chaque machine ayant sa spécificité et chacun ayant ses propres moyens et sa propre expérience.

L’histoire a commencé par cette annonce sur LBC
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Cette machine qui était en cours de restauration a retenu toute mon attention par ses dimensions (600mm entre pointe), son banc prismatique, son harnais, ses accessoires : lunette fixe et mobile et notamment son jeu de pignons pour filetage or pouvoir faire des filetages avec un tour élargit considérablement le champ des réalisations

C’est très récemment et par hasard que j’ai découvert que le vendeur était membre « D’Usinage » il m’a même incité à présenter cette remise en état.

https://www.usinages.com/threads/tour-a-metaux-a-finir-de-restaurer.77217/

Ce tour est sans marque, la visserie et les cotes sont métriques mais la vis mère est en pouce 8 filets au pouce le transversal et le petit chariot sont au pas de 2mm, alors pas facile de déterminer sa nationalité ce que je ne recherche pas

Les mouvements du trainard et de la coulisse transversale sont satisfaisants sur toute la longueur

La glissière en vé du trainard a subi une légère oxydation qui n’altère pas sa précision j’irais même jusqu’à dire que ça favorise la lubrification une peu comme le grattage l’esthétique en moins.

Les phases de la restauration ont été les suivantes :

Motorisation

Broche, palier butée, lubrification

Inverseur des avances

Ergonomie : Volant levier avance

Support, bac à copeau

Avance automatique électrique

Accessoire : Tourelle, butée, pince W20, tournage conique automatique

Exemples d’usinage

Comme il a été dit j’ai acquit ce tour sans motorisation. La première étape a donc été de mettre en place une motorisation qui devait répondre aux critères suivants :

Compacte en harmonie avec les dimensions du tour, celle qui existait était monstrueusement disproportionnée

Elle devait restait au-dessus du plan de fixation de la machine de façon à avoir un réel tour d’établit

Suffisamment puissante entre 750 w et 1Kw à vitesse variable

Au départ c’est vers un moteur asynchrone triphasé avec variateur mono220 tri 220 v que s’orientait mon choix quand dans le coin « ça peut toujours servir » j’ai retrouvé un moteur à courant continue 1000w 90v 3000t/mn dynamo tachymétrique ainsi que son variateur électronique( 4 quadrants), quelle aubaine. Un peu luxueux pour cette application mais qui peut le plus peut le moins
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La motorisation et les premiers copeaux

Afin de ne pas déclencher de polémique bien inutile comme j’ai pu le constater sur certains forums je justifie tout de suite l’emploi de la courroie crantée sur la première réduction ce n’est ni pour le synchronisme ni pour l’anti patinage mais tout simplement parce que j’ai encore trouvé dans la caisse « ça peut toujours servir » deux poulies qui convenaient parfaitement. Si tel n’avait pas était le cas j’aurais sans hésitation opté pour une courroie poly V qui permet des transmissions compactes et performantes

Je me suis interrogé sur la position du moteur à droite ou à gauche

La solution à gauche est compacte mais le moteur est dans le champ des projections de copeaux une bonne protection est à prévoir

La solution à droite était moins compacte et risquait de gêner le montage des pignons de filetage

J’ai pris en définitive la position la plus compacte
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Arbre primaire avec roulement 6204
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Usinage boiter roulement avec son petit frère que j’ai reconstruit il y a 30ans !
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Boitier roulement
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Alésage bras palier
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Charnière des bras support de palier
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Courroie Speedflex Type1- 670mm

Vitesses de broche obtenues :

Volée : 0 à 700 0 à 1400 0 à 2800 t/mn

Harnais : 0 à 135 0 à 270 0 à 540 t/mn

Cette motorisation m’a permis de faire les premiers copeaux et de voir très vite les problèmes : comme j’avais rempli les huileurs, dès les premiers tours de broche ce fut une aspersion copieuse autour de la machine

D’autre part en position harnais les engrenages faisaient un sifflement infernale sifflement que l’on pouvait faire disparaître en éloignent les pignons avec l’excentrique d’embrayage du harnais. Le diagnostic était claire l’entre axe d’engrainement des pignons n’était plus respecté à cause de l’usure des paliers de broche

