Ancien tour Ernault du début du XXème siècle

  • Auteur de la discussion Pierre6384
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P

Papygraines

Compagnon
Ça n'arrange pas mon dos tous ces sauts ! Mais quand on aime !!!

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B

brise-copeaux

Compagnon
Salut,

Que de souvenir, j'ai eu la chance de travailler dans un tel atelier, j’étais tout péteux au début, le bruit les claquements de courroies et les gaules.
C'était l'époque ont démarrait avec un parrain, on laissait pas un gamin comme ça tout seul dans l'atelier...et quand c'était pas bon coup au cul et tu recommençais... on te collais au balaie comme maintenant, et là je peux vous dire que point vue manuel tu acquières un sacré savoir faire.

Bref tout fout le camp.

@ +
 
Dernière édition:
P

Pierre6384

Nouveau
Quand je bossais pendant les vacances et que je devais percer la tète d'un millier de petites vis de 4 avec une mèche de 1 mm, j'ai fais pas mal de casse.
Et mème si j'étais le petit fils du patron j'ai appris à balayer.....
 
P

Pierre6384

Nouveau
Je continue sur l'histoire de l'usine de décolletage familiale avec quelques autres photos:
La façade de la maison d'habitation donnant sur la place du village.
465562


On est en 1964 et j'ai 12 ans.
A l'époque la place n'était pas goudronnée, bien entendu.
La 2 cv était la voiture la plus utilisée dans la région.
Sur le fronton de la porte d'entrée la date gravée est, de mémoire, de 1868.
Avant de servir au décolletage, si j'en crois les anciens actes de vente que j'ai trouvés, c'était une usine de moulinage ou on fabriquait du fil de soie et des étoffes.
L'entrée de l'usine se fait par la petite porte devant la voiture.
La fenêtre au dessus de la porte d'entrée c'est une des 3 fenêtres du bureau. Les deux autres donnaient sur le chemin à gauche.
Au RDC, les appartements de mes grands parents, au 1er étage ceux de mes parents.
La fenêtre de ma chambre est au second, à gauche. Il y avait une seconde fenêtre donnant sur le ruisseau, coté droit.
Chauffage uniquement dans les cuisines par des poêles au bois puis au charbon.
L'usine était chauffée par un gros poêle à sciure que mon père venait remplir et attiser le matin vers les 6h30, le début du travail étant à 8h.
Les horaires, à l'époque, c'était de mémoire 8h / 12h du lundi au samedi et 14h / 18h jusqu'au vendredi soit 44 h par semaine.
En été, au mois de juillet, comme la plupart des ouvriers étaient aussi paysans et avaient du bétail, les horaires étaient adaptés pour leur permettre "d'aller faire les foins".
De mémoire toujours, c'était 5h30 / 13h avec une pause casse croute de 10mn vers 9h du lundi au samedi.
 
B

Blower

Apprenti
Bonjour,
Magnifique morceau d'histoire et magnifiques documents.
J'ai habité dans une ancienne usine où il y avait encore toutes les poulies au plafond. C'était un lieu splendide, nous avons malheureusement été obligé de le revendre.
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P

Pierre6384

Nouveau
Deux autres photos de 2008:
465564

Au premier plan, le local qui abritait la roue à godets qui faisait fonctionner l'usine à ses débuts. Bien entendu, à l'époque de la photo, la roue était hors service, le bois de construction étant en grande partie pourri.
On distingue un porte en sous sol: c'est par là qu'on accédait au local ou se trouvait le mécanisme qui permettait de transmettre la puissance de la roue aux longs arbres de transmission qui étaient fixés au plafond de l'usine par des palonniers.
A droite, on voit une vanne. Celle ci pouvait être manipulée grâce à une crémaillère actionnée par un volant qui se trouvait à l'intérieur de l'usine. On le voit sur une des photos que j'avais déjà postée. En faisant varier le débit d'eau , on faisait varier la puissance de la roue.
Quand la vanne était fermée, un déversoir permettait d'évacuer l'eau vers le ruisseau.

465568


Sur cette photo prise après l'aménagement du nouveau pont sur le ruisseau, on voit l'usine à droite accolée au bâtiment d'habitation.
Mais l'usine se continue aussi sous les appartements.
A cet endroit, la hauteur sous plafond est plus faible et cette zone était donc réservée au stockage des outils et du matériel de contrôle, à la forge, aux établis avec les étaux pour tous les travaux de petit entretien, aux meules pour l’affûtage des outils.
Il y avait aussi un tour automatique à moteur autonome.
Coté gauche de la photo, le bâtiment en pierres servait notamment au stockage des barres de décolletage.
 
