S
Saturne
Nouveau
Bonsoir,
Comme je l'explique dans ma présentation, je viens surtout parmi vous pour apprendre. Cependant, pour mon premier sujet, je vais vous parler de la réalisation de mon projet scolaire de fin d'année qui consiste en la réalisation d'un mécanisme particulier à intégrer dans une montre.
Le sujet imposé pour ma promotion est donc la conception et la réalisation (répartis sur les deux années de Bac pro) d'un système d'arrêtage à adapter sur un mécanisme de montre existant (mouvement ETA 6497).
Je vais essayer de définir simplement ce qu'est un système d'arrêtage et quelle en est l'utilité:
L'énergie dans une montre mécanique est fournie par une lame de ressort enroulée sur elle-même et contenue dans un barillet. La force fournie par ce ressort n'est pas constante mais elle décroit au fur et à mesure du désarmage (détente du ressort) selon ce type de courbe:
La force décroît d'abord rapidement puis reste à peu près stable avant de décroître à nouveau rapidement en fin de fonctionnement jusqu'à l'arrêt de la montre. Cette variation de la force est néfaste au bon réglage de la montre. On a donc inventé des systèmes permettant de n'employer que la partie de la courbe où le couple fourni varie peu. Ces systèmes sont appelés systèmes d'arrêtage et leur action consiste à ne permettre qu'un nombre déterminé de rotations au tambour contenant le ressort moteur.
Si vous souhaitez avoir d'autres informations sur les systèmes d'arrêtage, vous pouvez jeter un coup d'œil au post que j'avais fait sur un forum d'horlogerie à ce sujet:
http://forumamontres.forumactif.com/for ... arr%eatage
Avec le concours d'une vieille pendule Japy et de l'ouvrage "507 mouvements mécaniques", je dénichai suffisament d'idées pour développer un système d'arrêtage incluant une indication de la réserve de marche (système qui est en quelque sorte la "jauge d'essence" de la montre)
Voici donc mes inspirateurs:
La lentille de balancier monte ou descend quand on la fait tourner grâce à une rainure en spirale coopérant avec un ergot de la tige du pendule:
Système de manivelle variable extrait de "507 mouvements mécaniques":
Ce qui donne en première mouture:
Je pense que c'est relativement clair. Un curseur circule dans une rainure en spirale qui le bloque à chaque extrémité (arrêtage) et le déplacement linéaire de ce curseur indique la réserve de marche.
Pour une meilleure compréhension:
Et en entier:
Le cadran des heures a du être déplacé pour des raisons techniques, l'aiguille de seconde est à gauche du cadran et celle des minutes au centre. Ne vous fiez pas aux couleurs (principalement au fond de cadran), je ne maîtrise pas encore très bien les rendus sur Solidworks.
Le mouvement de base:
La réalisation maintenant!
Première étape, réalisation du couvercle de barillet qui comporte la spirale:
Comme vous le voyez (ou pas), ce n'est pas d'une "vraie" spirale. Il s'agit en fait de quarts de cercles de rayons croissants dons les centres se situent aux angles d'un carré qui donne le pas.
Cette spirale n'était pas réalisable avec les moyens conventionnels de la section horlogerie. Nous avons donc employé une des machines à commande numérique de la section MPMI.
Montage des divers outils dans les pinces:
Les profs de l'atelier méca qui ont gentiment mis à disposition leurs machines et leur savoir-faire n'étaient pas habitués à monter de si petits outils sur leurs machines!
La fraise de 0,6 qui à servi pour la spirale:
Une phase d'usinage:
(on voit sur la gauche un outil habituellement utilisé sur la machine)
La pièce "terminée":
il ne reste plus qu'à la finir de manière plus conventionnelle.
Travaux sur la platine:
Premièrement, il faut percer la platine au niveau du barillet (partie hachurée):
Cet enlèvement de matière doit être fait de manière parfaitement concentrique au point de pivotement du barillet, en effet, mon pont de barillet ne possèdera pas de pieds de centrage, mais un épaulement qui viendra s'ajuster dans l'ouverture de la platine (ci-dessous en vert).
Je réalise donc sur le tour Schaublin un tasseau en laiton muni en son centre d'un épaulement qui vient rentrer "gras" dans le trou de pivotement du barillet. Je fixe ensuite ma platine sur ce tasseau, elle est donc parfaitement centrée sur la creusure à effectuer:
Le fixage au tasseau est obtenu au moyen de colle cyanolite: attention à ne pas mettre le tour en route tant que ça n'est pas sec!
On commence par percer avec un forêt un trou suffisamment grand pour faire passer un burin et il ne reste plus qu'a agrandir le trou jusqu'à atteindre le diamètre de la creusure:
Sur cette photo, on voit bien la fixation à la cyanolite:
Et voilà le résultat:
Réalisation du pont de barillet au tour Schaublin. Fraisage de la creusure "inférieure" effectué
Contournage en cours
Le contournage terminé
Découpe des bras
On voit bien les traces de la fraise dans le tasseau
Ce travail a été réalisé avec l'aimable assistance de l'ami Schaublin 70:
Son diviseur
Et le système de vis sans fin caché derrière qui permet une remarquable précision pour le fraisage et le taillage
Après décollage de la pièce de son tasseau, je me suis empressé de la présenter sur la platine. Ça n'a pas grand intérêt, mais c'est psychologiquement réconfortant! enfin l'impression d'avoir avancé!
