Mort à la mouche…
Elle m’énervait tellement… à courir sur mes genoux alors que je vous écrivais !
Ces pattes véloces couraient sur mon épiderme et j’étais anxieux de vous écrire des choses majeures.
Pan ! paf ! je l’ai éclaffée sur ma rotule ! Et avec satisfaction.
Puis lentement, est monté ce sentiment, une sorte de… culpabilité.
Dans ma main, je l’ai regardée, là, en agonie, agitant trois pattes et deux ailes.
Pour effacer mon geste premier, j’ai serré ma main pour écourter ses souffrances.
La mouche est morte.
Pourquoi cette tristesse qui m’envahit tout d’un coup ? La mouche aplatie est-elle l’image de mon pouvoir ou celle de sa fragilité ?
Je regarde cette merveille volante : j’ai tué un rien, mais un être vivant, un être drôle et habile, qui plus est performant.
J’en suis désormais convaincu.
Au fait, il n’y a pas de mouches trop grasses, trop prétentieuses, trop ambitieuses, trop ceci ou trop cela.
Les mouches sont habilement endeuillées de noir pour ne pas nous séduire.
Les mouches font des chiures sur mes vitres.
Moi pas. Et alors ? Personne ne m’écrasera avec une tapette.
Cela dit, sait-on jamais…