P

Pierre6384

Nouveau
Bonjour,
Magnifique morceau d'histoire et magnifiques documents.
J'ai habité dans une ancienne usine où il y avait encore toutes les poulies au plafond. C'était un lieu splendide, nous avons malheureusement été
C'était effectivement magnifique.
Et çà me laisse d'autant plus de regrets de n'avoir pas pu racheter les bâtiments quand mon père les a vendus....
 
P

Pierre6384

Nouveau
Encore quelques infos pour ceux qui veulent en savoir lus sur l'usine: la liste complète du matériel en 1964
465648

Je trouvais le Bechler relativement moderne par rapport aux deux autres, peut être parce qu'il était gris....
Mais aussi parce qu'il avait son propre moteur.
De ce fait, il était installé dans la partie la moins haute de l'usine, presque en face de la porte d'entrée.

Pour les deux tours Cuttat, ce dont je me rappelle, ce sont les cames en fonte qui actionnaient les outils et le système d'avance automatique des barres. Celui ci se faisait par le biais d'un câble tendu par l'effet d'un poids. Le câble, d'abord horizontal était dévié par une poulie pour monter à la verticale puis après passage sur une autre poulie il redescendait tendu par le poids. Mais comme les barres étaient plus longues que la hauteur sous plafond, ce dernier était percé et il y avait au premier étage des trépieds métalliques pour tenir les poulies hautes.
Et à travers les trous dans le plancher, on voyait les machines et les ouvriers.
C'est ce que je faisais quand j'étais gamin.....
 
P

Pierre6384

Nouveau
Suite de l'inventaire:

465658


L'essoreuse et le barilloir à polir étaient pour moi presque des jouets quand j'étais gamin.
Dans l'essoreuse, on plaçait les pièces mouillées par l'huile de coupe, on fixait le couvercle et on mettait en route.
Le blocage du couvercle se faisait grâce à un gros écrou qui était poli par l'usure....
La clé reste énorme dans ma mémoire et mon père me laissait l'utiliser pour serrer l'écrou avant de mettre en route.
Bien entendu, il faisait le blocage.
Mais j'avais l'autorisation de mettre en route à l'aide du grand levier en bois qui descendait du plafond.
A 10 ans, mine de rien, on se sentait grand en faisant çà....
Le barilloir était plutôt marrant our des gamins.
On y mettait des pièces métalliques essorées et de la sciure propre. On fermait les petites portes et on faisait tourner.
Au bout de 5 mn, on vidait tout et on triait les pièces qui étaient toutes propres et brillantes.
C'était un vrai jeu....
La petite perceuse, par contre, c'était plutôt un cauchemar...
J'ai expliqué pourquoi.

465667


La machine automatique à fileter était un de mes postes de travail habituel pendant les vacances.
C'était assez monotone mais je m'amusais à établir et à battre des records de vitesse.
Jusqu'à ce qu'un peigne casse.... et là, çà chauffait un peu

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Inventaire 3 4.jpg


Inventaire 3 4.jpg


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P

Pierre6384

Nouveau
Désolé pour toutes les images dans tous les sens mais je n'ai pas su comment les enlever...
Suite et fin de l'inventaire:

465669


Quelques précisions sur le tour Ernault qui faisait l'objet du post avant que çà dérive sur l'usine.
Mais je reviendrai sur la machine avec d'autres photos.
 
P

Pierre6384

Nouveau
En fait la fin la voici:

465672


La liste de tous les tours à barres.
Le moteur électrique, c'était celui qui avait été installé pour aider la roue hydraulique.
Plus tard, quand la roue sera HS, il sera remplacé par un moteur plus puissant.
La mise en route faisait l'objet d'un véritable rituel.
Il fallait d'abord vérifier que toutes les machines avaient bien été débrayées.
Ensuite, on prenait la courroie motrice à deux mains et on la faisait fonctionner pour vérifier qu'il n'y avait pas de blocage.
Puis, on l'actionnait avec une main et on mettait en marche le moteur électrique à puissance réduite.
Quand il avait pris sa vitesse de marche, on le mettait en puissance maxi.
C'était alors le tac-tac-tac des agrafes des courroies en cuir passant sur les poulies qui allait rythmer le travail de la journée.

Pour la transmission, je n'avais jamais pris conscience de la longueur de l'axe: 22 m, c'est à dire toute la longueur de l'usine.
Je vais essayer de trouver un plan de celle ci.
 
H

hdfi

Compagnon
bonjour, merci de nous faire partager cette émouvante histoire, j'apprécis d'autant que je suis un grand nostalgique de ces époques là
 
P

PROPELLER

Apprenti
Encore une fois merci! Ton récit est passionnant.
Te souviens-tu du sol de l'atelier?

Dan.
 
