Salut,
en tant que spécialiste ingénierie laser, je me permets de faire les commentaires suivants :
- si la machine est destinée à une activité industrielle, tu ne peux pas faire ce que tu veux. Toute modification met en jeu ta responsabilité conformément au code du travail. Dans ce cas, fais appel à un spécialiste. Je te conseille l'un d'entre eux : Laser Conseil, M. Le Floch, de Lannion (22). Il te demandera les specs de la source : puissance, diamètre de faisceau, angle de divergence, émission pulsée ou continue, ... et des précisions sur l'environnement.
- si c'est une récup dans ton atelier perso, tu as tout intérêt à procéder comme si tu était une entreprise car il n'y a pas de raison que tes yeux soient plus résistants à la maison qu'en entreprise... Dans ce cas j'accepte de t'aider.
- Il existe des normes de sécurité pour les machines (EN60825-1 et -2) et pour les équipements de protection collective et individuelle. Les normes sont là pour conseiller, ce ne sont pas des directives machines qui elles sont obligatoires. Néanmoins en cas d'accident, ... Pour être serein, il faut faire passer un organisme de certification de type APAVE (Nantes pour le laser) ou Norisko.
- la protection doit résister à plusieurs sollicitations. J'ai participé à des qualifications de matériel (en tant qu'exploitant d'une structure à 23 lasers, dont 2 de 3 et 4kW YAG, des pulsés à 20kW crête, Qswitchés, etc...) et je peux te dire que l'étude est très longue et très complexe.
- veux-tu faire de la découpe ou du soudage ? En soudage il y a un plasma très riche en UV. La protection doit en plus couper les UV sinon cataracte garantie à 40 ans et cancer de la peau en perspective. Le matériau est de couleur "fumé".
- est-ce une machine en 2D, 2D1/2 ou 3D 5 axes ? Cela conditionne les valeurs d'exposition (tir direct possible, ...).
- tu parles de polycarbonate, mais je ne suis pas sur que ce soit le meilleur matériau adapté. Traditionellement on utilise du PMMA (plexyglas). Le Polycarbonate est incassable, mais je n'en connais pas la résistance aux IR.
- la protection est une chose, la mise en oeuvre d'une protection en est une autre. La norme dit que le tir laser doit être asservi à la mise en place de la protection par des switchs de sécurité ou alors la protection doit n'être démontable qu' à l'aide d'outils. La chaine de protection est une chaine réarmable, les systèmes qui font que le laser se remet à tirer parce que la femme de ménage ferme la porte ne sont pas acceptés !
Pour Sanson : comme tout laser moléculaire à gaz, le CO2 émet sur un spectre très étalé, mais comme toute molécule organique complexe, le PMMA absorbe sur un spectre très étalé également. Donc tout va bien

, à partir du moment où une mesure avec des appareils dûment étalonnés montre que l'on est en classe I de l'autre côté de la protection, même en tir direct, pour un temps suffisamment long.
Moralité : la sécurité laser c'est un métier !
Bon courage !