A bientôt pour la suite

Bonjour et merci

J’ai alésé le boitier de roulement de façon classique avec un outil à dresser d’angle d’intérieur à moins 0.05mm environ de la côte finale puis j’ai utilisé la rectifieuse du pauvre ! en l’occurrence la « Dremel » avec un cylindre abrasif. Naturellement la pièce tourne et je tiens la Dremel à main levée (un moment j’avais pensé la monter sur la tourelle mais comme le résultat été satisfaisant je ne l’ai pas fait) ce n’est peut-être pas très orthodoxe sur le plan usinage mais depuis que j’utilise cette méthode je ne « loupe » plus de pièce (pas de copeau minimum, bon état de surface et 0.01mm facile à tenir) et contrairement au toilage classique on a vite fait d’enlever des centièmes tout dépend du grain de l’abrasif. Peut-être que si on faisait des mesures sur une tridimensionnel au micron il y aurait des surprises ! Mais le roulement se monte sans jeu.

La perceuse d’établi m’a permis de réaliser l’alésage sur le bras grâce à une mini barre d’alésage fabrication maison le grain est en acier rapide (peut être un foret à centrer?)C’est un outil que j’ai souvent utilisé car il permet de faire tous les diamètres dans la limite de ses réglages de plus il permet d’usiner des diamètres importants avec une perceuse de plus faible capacité il suffit d’ajuster la profondeur de passe il va de soi que dans ce cas le palier est impératif et qu'un bridage efficace de la pièce sur la perceuse doit être assuré.


Cette perceuse et loin d’être sans jeu mais la planche en chêne sous la pièce est un excellent palier qui lui est sans jeu ce qui permet de faire un usinage à l’état de surface satisfaisant. Cet alésage ne nécessitait pas de précision

Cdt

Bonjour
suite de la restauration

La broche étant un élément vital d’un tour (même si ce n’est pas le seul) c’est donc sur celle-ci que je suis intervenu

Quelques photos pour montrer l’état de la broche et du palier arrière.
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L’état de surface m’ayant paru acceptable ainsi que le diamètre de 32 j’ai juste fait un léger toilage avec un grain de 600

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L’écrou de réglage n’a pas bleui juste un problème d’éclairage
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Pourquoi ces 4 usinages à la lime une véritable aberration qui favorise les fuites d’huile et le jeu

Peut être l’œuvre d’un même massacreur qui a buriné la glissière de la poupée mobile un jour ou la capacité du tour était insuffisante ou qui a ré usiné le nez de broche on ne sait pas non plus pourquoi !

J’ai donc décidé de refaire ce palier pas tout à fait à l’identique c’est une simple bague en bronze (UE12) et non deux demi coquille Pourquoi ?

L’usinage est évidemment plus simple (pour faire des demies coquille il faut couper à la fraise l’ébauche, braser à l’étain, aléser, débraser)

De plus les dimensions de l’ébauche dont je disposais étaient incompatibles avec les demi-coquilles.

J’avais appliqué le même principe lors de la restauration de son petit frère et j’en suis toujours satisfait.

L’objection première est : que l’on ne peut pas régler le jeu, c’est tout à fait exacte Cependant l’expérience m’a montré que si on a un jeu initial de 0.02, 0.03mm on peut ajuster ce jeu en jouant sur le serrage du chapeau du palier mais il ne faut pas espérer rattraper des dixièmes

Les pattes d’araignée ne sont pas faciles à faire sur un tel palier aussi j’ai opté pour 2 rainures linaires non débouchantes pour minimiser les fuites et de faible largeur 1,5mm réalisé sur fraiseuse avec inclinaison de la tête

Ces rainures sont placées à « midi 10 » et « midi 40 » afin de ne pas se trouver dans le plan de la résultante des forces qui agissent sur la broche (tension de la courroie, poids du mandrin et de la pièce, effort de coupe)
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Ajustage du nouveau palier (réalisé sur un De Vallière H130)

Dans la foulée j’ai décidé de remplacé la butée fibre par une butée à bille 51207 (35x62x18)

Or le diamètre de broche est 32 il a fallu baguer la butée 32,35 ça ne fait pas épais mais il n’y a aucune contrainte sur cette bague

En épaisseur ce fut très juste mais ça passe
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Problème des fuites d’huile aux paliers

Les projections d’huile rendaient l’utilisation de ce tour impossible

Un goutte à goutte pouvait minimiser les dégâts mais on sait les conséquences d’un palier bronze mal lubrifié

Pas question d’implanter un quelconque joint

Un carter global pas satisfaisant mais la piste était intéressante pourquoi pas un carter spécifique d’où l’idée des « bagues drainantes » ces bagues permettent d’éviter toutes projections. L’huile est acheminée par l’intermédiaire des tuyaux plastique 4x6 dans une bouteille ou elle est récupérée
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Peut-être que ce système existe mais je ne l’ai encore jamais vu sur les anciens tours à paliers bronze or les projections d’huile sont un défaut récurrent à ce type de machine

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Palier arrière avec les 2 bagues drainantes la bague de gauche sert aussi de protection de la butée à bille

J’ai appliqué la même thérapie au palier avant.

