Salut à tous,
Petite anedote sur les forets-qui-percent-tout-et -qu'on-ne-trouve-que-sur-les-foires :
Il y a quelques années, j'ai été impressionné par ce type de produit sur un salon et, là où je travaillais, nous commencions à fabriquer des appareils en Hastelloy (C22 et C276).
Pour info, le temps d'usinage en tournage entre l'inox 316L ou 316Ti et le C22 est multiplié par 8 à 10.
Donc, j'ai testé le vendeur. Je suis revenu une deuxième fois sur son stand avec un petit bout d'Hastelloy en lui explicant que si son produit était efficace la-dedans, je lui prenais son stock.
Et il a essayé de percer ça comme il perçait ses limes (au passage, détrempées, donc toute molle)... Quel festival !!!
Brûlure aux doigt, fonte (si, si) de l'âme du foret, surchauffe excessive de sa perçeuse, odeur de courroie chaude...
Au final, il a réussi à faire quelque chose qui ressemble à un trou, ovale, conique et après avoir détruit une demi-boite de forets, il m'a jeté la pièce (brûlante) par dessus son stand en me demandant poliment de me barrer et de ne plus jamais revenir...
Après en avoir discuté avec le chef des mécanos chez nous, et après des années d'usinage de ce matériau sympathique et après avoir fait le tour de la plupart des fournisseurs, personne ne dispose de l'outil qui fait tout. Je dis bien personne !
Par contre, il existe des qualités de forets différentes, au même titre que des nuances de plaquettes de tournage et de fraisage.
Il est juste un détail à retenir (et c'est du vécu) : on peut faire un trou dans à peu près n'importe quoi avec à peu près n'importe quel type de foret.
Quelques règles simples à respecter :
- vitesse de rotation (plus c'est dur, moins on tourne vite)
- Qualité et fréquence de l'affutage
- Qualité du lubrifiant.
C'est tout
Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai percé (sur site, pas en atelier) deux trous M8 dans de l'Hastelloy, avec des forets de supermarché dirons-nous, mais avec une visseuse/perçeuse sans fil (vitesse de rotation faible) et avec un fluide de coupe approprié. Ok, deux trous, deux affutages.
Il est faux de penser que c'est le forêt seul qui perce, il y a aussi le gars qui est derrière le mandrin...
Un petit tableau (adapté à ma perçeuce, certe) mais qui me sert à chaque fois que je touche un fôret.