Restauration Scie alternative Demurger / Ultra A20

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K

kaiten

Ouvrier
Bonjour à tous,

comme je me fais régulièrement houspiller pour finaliser mon reportage sur la rénovation de mon Schaublin 102N-VM mais que j'ai été largement interrompu dans ce chantier par quelques machines qui ont fait irruption dans l'atelier, j'ai décidé de remettre les pendules à l'heure et ne pas laisser les reportages en attente s'accumuler...J'avais déja publié celui de ma presse RASSANT/FOG PRM20, il y a quelque temps, mais j'ai aussi cette scie dans la pile...

Cette petite aventure a commencé à la suite d'une séance de débit de lopins d'alu de 80mm de section, qui m'a valu une bonne suée ...et la conclusion : plus jamais ça !
J'ai en chantier la rénovation d'une très belle Guinot S324 qui est coincée sur une étape ardue de reconstruction d'un variateur de vitesse très particulier... elle fera l'objet d'un joli reportage le moment venu. Tout ça pour dire : je n'ai rien pour scier efficacement, si ce n'est un lapidaire sur support, suffisant pour débiter des tubes de construction, mais bien en peine sur des lopins de bonne section.
J'ai toujours aimé le charme désuet des scies alternatives et une surveillance attentive du Bon Coin finit par me permettre de mettre la main à bon prix sur une petite scie Ultra A20.
Avant de l'acheter, j'ai pu prendre connaissance de l'intéressant reportage de @greg42 (visible ici), qui m'a permis de faire connaissance avec l'animal, au demeurant fort simple.

Ma victime est acquise près d'un jeune homme qui l'a rachetée à un forgeron, et ne l'a manifestement pas utilisée, lui préférant une petite ruban chinoise. La mise sous tension chez lui révèle immédiatement un très gros jeu sur les paliers de l'archet, provoquant un vacarme de tous les diables à chaque mouvement. Je suis averti, il y aura du travail et cela justifie un prix quasi symbolique. Néanmoins elle n'est pas HS et tous les morceaux sont là...

La voici arrivée à bon port :
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C'est assez lourd pour un petit bout de bécane (220kg net dixit le constructeur), mais le gerbeur descend cela facilement de la remorque:

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Un petit tour rapide montre que la machine est assez sale mais dans un état d'usage normal, jeu de l'archet exclu -- nous y reviendrons.
Elle est posée sur un petit chariot à roulettes assez bien confectionné par le jeune homme.
Courroie HS, peinture ruinée, quelques pièces ressoudées, pompe d'arrosage HS, bac de lubrifiant percé, bref la routine pour ce type de machine qui a bien vécu.
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Démontage à suivre...

-Philippe
 
Dernière édition:
K

kaiten

Ouvrier
Le peu de pignons est dans un état tout à fait correct, sans usure particulière.

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Le démontage met à jour le moteur bien cracra comme je les aime :

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Une fois la poulie réceptrice déposée, je commencre par retirer le premier axe porteur du petit pignon du réducteur:

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Le second axe traverse le support du berceau jusqu'au plateau d'entrainement de la tête de bielle.

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Voici le plateau d'entrainement déposé:

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On voit ici très bien l'excentrique d'embiellage de la pompe hydraulique:

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Sous le berceau, le corps de pompe est bien sale, et le forgeron a été généreux en graisse, héls pas là où il aurait fallu, comme nous allons le voir:

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démontage à suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Le démontage se poursuit avec la dépose de l'archet, qui fait un poids suffisant pour faire des bêtises. Le sanglage au berceau n'est pas indispensble mais prudent.
Une fois déposé, je peux constater l'ENORME jeu des paliers bronze sur les coulisses. Subjectivement, on est bien au dessus du mm... Et je ne suis pas au bout de mes surprises...

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L'environnement de la pompe est du coup devenu très accessible:

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Le premier morceau à sortir est le piston de la pompe. C'est lui qui est mis en mouvement par l'excentrique vu plus haut au dos du plateau d'entrainement.