Je suis particulièrement satisfait de ce système qui permet d’être généreux en huile gage du bon fonctionnement et de la longévité des paliers bronze.

Quelques réflexions sur les paliers lisse en bronze

Ils souffrent souvent de préjugés défavorables il n’y qu’à voir combien d’amateurs veulent monter des roulements en lieu et place .C’est très souvent utopique car outre la compatibilité dimensionnelle les ré usinages ne sont pas évidents surtout pour un débutant.

Il me revient aussi cette histoire que nous racontait notre professeur de tour (un très bon) :

Un tour (De La Société Ardennaise) avait été retrofité avec des roulements à aiguilles le résultat fut très décevant tant le tour était sujet au « broutage » J’ai encore bien retenu sa leçon 55ans après !

Après ces modifications le bruit du harnais est devenu normal.

Bonjour à tous

Je vais essayer de répondre à tous dans l’ordre d’arrivée

Milodiou tu as eu la primeur de la restauration car nous étions sur une autre discussion en échange j’ai eu la primeur de ton appréciation et je t’en remercie

Le jeu sur le palier arrière ?

Lorsque j’ai usiné la bague bronze j’ai essayé de tenir 32 +0.02, 0.03mm ce jour-là j’ai même sorti le palmer de 50 pour confirmer ce que je lisais sur le Roch suisse ! (je n’ai ni vérificateur d’alésage ni micromètre d’intérieur)

Pour donner une valeur réelle j’ai fait ce matin les mesures, suivant la photo ci-dessous


Charges appliquées : 120, 240, 600, 720,840 N (Rapport du bras de levier 12 et boites et sac de sucre de 1 et 5 kg !!)

Amplitude du comparateur : 2, 3, 5, 7,9 centièmes

Au regard des valeurs j’ai été désagréablement surpris j’ai refait les mesures, idem, pas possible d’avoir fait un réglage aussi mauvais. Il met alors venu une intuition mais il fallait la vérifier, j’ai donc tracé sous Excel la courbe des déformations en fonction de la charge.


Tout est devenu évident car à partir de 240N on a une droite parfaite, la déformation est donc proportionnelle à la charge. J’ai en réalité mesuré la déformation élastique de l’ensemble plus le jeu

On peut considérer que le jeu se situe dans la zone 0, 240N avant le point d’inflexion ce qui correspond à 0.03.

Cette mesure est particulièrement intéressante car elle montre que la déformation élastique peut devenir prépondérante sur le jeu et perturber la précision d’usinage surtout dans le cas du tournage en l’air

J’en ai profité pour mesurer la circularité de la pièce usinée et non démontée: inférieur à 0.01

Ironie de l’histoire après ces lignes j’ai découvert cette discussion qui fait rigoureusement la même analyse. (Comment en serait-il autrement, les lois de la mécanique sont les mêmes pour tout le monde)

https://www.usinages.com/threads/broche-flexible.11345/

« Depuis combien de temps ça tient ? »

Pour ce qui est de son petit frère je n’ai pas démonté les paliers depuis 30 ans.

Pour le dernier il n’y a qu’un an et demi qu’il fonctionne j’ai fait des usinages mais il n’a pas beaucoup d’heure au compteur donc difficile de répondre. Mais bien huilé je n’ai pas d’inquiétude.

Si j’ai bien compris tu as un tour un peu semblable pourrait on le voir en photo ?

