D'accord avec Gluke, le fil fourré sans gaz a vraiment un intérêt quand il permet d'avancer plus vite (pas de changement d'électrode) dans les applications qui tirent parti des propriétés du soudage à l'électrode enrobée (gros ferraillage de structure en béton, construction métallique extérieure, grosses réparation extérieures,...) d'où l'intérêt d'utiliser un poste mig/mag inverter (puissant et léger), assez coûteux.
Maintenant, il me semble que d'emblée on emploie pas vraiment les bons termes, mig ou mag "sans gaz" ne veut rien dire, (puisque le "g" est la pour gaz), on devrait plutôt dire fil fourré sans gaz (procédé 114). L'idée d'utiliser un petit inverter mma pour faire du soudage semi-automatique au fil fourré sans gaz n'a rien d'irréalisable, c'est au fond le principe utilisé par les postes haut de gamme, mais ce n'est certainement pas économique par rapport à l'achat d'un petit poste mig/mag à commutateur qu'on utilisera sans gaz. Comme l'a dit gluke il faudrait gérer la commande du courant , l'amenée du fil (sa régularité est primordiale!), mettre une self pour le soudage en mode court-circuit (short arc), beaucoup de temps (et d'argent si on ne possède pas les composants) pour se retrouver avec un bricolage... Alors comme d'habitude, si c'est pour le plaisir d'apprendre et de réaliser quelque chose, pourquoi pas, il y a pas mal de choses intéressantes à faire, si par contre c'est pour économiser l'achat d'un poste mig/mag, vu le prix du matériel chinois, ça revient à travailler à 1€ de l'heure...
Par contre concernant les modes de soudage, il y a un petit méli-mélo
Il existe trois régimes d'arc (par densité de courant croissante, en A/mm 2
1)Court-circuit (short arc/short circuit): l'arc s'interrompt et s'amorce 100 fois par seconde (pour un poste à commutateur branché sur un réseau à 50Hz), c'est le mode le plus couramment employé pour les faibles épaisseurs (sous 6mm). Puisque le courant instantané varie fortement, on ajoute une self "dure" en série pour amortir les pics. Chaque "arc" dépose une petite goute de métal dans le bain, par gravité.
2)Globulaire (globular): Régime de transition, les gouttes sont plus grosses et éclaboussent beaucoup, la pénétration devient moins bonne qu'en court-circuit, on essaie de l'éviter dans la mesure du possible.
3)Pulvérisation axiale (spray arc): La densité de courant est élevé (>250A/mm2), il y a un effet de pincement électromagnétique de l'arc, un "tube" guide les gouttelettes (très fines) vers le bain de fusion. La pénétration est bonne et les projections très limitées. 2tant donné la densité de courant importante, il n'est adapté qu'à partir de certaines épaisseurs.
Après s'ajoute le mode pulsé, qui fait varier un courant de base d'une certaine amplitude à une certaine fréquence, mais on peut l'appliquer à n'importe quel régime d'arc. C'est une option qu'on retrouve sur le milieu de gamme/haut de gamme des postes professionnels, et qui n'est en rien indispensable au soudage semi-automatique, avec ou sans gaz...
Il ne faut pas confondre le procédé fil fourré "sans gaz" (114) avec le procédé MAG fil fourré (136), qui emploie le même fil mais qui est un soudage sous gaz actif avec électrode fourrée, et dont le résultat est tout à fait adapté à certaines circonstances.
Bonne soirée.
François