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Le nettoyage au fur et à mesure s'impose et on peut enfin voir à quoi ressemble le dessus du corps de pompe.

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La vidange s'impose. Je n'ai aucune idée de ce qu'il ya a dedans et ne vais pas être déçu.

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Un tiers seulement des 2,5l d'huile nominaux, mais environ 2cm de dépot de crotte dans le fond, consistance du yaourt, en beaucoup moins apétissant.

Pour pouvoir retirer le corps de pompe, il faut d'abord sortir la cartouche qui contient la soupape de contrôle de fuite de la pompe (c'est ce réglage qui permet la montée/descente contrôlée) du berceau.

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On peut alors sortir la pompe et inspecter le réservoir hydraulique

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Comme il ne reste plus rien de solidaire du bâti support du berceau, ce dernier peut être déposé:

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A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Les opérations se poursuivent avec un désassemblage en règle et une mise à nu de la fonderie. Les pièces sont nettoyées et dégraissées au fur et à mesure. Les petites pièces seront traitées à l'atelier.

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Le bâti, le berceau et les tôles sont décrassés et passés au nettoyeur HP à chaud pour virer tout ce qui est possible.

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Il y a bien peu de roulements sur cette machine, seules deux cages à aiguilles INA (alésage de l'arbre d'entrée) sont à retirer.

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La fonderie et les tôles sont regroupés sur palette et préparés (masquage) pour passer en sablage. J'ai la chance d'avoir plusieurs entreprises à proximité qui peuvent me prendre ce type de travail en charge.
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Je ne conserve que les petites pièces que je fais à mesure dans ma cabine. L'archet est dans ce cas, même si j'aurais probablement dû le mettre dans le lot.

A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Pendant que le bâti et les pièces principales sont au sablage, je me tourne vers le moteur, qui mérite beaucoup d'amour:

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Vu le râclement sur 1/3 de la rotation, les roulements sont morts. Rien que du classique sur une machine de cet âge. c'est un très bon petit Normacem de 0,75kW / 1CV.
Rien d'anormal au démontage - juste de la crasse.

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La poulie étagée est clavetée et sort facilement :

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Protection avant passage au lavage

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sortie de lavage :

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et ouverture :

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Protection très soignée du stator, parfaitement hermétique, et passage des pièces en microbillage. Passage en couche d'apprêt.

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A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Suite du travail sur le moteur, donc. Le rotor est mis en place sur le tour pour toilage des axes.

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Les corolles de ventilation une fois repeintes sont mises en place :

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Les roulements sont changeés pour des modèles fermés (2Z) :

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La carcasse est repeinte en gris martelé :

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Le tout est réassemblé, visserie désoxydée ou changée :

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A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
De retour de sablage, le bâti est immédiatement mastiqué puis poncé avant de recvoir une couche d'apprêt. Ce qui revient de sablage industriel est très rapidement rattrapé par un voile de rouille en surface si l'on s'endort trop longtemps.

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Avant de pouvoir passer la couche d'apprêt, il est nécessaire de reprendre la tôlerie qui a parfois sérieusement souffert. Je ne suis pas carossier, ça c'est sûr ! mais je fais le nécessaire pour ne pas avoir par la suite les yeux qui s'arrêtent à chaque fois sur les défauts que je sais avoir négligés...

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Une cale de forme et un bon martelage redonnent à ces ouies une silhouette normale.

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La tôle perforée d'origine du capot côté moteur était HS et dessoudée. Une nouvelle est découpée et rivetée en place.

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Quelques trous et découpes sont repris au TIG.

La couche d''apprêt peut enfin être appliquée. J'utilise un excellent primaire (PMC Gris) de chez Recad Industries.