Pour ce qui est de l’avance automatique il n’y a vraiment rien de génial mais j’y reviendrais

Albert le Belge

Ces usinages sont tellement bizarres que toutes les hypothèses sont recevables. Cependant l’épaisseur ne dépasse pas 0.2mm. Au départ j’avais pensé que c’était pour favoriser la formation du film d’huile mais comme ils débouchent c’est raté d’autre part les pattes d’araignées sont là pour ça

Robonuc



Pour le palier avant :

La bague 1 et montée légèrement dur sur l’épaulement du palier

La bague2 est montée libre 2 vis pointeau de 3mm viennent l’immobiliser sur l’épaulement afin de faciliter le montage qui a été un peu galère compte tenu du peu d’espace

Pour le palier arrière même principe

Montée légèrement dur sur l’épaulement du palier et sur la bague de la butée à billes, j’ai eu un petit doute car l’épaisseur de la bague est faible mais jusqu’à ce jour rien n’a bougé.

Le profil interne des bagues est en « U »

Bonjour

Oui il n’y a pas besoin d’un levier pour soulever la broche et le mandrin, le seul avantage que je vois quant à l’utilisation d’un levier c’est que l’on peut facilement quantifier l’effort que l’on applique. (Même si je suis très pragmatique j’aime bien quantifier les phénomènes, probablement une déformation professionnelle) j’ai suivi ta méthode et j’ai trouvé très exactement 0.015mm j’en déduis que pour une broche réglée au « feeling » ce n’est pas trop mal.

Magnifique ton petit tout j’aime bien ce genre de machine retro nul doute que l’on peut faire du très bon travail avec

J’ai remarqué la rainure sur la vis mère qui permet un chariotage automatique on voit la commande derrière le volant du trainard, je ne me trompe pas ? Est qu’il y a l’automatique sur le transversal ?

La tourelle, la butée, la lunette fixe sont là et surtout l’équerre pour le fraisage c’est un plus même si ça n’est pas aussi pratique qu’une fraiseuse ça peut rendre bien des services

Les tambours gradués en laiton ont l’air d’avoir un bon diamètre ce n’est pas le cas pour moi, aussi j’envisage d’en refaire avec un plus grand diamètre ce n’est pas très difficile à graver sauf les chiffres où c’est plus problématique.

Tu dis avoir ressoudé un chapeau de palier. La fonte c’est certes fragile mais que lui est-il arrivé ?

Très bonne affaire surtout pour le prix

Suite de la restauration
Axe de l’inverseur

Cette axe a deux fonctions il guide le basculement de l’inverseur et il supporte la bague palier du pignon de sortie c’est pour cela qu’il est trempé.

L’inverseur pivote sur un diamètre de 20 pour une longueur de 15 ce qui est défavorable à son bon positionnement un faible jeu entraine un basculement de gauche à droite. Le parallélisme de l’axe de la broche et des axes des pignons n’est plus assuré ce qui n’est pas bon pour l’engrainement de ceux-ci.

Afin de minimiser ce défaut j’ai refait un axe trempé rectifié, le diamètre de pivotement est de 16 et la longueur de 25 ce qui assure une meilleure stabilité. J’ai dû naturellement faire une bague pour adapter les diamètres. Elle est en fonte et elle montée dur sur l’inverseur

J’ai refait l’indexeur lui aussi avait du jeu

Quelques photos pour illustrer
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On peut remarquer les morceaux de charbon de bois ce n’est pas pour faire de la cémentation mais pour avoir une atmosphère réductrice et limiter l’oxydation. Quant à la température n’ayant pas de pyromètre on peut dire c’est « rouge cerise » encore faudrait-il s’entendre sur maturité des cerises !!
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Je ne peux pas donner le nombre de Rockwell C ou de Vickers juste c’est inattaquable à la lime.
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La rectification a été effectuée sur une affuteuse Livet que j’ai adapté en rectifieuse cylindrique

Je dois dire combien je suis satisfait de cette machine c’est toujours un plaisir de travailler avec elle.
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Avec ce nouvel axe l’inverseur est arrêté en translation le jeu a pu être contrôlé grâce à la rondelle usinable et ce toujours dans le but d’éviter le basculement de droite à gauche ce qui n’était pas le cas dans le montage initial.

Le taquet d’indexage a été refait de sorte que l’inverseur est positionné sans jeu dans les 3 positions.

Suite de la restauration

Ergonomie


Le volant du trainard avait une poignée trop petite pour avoir une bonne prise en main

Le levier d’embrayage de la vis mère était trop court en position embrayé il se trouvait sous la glissière du transversal ce qui rendait difficile sa manipulation. D’autre part ce levier avait 3 positions vertical haut embrayé, Horizontal débrayé, vertical bas embrayé et ce sans butée de sorte en débrayant on était presque sûr de ré embrayer et crash assuré d’où l’impérieuse nécessité de mettre une butée.