B

brise-copeaux

Compagnon
Te souviens-tu du sol de l'atelier?
Re,

Merci à Pierre pour ses témoignages, j'en profite pour répondre a ce sujet du sol, ou j'ai démarrer étant gamin le sol de l'atelier était en pavés de bois debouts et autour de la forge en pavé de rue.

@ +
 
P

Papygraines

Compagnon
Alors si là tu dis que tu n'as pas matière à écrire un bouquin... La trame est faite et non seulement le contenu y est mais en plus il passionne tes lecteurs !
Go on my dear Pierrot ! Yes, The show must go on !!
Bon perso, je sens les odeurs, j'entends les bruits, j'imagine des voix... La magie fonctionne
MERCI !
Papygraines
 
P

Papygraines

Compagnon
Re,

Merci à Pierre pour ses témoignages, j'en profite pour répondre a ce sujet du sol, ou j'ai démarrer étant gamin le sol de l'atelier était en pavés de bois debouts et autour de la forge en pavé de rue.

@ +
J'ai connu aussi un atelier dont le sol était fait de planches brutes, patinées par les "sab'bois" (je traduis juste pour dire : les sabots de bois), certaines qui s'enfonçaient sous les pas, toujours avec le même bruit (j'ai vérifié en me mettant à cheval sur deux qui chantaient et ça finissait par un coup de gueule du "patron" comme l'appelait les ouvriers... C'était un atelier de charron et dans un coin, il y avait encore une rouleuse de bandage dont je faisais tourner la vis à deux grosses boules (oh ! pas de pensées malsaines les gars !)
Ah regrets et souvenirs se mêlent ! et grâce à quoi, grâce à qui ? A Pierrot bien sûr !
Amitiés à tous les nostalgiques
Papygraines
 
P

Pierre6384

Nouveau
Il n'y a pas besoin de faire un bouquin puisque vous êtes plusieurs à lire et apprécier ce que je mets en ligne.
Comme çà, ça reste entre nous.
Mais bien sur, s'il y a quelqu'un parmi vous qui a la fibre de l'écrivain, je lui filerai les infos.
 
P

Papygraines

Compagnon
Hélas Pierre, un bon lecteur ne fait pas forcément un bon écrivain...:-D
 
P

Pierre6384

Nouveau
Pour le sol, pas de souvenir de bois.
Je crois plutôt que c'était de la terre battue saturée de graisse ou du béton.
Du béton, il y en avait de façon certaine dans la partie basse, sauf au centre de celle-ci où il y avait les meubles bas à tiroirs dans lesquels était stocké le petit outillage et le matériel de métrologie.
Là, il y avait un plancher bois surélevé de 4 à 5 cm.
 
D

Dodore

Compagnon
Les ateliers plancher ou pavé en bois étaient souvent utilisé dans les ateliers d’outilleurs parce que si l’outil tombait c’etait moins de casse pour l’outil qui, quelquefois coûtait cher
 
P

Pierre6384

Nouveau
Le meuble dans lequel étaient rangés les filières, les tarauds courts et longs, les peignes pour la machine à tarauder et bien d'autres choses a connu une nouvelle vie.
Je l'ai récupéré, nettoyé, coupé en deux et installé chez moi.
Seul problème, depuis plus de 20 ans qu'il est chez moi, chaque fois qu'il fait chaud (et à Avignon c'est assez courant) l'huile ressort encore du bois....Donc pas question de conserver des documents qui craignent les taches.
Par contre j'aime bien l'allure des deux morceaux et çà me fait un souvenir permanent.
465682


465683
 
P

Pierre6384

Nouveau
je vais revenir maintenant au fameux tour Ernault qui m'avait fait ouvrir ce post qui a ensuite dérivé sur l'usine.
Voici quelques autres photos:
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Equipé avec une des deux roto-pinces

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Détail du banc droit avec le gros mandrin de 400mm

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Un gros plan sur le chariot et la tourelle
 
P

Pierre6384

Nouveau
La boite de vitesses NORTON:
465694


Avec çà, on peut faire tous les types de filetages métriques.

Et maintenant, la question piège pour les spécialistes, car c'est quelque chose qu'on m'a très souvent demandé: combien il peut peser ?
J'entends le poids probable en enlevant tout ce qui peut être enlevé facilement: mandrin, lunette, bâti de contrepointe et bien entendu tout le châssis auxiliaire fait pour installer le moteur.
J'ai souvent annoncé de l'ordre de 1,5 T mais je peux être complètement en dehors de la plaque.
Dernière info, il fait environ 2 m de longueur totale et 60 cm de largeur.
J'attends vos réponses.....
 
B

brise-copeaux

Compagnon
Re,

Oui si tu enlèves tous ça doit être dans les 1.5T...grand maxi 2T mais pas plus.

@ +
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

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