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Puis préparation pour la mise en teinte :

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A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Bon, ça y est , on peut passer à la couleur ! :7dance:

Après avoir un peu fouillé dans ce que l'on peut trouver comme littérature sur la marque Ultra, il apparaît que beaucoup de leurs machines sont sorties en bleu & jaune. Il y a eu aussi beaucoup de RAL6011, la mienne en était un exemplaire défraichi.
Je décide de partir sur un bleu que j'ai en stock et que j'aime bien. Il est légèrement plus vif, mais pas beaucoup, que le bleu des lames Ultra Record, qui doivent a priori donner une bonne idée de la teinte d'origine. Autant je suis intraitable sur l'authenticité d'une teinte Schaublin, autant ici je m'autorise une petite approximation...
Il s'agit de PU 2K de chez Recad, là aussi. Application au pistolet bien entendu - 2 couches, mouillé sur mouillé.

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Vous devinerez donc à quoi m'avait servi le début du pot de bleu :7hus5:

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J'ai malgré tout envie de mettre une touche de couleur au bac de coupe :

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Le rouge est du Rustoleum en bombe, gamme pro. 2 couches et c'est assez robuste à l'usage.

On distingue l'intérieur du réservoir d'huile de la pompe hydraulique. Il a été passé à la peinture epoxy 2K.

A cette étape, on va pouvoir attaquer le remontage, et il serait nécessaire de pouvoir remettre le bâti sur son chariot. Ce dernier, brut de soudure, doit être un peu mis au propre.
Après ébarbage et nettoyage, il est lui aussi passé au primaire et recevra 2 couches de gris RAL7016.

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J'en profite pour confectionner une réhausse car le bâti descend très bas dans le chariot, ce qui rend acrobatique la fermeture des capots latéraux, empêche l'introduction de l'arbre du support moteur ... et raye la peinture bleue.

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Entre temps, le moteur a rejoint sa platine support munie de son arbre.
On disingue bien sur la fonderie de cette platine la patte sur laquelle vient appuyer une vis (qui traverse la paroi arrière du bâti de la scie) pour pousser la platine vers le bas et mettre la courroie en tension.

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Le berceau et le moteur peuvent enfin prendre place dans le bâti de la scie :

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A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Le bâti muni de son moteur est maintenant prêt à recevoir les autre éléments. Nous allons commencer par le support de berceau. Au démontage, il m'est apparu qu'il restait quelques résidus de silicone entre le bâti et le support. Si on parcourt les sujets de rénovation de ce type de scie on voit qu'il n'est pas rare qu'un défaut de joint à cet endroit envoie du liquide d'arrosage dans le bac d'huile hydraulique... De là à expliquer le yaourt au fond du mien...
Je confectionne donc un joint neuf (feuille de Klingerite) :

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La chute de découpe me servira au joint du corps de pompe, lui aussi réduit à l'état de traces sur ma machine.
Le support est prêt au remontage. Les trous des graisseurs sont nettoyés et repercés/taraudés M8 pour des graisseurs standards actuels.

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Les moyeux sont frappés du trèfle caractéristique que je retrouve à beaucoup d'endroits sur la machine:

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Des cages à aiguilles neuves sont installées, graissées et l'arbre d'entrée remis en place :

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Le support de berceau est installé sur le bâti :

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Le voyant de niveau d'huile est changé (modèle Elesa):

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Je n'avais guère parlé du berceau lui même depuis sa peinture. Sa face intérieure est passée à l'epoxy 2K en même temps que je fais le réservoir d'huile.

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Là aussi des graisseurs standard sont mis en lieu et place des anciens.

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A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Nous avions laissé la pompe hydraulique de côté :

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Elle est démontée et lavée entièrement, cela suppose d'enlever sa section inférieure :

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La fonderie est microbillée et repeinte :

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Le piston et ses segments sont en très bon état, de même que la chemise.

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La pompe est réassemblée sans difficulté particulière :

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Un joint sur mesure est découpé et mis en place sur le support du berceau :

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La pompe peut alors reprendre sa place. La valve de descente doit être soigneusement vissée dans le bas du corps de pompe avant blocage de ce dernier.