(Ces pièces sont conservées si un jour un collectionneur voulait remettre la machine dans son état d’origine mais pour le moment il n’est pas à vendre)




Une nouvelle manivelle a été montée sur le petit chariot et un usinage sur la contre pointe a été effectué afin de venir au plus près de la contre pointe et de minimiser le porte à faux des outils.


Support et bac à copeaux



Vu son état j’ai hésité entre le restaurer ou en faire un neuf.

Après avoir joué de la tronçonneuse et de la soudure j’ai poursuivi sa restauration.



Deux roues ont été installées, c’est plus pratique quand on se démène dans 15 m2 encombré !

Deux vis de réglage ont été soudées sur les deux autres pieds

A ce stade même si je ne suis pas un fana de la peinture il a bien fallu quand même faire quelque chose ! J’ai passé une couche de Rustol pur afin de stopper la rouille et par une chance inouïe j’ai trouvé à la brocante du village 2 pots de Glycéro Valentine brillant vert pastel 38 exactement dans le ton de la peinture initial pour 6€

Pour le bac à copeau n’ayant pas de tôle ( ep 2mm) assez grande j’ai dû en rabouter deux, le pliage a été fait sur une plieuse à volet.





Avance automatique

La machine a donc une vis mère au pas de 3.175mm prévu pour les filetages mais pas réellement adapté à une avance de chariotage en effet si l’on veut une avance de 0.1mm/t il faut une réduction de 0.1/3=1/30 or une telle réduction n’est pas si facile à obtenir avec les engrenages droits disponibles il faut pratiquement un montage à 6 roues( en supposant que le montage soit mécaniquement possible) la lyre n'est pas assez longue car elle est prévue pour un montage à 4 roues .Je vois mal faire tourner l’inverseur à 1500 ou 2000t/mm je n’ai pas fait la manip mais j’entends déjà le bruit. D’autre part une avance doit pouvoir se régler facilement aussi je me vois mal changer rapidement les roues pour ajuster l’avance. Ce n’est pas envisageable.

Pour résoudre ce problème la solution du moto réducteur à vitesse variable est la plus facile à mettre en œuvre et la plus facile à utiliser. C’est vers cette solution que je me suis orienté.


Moteur 24V cc Vitesse max 280 t/mn réduction des roues 20/127 ce qui donne une avance maxi de : 140mm/mn. Comme il n’y a plus de liaison entre la broche et la vis mère l’avance par tour dépend de la vitesse de rotation de la broche.

L’avance max par tour sera de 140/500=0.28mm/t pour V broche 500 t/mn

0.14mm/t pour 1000t/mn 0.07mm/t pour 2000 t/mn

Comme le moteur est à vitesse variable de 0 à 280 t/mm on a une infinité d’avances dans cette plage.

Avec ce système on peut ajuster l’avance en cours d’usinage sans arrêter la rotation de la broche, de ce fait le réglage de l’avance devient extrêmement facile.

Le mouvement est silencieux lorsque l’engrainement des roues est correct.



Le moto réducteur est maintenu par une simple vis de 8 ce qui permet par rotation d’ajuster l’engrainement des roues ou de débrayer le moto réducteur lorsqu’on fait un filetage.


L’alimentation fabrication maison se compose d’un roto transformateur 0-220v (appelé aussi Variac) suivi d’un transformateur 220-24V d’un pont redresseur et d’un condensateur de filtrage.

La suite reste à venir

Bonjour et merci du compliment

Pourquoi n’ai-je pas utilisé de moteur pas à pas ?

Si l’objectif avait été de numériser cet axe c’est probablement vers cette solution que je me serais tourné mais le but premier était bien, de restaurer le tour dans sa conception d’origine.

Les moteurs pas à pas je connais un peu car dans ma vie professionnelle j’ai participé à la mise au point de robots de soudage industriels avec moteur pas à pas, je ne referais pas ici l’histoire mais pour arriver à une absence de perte de pas ce ne fut pas une mince affaire. Depuis les composants électroniques ont considérablement évolués ce qui facilite les choses.

Le moteur pas à pas est incontestablement roi dans les petites CN ou la petite robotique car sa mise en œuvre reste relativement simple compte tenu des composants que l’on trouve sur le marché.

