Pratiquement,
dans mon environnement, un deuxième larron est quasi systématiquement la source d'un accident, d'une casse, d'une connerie.
Des exemples j'en ai des tonnes et d'ailleurs je ne m'explique absolument pas comment il n'est encore rien arrivé de grave à quelqu'un.
La misère est omniprésente jusque dans l'intellect et tu peux être sûr que celui qui s'arrêtera s'appuiera tôt ou tard sur la caisse.
J'ai très souvent eu le cas de voir venir, prévenir et obtenir un "ouais ouais t'inquiètes" peu avant le "oups" inévitable.
C'est comme ça je n'ai jamais rien pu y faire, quand j'essaie de transmettre le savoir on se paie ma pomme.
Les gens autour de moi ne veulent progresser dans aucun autre domaine que la glandouille.
Il y a des milieux où travailler seul et garage fermé sans oublier de prévenir quelqu'un de confiance est plus sécurisant.
En ce qui me concerne c'est ma femme ou s'il en passe un par hasard dans le secteur un ami de longue date et au moins un peu mécanicien.
L'évaluation des risques est ici la première qualité à développer, la seconde une certaine humilité vis à vis de son travail, la troisième l'organisation de ce dernier.
Quant à ceux qui se basent sur la législation pour définir ce qui est la sécurité je ne saurai dire tout le fond de ma pensée en quelques lignes...
En gros: HAHAHA naïfs que vous êtes HAHAHA
(rire tonitruant avec grandes claques sur les genoux avant de se rouler par terre)...
Évidemment que la législation ne dit pas QUE des conneries mais n'empêche qu'elle en dit de bien belles...
Nous sommes ici dans un pays connu et reconnu dans le monde entier pour ça.
Même nous on le sait tous et le constate quotidiennement.
Pourquoi celle du travail diffèrerait-elle?
Prenez pas ça mal, hein.
J'imagine que sur la route comme dans la vie...
Vous avez déjà vu de quelles aberrations l'on était capable et auxquelles je fais allusion.
Je le redis pour ceux qui ne suivent pas:
si les dangers sont différents ils existent avec tout matériel, pont compris.
Les accidents sont assez réguliers dans le métier pour que nous autres mécaniciens soyons tous confrontés à minima à leurs échos.
Les mécaniciens qui se croisent par chez nous parlent systématiquement de ce genre de choses et des pannes vicieuses qu'ils ont rencontrées.
Ainsi l'expérience de chacun profite à tous, ce n'est même pas conscient/réfléchi mais un réflexe auto-induit par le métier lui-même.
Ça et le fait que l'on ne puisse le plus souvent discuter de cet aspect de notre métier et passion qu'entre nous.
Vu que le "commun des mortels" comme les membres de nos familles n'y entravent rien.
Je suis intimement convaincu que tous les accidents auraient pu être évités.
Qu'ils ne sont qu'erreurs d'approche et d'appréciation de la situation, du matériel ou de son état.
Réalisez-vous comme l'on nous déresponsabilise de tout ce que l'on fait dans tous les domaines?
Le "deuxième gars" c'est admettre que la bagnole tombera obligatoirement et qu'il faudra que quelqu'un soit là.
Mais ce n'est pas ce que disent les lois de la physique et, par voie de conséquence, les principes de base de l'isostatisme.
Ne serait-il pas mieux de rendre quasiment totalement impossible (restera les catastrophes naturelles) la chute de l'objet considéré?
Les pyramides de Gizeh sont aussi des empilements et elles ne sont pas tombées en quelques milliers d'années à en prendre plein la gu*ule.
Encore des solutions pour guérir plutôt que pour prévenir c'est bien de notre fichue époque débilitante (que ne suis-je né plus tôt?).
Il est plus facile de former un homme à sauter sur un téléphone qu'à la science du levage et du soutènement.
On ne forme plus rien que des ânes bons à tirer sans rechigner et une pincée de techniciens.
Fût un temps tous n'auraient pus être mécaniciens et au moins le niveau était là.
À toujours tout simplifier pour l'opérateur voilà où l'on en est rendu.
Je ne sais s'il y a parmi vous quelques amoureux des livres.
Mais s'il y en a... et bien qu'ils lisent "La tentation de l'innocence" de Pascal Bruckner.
Cet essai cinglant et d'un réalisme absolu vous éclairera mieux que moi sur le véritable fond du problème.
Et voici une paire de question pour étayer le truc:
- Vous vous verriez sérieusement travailler à deux sur l'entretien d'une table fraisage?
- Vous seriez tranquille d'avoir un mec susceptible de toucher aux axes pendant que vos mains sont dans le Z pour graisser les glissières et douille à bille?
Je pense que travailler à deux demande de la coordination et de la communication, ce qui exige des deux un niveau de compétence.
Niveau que l'on ne trouve absolument pas dans les premières strates de la formation technique, seulement par économie.
Alors on forme des "sauteurs sur le téléphone" pour amoindrir un problème qui n'est toujours pas résolu.
Mon avis est que si l'on ne comprend pas vraiment ce que l'on fait on ne verra pas le danger.
Et que donc le premier point c'est simplement de comprendre le plus possible.
Ça me fait plus peur que bien des exercices périlleux auxquels j'ai été confronté, première anecdote racontée ici comprise.
Et le fait que la majorité des gens soient aveugles à cet état de fait n'est pas pour me rassurer.
Mais je vous jure que je vois descendre en flèche le niveau de formation.
Tous domaines et "niveaux" confondus c'est la chute libre.
PS: Ce débat est ouvert et je conçois que nos avis puissent fortement diverger sur ce point précis.
Mais on peut parler sérieusement entre adultes avec des avis divergents sans pour autant devenir hautain, méprisant et/ou agressif.
L'autre a peut-être un argument auquel on n'a pas pensé et judicieux de surcroît, s'il ne l'a pas encore dégainé il y a quand même potentiellement réfléchi.
Donc si ça pouvait ne pas déraper et que l'on pouvait creuser vraiment le fond du problème ensemble on y gagnerait je pense.
Merci à tout ceux qui ont déjà participé de façon si constructive et paisible sur cette discussion.
Ah et au fait bon week-end à tous

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Édition:
Des messages postés pendant que j'écrivais et pas fais attention désolé.
Celui-ci faisait suite à mwm si je ne dis pas de bêtises.
Regardez les dates moi je ne suis pas encore opérationnel.
Les gamins m'ont tirés du plume ce matin.
Jicer, si tu le dis et tu fais bien comme tu veux.
En tous cas on ne te mettra pas le couteau sous la gorge

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Jean-Yves, il y en a eu autrefois.
On m'a parlé d'un temps où elles étaient profondes et dans des locaux mal aérés.
D'asphyxies et d'empoisonnements lents au monoxyde de carbone.
Chabercha, je te rejoins tout à fait pour du très très lourd c'est le plus simple et efficace.
Pas de passerelle où je bossais... fallait enjamber ou faire le tour.
Un peu d'huile un jour et je me suis fait avoir aussi.
Après je faisai plus attention.