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Le berceau peut alors venir prendre place sur ses deux moyeux :

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L'arbre arrière et son grand pignon peuvent alors être remise en place. On en profite pour installer la grande poulie réceptrice, repeinte en jaune vif comme toutes les pièces en mouvement :

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La bielle qui met en mouvement le piston de pompe est remise en place sur le palier excentrique du plateau d'entrainement de l'embiellage de l'archet.

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L'ensemble vu de l'arrière est explicite. On notera les graisseurs standard mis en place systématiquement.

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A suivre ...

-Philippe
 
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K

kaiten

Ouvrier
Avant de relier le bras de levage du berceau à ce dernier, il me reste à corriger le fonctionnement de la béquille de maintien en position haute. Cette dernière, percée n'importe comment et tordue, ne joue plus du tout son rôle. Je la redresse, réalèse son trou de fixation et tourne une bague bronze permettant un positionnement sans jeu et un fonctionnement correct :

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la béquille fixée à la base du berceau:

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Le berceau en appui en position haute :

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Avant de passer à la suite du programme avec l'archet, il est nécessaire de remettre l'électricité en état. Je passe sur le DRT inadapté et HS qui équipait mamie à son arrivée.

Un petit panneau électrique est confectionné :

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Il prend en compte le contact de fin de course ainsi que la nécessité de permettre le démarrage forcé même lorsque l'on est sur le fin de course par maintien sur le poussoir de démarrage: c'est comme cela que l'on amorce la remontée du berceau.

Le fin de course était crasseux et plein de graisse. Le voici réhabilité:

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Le test à vide permet de vérifier le fonctionnement de la pompe et du fin de course.

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Le fin de course vient prendre place dans le bâti sous support du berceau, qui est percé d'un long alésage à travers lequel vient coulisser la tige réglable suivante :

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C'est un pion qui vient appuyer sur la tête de cette tige en fin de course du berceau. Ici le pion que j'avais égaré est remplacé temporairement par une vis en attente.

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A suivre pour les aventures de l'archet ...

-Philippe
 
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S

sevictus

Compagnon
Tout ça d'un coup et pourtant vivement la suite !!!
 
T

tyio

Compagnon
Coucou
Comment elle est top ta restauration :smt050
Bien le coup des joints papier , par contre sur une machine précise genre tour ou fraiseuse c est pas jouable à cause de la surepaisseur :/
 
K

kaiten

Ouvrier
Merci @sevictus & @tyio ,

Bien le coup des joints papier , par contre sur une machine précise genre tour ou fraiseuse c est pas jouable à cause de la surepaisseur :/

En fait si bien entendu, c'est réalisable partout en tenant compte des cotes des épaisseurs de joints évidemment. On met des joints là où le concepteur l'a prévu & pas ailleurs. Ici le joint d'origine était à l'évidence prévu par le constructeur. Son épaisseur théorique est assez facilement déterminée par une mesure d'excentration du corps de la valve de contrôle de la pompe vis à vis de son alésage, d'environ 1.2mm, soit 0,6mm par épaisseur de joint dans l'empilement de cotes.
Les feuilles de Klingerite se trouvent assez facilement en 0.15, 0.25, 0.4, 0.5, 0.8, 1,1.5, 3mm - en tous cas c'est ce que j'ai. L'intérêt de ces feuilles est qu'elles sont très stables dimensionellement, s'écrasant très peu au serrage. Klinger produit aussi des feuilles de joint chargées en graphite (2 voire 3mm d'épaisseur) adaptées aux hautes températures. C'est ce que j'utilise pour des têtes de compresseur par exemple.