La synchronisation broche vis mère n’est pas necessaire dans le cas du chariotage.

Quant aux filetages la synchronisation par roues me semble de loin la plus simple (quand on sait faire les calculs de roues) et la plus fiable, pas de hantise de perte de pas ! C’est mon sentiment de mécanicien.

Cdt

Rénovation suite

La tourelle

Il n’y avait pas de tourelle l’outil était serré par une bride ce qui n’est pas pratique du tout surtout quand on veut changer la direction de l’outil, action fréquente en tournage.

Une tourelle à adapter était fournie avec le tour mais comme celle-ci était trempée pas possible de la ré usiner sans recuit. Aussi il m’a été plus simple d’en refaire une entièrement




La tourelle est prévue pour des outils 12x12mm

Il a fallu enlever 3mm sur le petit chariot pour retrouver la hauteur de pointe. Il reste encore assez de matière sur celui-ci

La butée

Il n’y avait pas de butée sur cette machine or une butée c’est très pratique pour les mises à longueur.

On remarquera les deux butées secondaires qui permettent le préréglage de deux longueurs.


Le filetage

Le jeu des 15 roues de filetage a été déterminant dans l’achat de ce tour.

Comme je l’ai déjà dit la possibilité de faire des filetages augmente considérablement le champ des réalisations et pour moi c’est une fonction indispensable.

Comme on peut s’en douter le manuel d’utilisation n’était pas livré avec ! Ni le tableau des filetages !

Maintenant c’est chose faite.


Comme je l’avais déjà indiqué dans une autre discussion ces tableaux ne sont pas actifs ce ne sont que de simple recopie d’écran .D’autre par le programme sous Excel permet simplement de vérifier que le montage est correcte mais en aucun cas il prédétermine les roues à employer.

Le tableau des filetages métriques permet de vérifier des montages à 4 roues lorsque l’on a un montage à 2 roues le chiffre 1 doit être placé dans les cellules des pignons manquant pour que calcul soit possible (division par 0 impossible)

Je ne vais pas revenir sur le calcul des roues de filetage, qui cause pour certains bien des soucis, car il a été très souvent abordé sur les forums .Je voudrais juste préciser l’emploi de la mythique roue de 127 dents.

Lorsqu’on a une vis mère en filets par pouce et que l’on veut faire un filetage métrique (c’est mon cas) la roue de 127dents est une roue menée et se monte sur la vis mère.

Lorsqu’on a une vis mère métrique et que l’on veut faire un filetage en filets par pouce la roue de 127 dents est une roue menante montée en sortie de l’inverseur.

Butée sur transversal pour filetage


Comme le montre la photo la butée est fixée sur le petit chariot par une bride qui permet de la pré positionner, la vis moletée permet le réglage fin.

Ce système permet de repositionner l’outil sans risque d’erreur lors des prises de passe.

Le principe est le suivant :

Lors de la première passe la vis est en buté, en fin de filetage on retire le chariot et on revient en début de filetage pour une deuxième passe. On translate le chariot jusqu’en buté plus besoin de surveiller le tambour gradué, pas de risque de dépasser le repère voir de se tromper d’un tour. On devise alors la vis de réglage fin on prend la passe en la contrôlant au tambour puis on remet la vis en buté

Ce n’est pas une innovation Cazeneuve y avait déjà pensé avec sa butée réglable sur le transversal c’est exactement le même principe mais mécaniquement plus complexe De Valliere aussi même si ce n’est pas exactement le même principe c’est la même fonction.

Je suis très satisfait de ce dispositif ultra simple qui facilite le travail et évite les erreurs de prise de passe qui chacun sait peuvent être catastrophiques.

Quelques exemples de filetages



Filetage avec rainure de dégagement et contre un épaulement pas question de débrayer la vis mère alors on apprécie la vitesse variable car on stop juste dans la rainure.








Le filetage a été fait sans rainure de dégagement afin de ne pas diminuer la section. Le dégagement de l’outil se faisait au contact de la butée il est à noter que la butée n’était pas bloquée mais elle était maintenue en position par un ressort évitant ainsi tout risque de coincement du trainard.

Bonjour

Certes je suis content de la butée à deux positions mais je suis encore plus satisfait de la butée de filetage ultra simple qui facilite énormément le travail.

Le moteur des avances a été récupéré sur un proto de dévideur Mig il allait droit à la benne, ce genre de moto réducteur était conçu à la base pour des essuies glaces de camion aussi je ne serais pas étonné qu’on puisse en trouver à la casse.

Les poignées indexables avaient été montées par le précèdent restaurateur, une sur le petit chariot l’autre sur le transversal mais pas pratique à manœuvrer au milieu du banc, elle a été montée sur la butée mais elle ne bloque pas à proprement parler le trainard (oui à travers la butée) Par contre il y bien une vis qui permet de serrer la glissière afin de bloquer le trainard.

Tout à fait d’accord pour la plaque de protection du transversal elle est bien prévu mais jusqu’à ce jour j’ai eu la fainéantise de démonter le chariot pour percer et tarauder deux trous !

De même le carter de protection des poulies et des pignons du harnais est prêt à être monté. Je ne vais pas m’étendre sur le chapitre mise aux normes que je connais très bien. Combien de machines qui auraient fait le bonheur des amateurs ont été riblonées sous ce prétexte? ça me rend malade.

Restauration suite

Montage pince W20

Comme le montre la photo le nez de broche a été ré usiné, pour peu le filetage du nez de broche allait disparaître, quel massacre ! Pourquoi ?


Cette broche était prévue à l’origine pour recevoir des pinces W20 l’ergot d’entrainement et le diamètre 20 confirme cette hypothèse. Pour retrouver cette configuration initiale une bague a été emmanchée dur puis alésée conique (demi angle 15°) directement sur le tour ce qui assure la concentricité par rapport à l'axe de rotation de la broche.



Le tire pince a ensuite été usiné sur ce tour (ébauche et filetage)


Tournage conique motorisation du petit chariot

L’usinage des cônes avec le petit chariot est une opération un peu fastidieuse surtout lorsque les cônes sont longs et que l’on veut avoir un bon état de surface. C’est ce qui m’a motivé à faire ce montage qui est très simple et rapide à mettre en œuvre.














La motorisation est la même que pour le chariotage au trainard. L’arbre télescopique est un tube carré de10x10 largement suffisant car le couple est faible.

Comme on peut le voir l’état de surface est au moins aussi bon qu’en tournant la manivelle à la main ! Et beaucoup moins crispant.

Certes ça ne vaut pas un appareil à tourner conique, qui ne serait pas impossible à fabriquer mais un peu plus complexe.

Quant aux cônes longs de faible conicité on peut les faire par excentration de la contre pointe.

Je suis satisfait de ce montage mais je ne l’utilise pas tous les jours, c’était un peu pour me faire plaisir.

Bonjour lorenzd
Moi aussi ça m'a fait plaisir d'avoir de tes nouvelles.
Je veux bien croire que tu manques de temps, quant aux compétences je m'étais vite fait une opinion au regard de la construction de ta superbe CN.
C'est grâce ton incitation que je me suis inscrit à Usinage et que j'ai fait cette présentation, sans cette incitation je ne l'aurais jamais faite.
J'avais mis des photos sur le Cloud d'Orange et avait autorisé ton adresse mail à le consulter, afin que tu ais la primeur de cette restauration mais ça n'a pas dû marcher.
La présentation tire à sa fin peut être quelques exemples d'usinage plus ou moins particuliers sur un tour mais je ne sais pas si ça peut être utile?
Bonne journée.

Comme prévu voici la fin de cette présentation

Quelques exemples de réalisations plus ou moins exotiques

Tronçonnage d’un rond inox de 70mm

Au départ j’ai beaucoup douté de pouvoir réaliser cette opération sur cette machine, l’utilisation du harnais et de la vitesse variable a permis de mener à bien cette opération en effet plusieurs fois le broutement est apparu mais il a pu être rapidement maitrisé en ajustant la vitesse et la pression de coupe. Le tronçonnage s’est fait en « descente d’escalier » une fois à droite une fois à gauche afin d’éviter le bourrage des copeaux et en lubrifiant naturellement



Comme tous mes outils, l’outil à tronçonner a été fait en brasant un morceau de fraise scie sur un carré en acier doux c’est facile à faire peu onéreux, on optimise l’utilisation de la matière, tailler un tel outil dans un barreau HSS prend beaucoup plus de temps et surtout use beaucoup plus la meule. Des morceaux de fraise scie des lames de scie machine alternative ( ULTRA Record HSS) sont des matériaux de choix on brase et on affute pas besoin de trempe ça coupe et ça tient la coupe.