-Philippe
 
U

uelbud

Guest
jolie restauration

par contre le GV2 pas trop çà place il dois être protégé des projection

un bouton stop champignon et recomandé
 
K

kaiten

Ouvrier
par contre le GV2 pas trop çà place il dois être protégé des projection

merci des remarques - je suis familier de la réglementation.
  • Le Stop est déjà remplacé depuis longtemps (les photos datent de 6 mois) par un champignon qui était en commande à l'époque, je n'avais que des modèles délavés en stock.
  • Pour le GV2:
    • bien entendu ce n'est pas un organe prévu pour être sur un panneau de commande.
    • il n'est pas à l'abri du ruissellement ou des projections.
Pas très facile de faire un panneau avec ouverture pour réarmement dans le volume disponible.​
Et comme je hais les DRT en saillie, c'est comme ça, chez moi pour un usage domestique il habite là. Si je suis pris de remords, il reculera pour permettre la mise en place d'un volet obturateur. J'ai vu des cabochons silicone pour éléments DIN il y a qq temps parmi d'autres chinoiseries, mais ce ne serait pas plus acceptable réglementairement puisque perdable/séparable du dispositif protégé.​

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Bonjour,

comme déjà vu, l'archet est bien le sujet dont je savais qu'il me donnerait un peu plus de travail. Le propriétaire d'origine a manifestement bien usé de graisse, mais pas du tout au niveau des coussinets de l'archet. On ne peut pourtant pas dire qu'on peut louper les graisseurs :

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Après un bon nettoyage préalable, les coussinets sont sortis aisément

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Ils sont montés serrés et juste maintenus en translation par une vis pointeau.

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Les coussinets sont de jolis morceaux de bronze; sans surprise, ils sont très usés. Le jeu constaté au diamètre sur les deux plus abimés est de plus de 1.5mm !

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L'archet passé dans la cabine de sablage recevra un apprêt et une peinture forfaitaire en jaune. Nous le retrouverons par la suite.

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Comme dit plus haut, les 4 bagues à refaire ne sont pas une surprise..et .je tronçonne 4 lopins de bronze, sans la scie donc :smt022.

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Jusque là, ça me semblait presque trop facile. Et j'avais raison, car en mesurant par acquis de conscience le diamètre de mes rails cylindriques, je tombe de ma chaise : non seulement ils sont bien usés, mais leur section est très ovalisée. C'est finalement assez normal vu la nature du mouvement de l'archet. Eh bien j'ai affaire à des sections en forme de patates avec des écarts de diamètre majeur/mineur de + de 9/10. Posés sur le marbre, ça donne vraiment un effet boeuf. Ils sont par contre parfaitement droits.

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Je dois donc commencer par les reprendre pour en refaire des rails dignes de ce nom. Vu leur section d'extrémité assez amusante, il va falloir les réduire d'une manière uniforme sur toute la longueur pour assurer un passage sans problème des bagues bronze.
La seule zone de référence est l'amorce du barreau au ras des méplats, exempte de l'usure puisque le déplacement des bagues s'arrête avant.
Ceci me permet de partir d'un bon centrage pour démarrer la réduction de diamètre dès l'extrémité :

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Je trouve l'image suivante assez parlante après une première passe: on voit très distinctement les zones où les bagues ont fortement usé les rails - pas de miracle.

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En l'absence de lunette à suivre sur ce tour, je limite très fortement la profondeur des passes, ce qui permet d'approcher assez facilement l'objectif du 1/100 sur la totalité de la longueur utile du rail.

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La poupée mobile a bien sûr été préalablement réglée finement, pour atteindre nettement moins du 100ème de conicité sur la longueur du barreau de test.

2019.08.21-19.07.17_lr256.jpg

J'arrive à 1,2/100 de variation sur le diamètre de la plus mauvaise des barres, ce dont je suis déjà fort satisfait.

2019.08.25-19.39.29_lr256_cropped.jpg

A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
La suite des opérations sur l'archet se poursuit par l'usinage des coussinets en bronze maintenant que les rails sont une base propre et que j'ai une cible d'alésage fiable.