La largeur de l’outil est de 2mm.J’ai même profité de la dépouille de la fraise scie de sorte que les flancs de l’outil n’ont pas été retouchés


Usinage un peu plus particulier

Perçage taraudage de 3 trous à 120° dans un même plan sur les rondelles inox précédentes pour la réalisation d’un rotor d’extracteur de miel




La division à 120° s’est faite au tracé très facile on serre la pièce dans le mandrin et on trace au niveau des mords.



Rotor d’extracteur toutes les pièces sont en inox.

Usinage d’une rainure de clavette sur arbre en acier largeur 5mm





On peut remarquer que la fraise n’a pas plongé sur les côtés en extrémité de rainure ce qui indique que la broche et les glissières ont un jeu acceptable et que la fraise coupe bien !


La bride a repris du service le Vé trempé rectifié est une glissière qui a perdu ses galets mais qui peut encore servir pour fixer les arbres à rainurer

Usinage plus classique d’une poulie Poly Vé J(pas 2.34) 8 en « Dural AU4G »


Les gorges sont faites par plongée oblique comme pour les filetages avec le petit chariot (outil à 40°et inclinaison du chariot à 70° par rapport à l’axe du tour), le pas entre les gorges est contrôlé à partir de la butée, pour chaque gorge le trainard est bloqué en position




Mortaisage de la rainure de clavette



Positionnement en hauteur de l’outil de mortaisage ce fut longtemps mon problème jusqu’au jour ou j’ai monté dans le mandrin un pion de diamètre égal à la largeur de l’outil (on peut même l’usiner sur place) puis visuellement on fait correspondre les hauteurs (pour les amateurs de centièmes on peut toujours envisager de palper avec un comparateur mais le montage est plus compliquer à mettre en œuvre) Depuis que j’utilise cette méthode je n’ai pas eu de déboire de positionnent. Il faut aussi que l’arête de coupe soit dans un plan vertical.( une rainure mal centrée ça se voit comme le nez au visage ! et il faut jouer de la lime pour faire rentrer la clavette autant dire du bidouillage !)

Fabrication de la clef des vis de tourelle

L’usinage du 6 pans de 6mm ce fait par meulage, c’est rapide et précis (avant je le faisais à la lime mais avec l’âge ça me fatigue !)



L’indexage à 60° ce fait par un pignon de 60dents centré et bloqué par une tige filetée à l’arrière de la broche, l’indexeur est une lame de scie avec un pion brasé qui s’engage dans la denture


Une plaque de tôle protège le banc des projections

La clef a été trempée à l’huile

Nous voici au terme de cette présentation les exemples ci-dessus montrent que même un tour sans marque peut donner beaucoup de satisfaction et aujourd’hui je ne l’échangeais pas pour des tours aux marques mythiques mais beaucoup plus onéreux, c’est dire si j’en suis satisfait.

Une dernière remarque

Les amateurs débutants se posent beaucoup de questions quant au choix du tour mais oublient complétement les outils qu’ils vont utiliser avec, or leur choix, leur AFFUTAGE reste une des clefs de la réussite des usinages.

Un tour sans ses outils bien adaptés, bien affutés c’est comme une voiture sans pneus ou plutôt avec de mauvais pneus !

J’envisageais d’ouvrir une discussion pour sensibiliser les jeunes utilisateurs sur l’importance de l’outil. Comme ce thème est déjà bien abordé et que les convaincus sont déjà convaincus ce n’est peut-être pas la peine dans rajouter ?

Cordialement DA l’Auvergnat qui est beaucoup plus dans le 95 que dans le 63.

Ah Milodiou un lecteur assidu ça fait toujours plaisir.
Oui c'est bien avec de la brasure d'argent à 40% que je brase l'acier rapide et le carbure jusqu'à ce jour je n'ai pas vu de plaquette se débraser
C'est de la brasure qui est chère et dont le prix varie avec le cours de l'argent ce doit être en ce moment 1€ du gramme mais il en faut si peu qu'en définitive c'est moins onéreux qu'il n'y parait
La 30% est plus économique mais elle a température de fusion plus élevé ce qui irait dans le bon sens pour la tenu au decollement en temperature par contre elle a une moins bonne capillarité(encore que je crois qu'elle est maintenant acceptée pour les installations gaz)