Les bruts sont d'abord dressés et mis à la bonne longueur. Le bronze donne de très jolies pièces (enfin c'est mon avis) mais c'est toujours une infection à travailler pour le tour qui se recouvre immédiatement de très fines paillettes collantes. Il vaut mieux avoir des racleurs en état sur sa machine...

2019.09.08-11.58.44_lr256.jpg


2019.09.08-12.12.25_lr256.jpg

Comme le H140E a une contre-pointe totalement débile dont la broche est démunie de dispositif anti-rotation pour le cône morse, je suis assez limité dans les perçages de diamètre généreux. Ce sera un chantier à venir avec un dispositif de verrouillage et éjection...
Les bruts sont donc prépercés à 8 ou 10 (je ne sais plus), et finissent sur la fraiseuse qui n'en fait qu'une bouchée:

2019.09.08-13.06.15_lr256.jpg


2019.09.08-13.19.20_lr256.jpg

L'alésage est facile, et j'arrive sans difficulté dans les 2/100 du diamètre des rails.

2019.09.08-19.45.56_lr256.jpg

Cela procure un glissement très doux. Il ne faut pas oublier que les paliers sont graissés (enfin si on prend un peu soin de sa machine).

2019.09.13-22.25.41_lr256_cropped.jpg

On voit sur la photo ci-dessus l'ébauche du mandrin de reprise pour l'usinage extérieur. Ce dernier ne présente pas de difficulté, la cote vérifiée est bien constante sur les coussinets d'origine. Je reproduis strictement la même, gage d'une mise en place sans souci.

2019.09.14-14.29.53_lr256.jpg

Les extrémités sont chanfreinées généreusement d'un côté pour faciliter l'introduction dans les alésages de l'archet.

2019.09.14-14.34.51_lr256.jpg

L'ensemble fin prêt au montage dans l'archet :

2019.09.14-16.07.44_lr256_cropped.jpg



2019.09.14-16.07.49_lr256_blurred.jpg

Le seul doute qui peut subsister à ce point est la qualité de l'alignement des alésages dans la fonderie de l'archet. On peut facilement imaginer que cela a été alésé dans la même opération à l'origne, mais tant qu'on n'a pas essayé, on peut toujours douter et se demander si les coussinets ne vont pas serrer un peu. Ici aucun problème, l'archet est bien né et ça passe comme un charme.

2019.09.14-23.12.49_lr256_blurred.jpg

Je peux terminer la préparation de l'archet. Les perçages des graisseurs ont été retaraudés en M8. Ici on reprend le perçage à travers ces trous pour percer les bagues bronze. A travers les filetage des vis de blocage, on fait juste une amorce de perçage pour recevoir le pointeau des vis (les bagues d'origine avaient 2 gros trous débouchants, manifestement percés avant mise en place des bagues).

2019.09.14-23.24.13_lr256.jpg

Voici l'archet complet avec ses bagues et les rails :

2019.09.14-23.45.53_lr256_blurred.jpg

A suivre ...

-Philippe
 
Dernière édition:
K

kaiten

Ouvrier
La remise en place de l'archet ne pose aucune difficulté si ce n'est son poids qui rend le vissage sous le berceau assez acrobatique. Pour ma part je sangle l'ensemble pour visser en toute tranquillité.

2019.09.15-11.49.00_lr256.jpg

Un vissage progressif permet de s'assurer de l'absence de point dur sur toute la course de l'archet.

2019.09.15-12.32.41_lr256.jpg

L'embiellage sur le plateau d'entrainement est réglable et permet d'ajuster la longueur de la course de l'archet. 3 positions sont repérées, qui correspondent à 3 positions du sabot de l'étau sur le bâti.

2019.09.15-12.32.58_lr256.jpg

Avant de remettre en place la liaison avec l'archet qui était totalement flottante lorsque je l'ai démontée, je tourne deux rondelles de bronze qui vont venir caler la bielle sur son axe dans le logement de l'archet:

2019.10.05-17.30.05_lr256_cropped.jpg
2019.10.05-17.51.10_lr256_cropped.jpg

2019.09.15-12.33.04_lr256.jpg

La machine commence à atteindre un niveau de rhabillage satisfaisant. Vu la palette de couleurs retenue, la pauvre s'est vue affubler du nom de 'scie Oui-Oui' par ma moitié. Elle aurait pu dire Playskool tant qu'à faire :smt022. Bah, ne dit-on pas 'qui aime bien châtie bien' ?

2019.09.15-12.33.21_lr256.jpg

Il reste toutefois quelques menus détails à régler. Cela commence par la mise au propre des attaches de lame :

2019.09.18-21.04.27_lr256.jpg
2019.09.18-21.04.40_lr256.jpg

A suivre ...

-Philippe
 
K

kaiten

Ouvrier
Nous voici dans la dernière ligne droite de ce reportage... il faut par moment se botter les fesses pour fouiller dans les anciennes photos, mais bon, il faut être complet :wink: .

La pompe d'arrosage avait été laissée de côté depuis le début de l'aventure. Il faut reconnaitre qu'au niveau excitation on fait mieux qu'une vieille pompe à essence Guiot qui de plus ne fonctionne pas.

2019.09.21-10.23.07_lr256.jpg
2019.09.21-10.23.20_lr256.jpg

Il y a besoin d'un peu d'amour là aussi. La réfection de la pompe est assez simple. On trouve d'ailleurs pas mal de modèles de ce type ou des variantes avec différents modèles de came et levier de manoeuvre ou pas. Au passage ça me fait franchement de la peine de voir les prix pratiqués pour des crottes pareilles sur les sites de pièces pour amateurs de guimbardes où ces pièces sont vendues au prix de saintes reliques. La facilité dicterait de passer à une petite pompe électrique, mais franchement dans ce cas ce n'est plus de la rénovation. Donc j'opère la relique dont fort heureusement la membrane est encore en état. Le souci vient comme souvent des ressorts de rappel des deux soupapes qui n'apprécient pas du tout de vieillir en pompant principalement de l'eau. Ils tombent en poussière. Il suffit de les changer (j'utilise des ressorts de stylo bille dont je garde un large assortiment au fil des décennies, et je les recoupe en fonction du besoin).
L'équerre support est mise au propre. L'alésage (en fait c'était un trou de travers brut de perçage) du pion de manoeuvre est refait à 8, et une goupille tronçonnée à la bonne longueur vient prendre place comme levier actionneur.

2019.09.22-18.30.21_lr256.jpg
2019.09.22-18.30.28_lr256.jpg

La pompe est ré-installée au creux du volant de la poulie réceptrice. C'est au chausse-pied ...

2019.10.19-19.47.17_lr256_cropped.jpg

La tuyauterie est bien sûr changée.

2019.10.19-19.47.42_lr256.jpg

Le bac de liquide d'arrosage était percé (le vendeur m'avait prévenu). Il est repris au TIG après retour du sablage.

2019.04.28-17.51.16_lr256.jpg

Un mastic epoxy vient renforcer et uniformiser le fond qui porte les traces d'attaque de la rouille.

2019.04.28-17.51.53_lr256.jpg

Il sera ensuite peint intérieurement avec 2 couches de peinture epoxy, comme le réservoir de la pompe hydraulique. Apprêt et peinture extérieure bien entendu. Le voici installé :

2019.10.19-19.47.50_lr256.jpg

Comme il n'y a pas de vanne sur le circuit, j'ajoute un robinet à la base du flexible d'arrosage qui est nettoyé et poli au passage :

2019.10.19-19.47.30_lr256_cropped.jpg

La poulie réceptrice reçoit la flêche d'usage au pochoir, et le capot de protection peut être installé :

2019.10.27-14.01.45_lr256.jpg
2019.10.27-14.04.13_lr256.jpg

La grille de protection du volant d'entrainement est remise en place (je ne trouve d'ailleurs pas son mode de fixation formidable)

2019.10.27-14.10.46_lr256_cropped.jpg

Et voilà qui conclut ce reportage sur une remise en état amusante, mais surtout utile, si j'en juge par l'économie de mouvement que la machine m'a fait faire depuis 6 mois environ que je l'utilise. Pour les lecteurs attentifs, il me restera à revisiter la partie mobile de l'étau dont la vis a été re-soudée malproprement et pas dans l'axe. Son levier est également tordu. Un petit boulot pour la retraite, n'est-ce pas?

Et pour conclure en faisant honneur au constructeur :

2019.10.27-14.11.22_lr256_cropped.jpg

Voilà, j'espère que ce petit feuilleton pourra servir à d'autres autant que les quelques infos que j'avais pu glaner sur le forum avant de décider de secourir cette machine.

-Philippe
 
Dernière édition:
K

KOPPJL

Compagnon
Bonjour Kaiten
Superbe rénovation.La couleur fait tout de suite penser aux lames de scie ULTRA.Une scie est le complément des machines si on est équipé d'un tour et d'une fraiseuse.
 
T

tinkerland

Compagnon
Superbe restauration. Une petite question : Le piston de pompe ne devrait-il il pas avoir un joint ?
 
M

Mpeter

Compagnon
Je suis toujours en admiration devant tes restaurations !
Chapeau l'artiste ! :wink:
Mpeter
 
R

roland88

Compagnon
Bonjour,
une trés belle restauration...
rien a redire sur la retouche des barres de guidage et la fabrication des coussinets, impec...
Un reportage a garder dans les annales....

Une petite remarque, munissez bien la pompe a essence d'une crépine fine, les clapets sont trés sensibles
la moindre limaille les bloquent.

Chapeau.....
Roland88. ( Les roulettes qui supportent la scie sont un peu faibles ?? )
 
K

kaiten

Ouvrier
Bonjour à tous & merci @KOPPJL , @luc cammas , @tinkerland ,@Mpeter & @roland88 pour les compliments !
Ravi si ça vous a procuré une petite distraction.

@roland88 : merci pour le rappel sur la crépine, je n'y avais même pas pensé en m'occupant de la tuyauterie et pourtant je connais bien ces pompes. Je vais en installer une. Pour les roulettes, pas d'inquiétude: celles de l'arrière sont des galets acier de 80mm donnés pour 200kg/pièce. A l'avant ce sont 4 roulettes orientables @60kg/pièce. Je suis d'accord le jeune homme les a soudées un peu bizarrement en léger porte-à-faux pour celles des côtés et ça fait un peu squelettique, mais en termes de charge pour les 250kg tout mouillés de la machine on est larges.

@tinkerland: très bonne question ! ... et je me la suis bien sûr posée. Je n'ai plus en tête le détail du cheminement et des perçages dans la fonderie du corps de pompe (comme quoi on ne fait jamais assez de photos car ça aurait pu être intéressant à documenter), mais je me souviens être arrivé à la conclusion en contemplant le piston et sa chambre que c'est cet usinage particulier qui provoque l'a-coup en fin de course pour relever légèrement l'archet pour son trajet retour. Les photos de Greg42 sur son reportage d'origine montraient également l'absence de joint si ma mémoire est correcte.

-Philippe
 
Dernière édition:
E

ETI

Compagnon
Bonjour
Magnifique restauration !
Comment fonctionne la pompe hydraulique : c'est une fuite contrôlée qui permet la descente de l'archet ? fuite qui est obstruée pour le faire remonter en fin de sciage ? Et le piston émetteur redonne un petit volume d'huile à chaque phase de recul de la lame pour la soulever ?
 
K

kaiten

Ouvrier
Merci @ETI !

Oui, le fonctionnement de la pompe est *exactement* celui-là. On referme la valve pour faire monter l'archet et on dose la fuite pour le faire descendre doucement et doser la pression. C'est très facile à ajuster avec précision. Je trouve cela très élégant en fait.

-Philippe
 

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