Quelques retouches à mon arbre de barillet (je n'ai pas fait de photos au moment de sa fabrication, c'est du banal tournage)
Ensuite, j'ai débité une de mes ébauches de couvercle
J'ai tourné la face arrière et retouché le diamètre pour obtenir un bon clipsage
Immédiatement, un petit essai en position (oui, il reste des bavures sur l'arbre)
Alésage du pont à 219 centièmes pour permettre le chassage d'un rubis de 220 (attention, faut y aller mollo!). Le rubis mis en place:
Et on met le tout ensemble pour voir si on n'a pas trop bouffé les côtes et si les ébats sont corrects:
Voilà pour l'instant où j'en suis.
Bonne soirée
Comme je l'explique dans ma présentation, je viens surtout parmi vous pour apprendre. Cependant, pour mon premier sujet, je vais vous parler de la réalisation de mon projet scolaire de fin d'année qui consiste en la réalisation d'un mécanisme particulier à intégrer dans une montre.
Le sujet imposé pour ma promotion est donc la conception et la réalisation (répartis sur les deux années de Bac pro) d'un système d'arrêtage à adapter sur un mécanisme de montre existant (mouvement ETA 6497).
Je vais essayer de définir simplement ce qu'est un système d'arrêtage et quelle en est l'utilité:
L'énergie dans une montre mécanique est fournie par une lame de ressort enroulée sur elle-même et contenue dans un barillet. La force fournie par ce ressort n'est pas constante mais elle décroit au fur et à mesure du désarmage (détente du ressort) selon ce type de courbe:
La force décroît d'abord rapidement puis reste à peu près stable avant de décroître à nouveau rapidement en fin de fonctionnement jusqu'à l'arrêt de la montre. Cette variation de la force est néfaste au bon réglage de la montre. On a donc inventé des systèmes permettant de n'employer que la partie de la courbe où le couple fourni varie peu. Ces systèmes sont appelés systèmes d'arrêtage et leur action consiste à ne permettre qu'un nombre déterminé de rotations au tambour contenant le ressort moteur.
Si vous souhaitez avoir d'autres informations sur les systèmes d'arrêtage, vous pouvez jeter un coup d'œil au post que j'avais fait sur un forum d'horlogerie à ce sujet:
http://forumamontres.forumactif.com/for ... arr%eatage
Avec le concours d'une vieille pendule Japy et de l'ouvrage "507 mouvements mécaniques", je dénichai suffisament d'idées pour développer un système d'arrêtage incluant une indication de la réserve de marche (système qui est en quelque sorte la "jauge d'essence" de la montre)
Voici donc mes inspirateurs:
La lentille de balancier monte ou descend quand on la fait tourner grâce à une rainure en spirale coopérant avec un ergot de la tige du pendule:
Système de manivelle variable extrait de "507 mouvements mécaniques":
Ce qui donne en première mouture:

Je pense que c'est relativement clair. Un curseur circule dans une rainure en spirale qui le bloque à chaque extrémité (arrêtage) et le déplacement linéaire de ce curseur indique la réserve de marche.
Pour une meilleure compréhension:
Et en entier:
Le cadran des heures a du être déplacé pour des raisons techniques, l'aiguille de seconde est à gauche du cadran et celle des minutes au centre. Ne vous fiez pas aux couleurs (principalement au fond de cadran), je ne maîtrise pas encore très bien les rendus sur Solidworks.
Le mouvement de base:
La réalisation maintenant!
Première étape, réalisation du couvercle de barillet qui comporte la spirale:
Comme vous le voyez (ou pas), ce n'est pas d'une "vraie" spirale. Il s'agit en fait de quarts de cercles de rayons croissants dons les centres se situent aux angles d'un carré qui donne le pas.
Cette spirale n'était pas réalisable avec les moyens conventionnels de la section horlogerie. Nous avons donc employé une des machines à commande numérique de la section MPMI.
Montage des divers outils dans les pinces:
Les profs de l'atelier méca qui ont gentiment mis à disposition leurs machines et leur savoir-faire n'étaient pas habitués à monter de si petits outils sur leurs machines!
La fraise de 0,6 qui à servi pour la spirale:
Une phase d'usinage:
(on voit sur la gauche un outil habituellement utilisé sur la machine)
La pièce "terminée":
il ne reste plus qu'à la finir de manière plus conventionnelle.
Travaux sur la platine:
Premièrement, il faut percer la platine au niveau du barillet (partie hachurée):
Cet enlèvement de matière doit être fait de manière parfaitement concentrique au point de pivotement du barillet, en effet, mon pont de barillet ne possèdera pas de pieds de centrage, mais un épaulement qui viendra s'ajuster dans l'ouverture de la platine (ci-dessous en vert).
Je réalise donc sur le tour Schaublin un tasseau en laiton muni en son centre d'un épaulement qui vient rentrer "gras" dans le trou de pivotement du barillet. Je fixe ensuite ma platine sur ce tasseau, elle est donc parfaitement centrée sur la creusure à effectuer:
Le fixage au tasseau est obtenu au moyen de colle cyanolite: attention à ne pas mettre le tour en route tant que ça n'est pas sec!
On commence par percer avec un forêt un trou suffisamment grand pour faire passer un burin et il ne reste plus qu'a agrandir le trou jusqu'à atteindre le diamètre de la creusure:
Sur cette photo, on voit bien la fixation à la cyanolite:
Et voilà le résultat:
Réalisation du pont de barillet au tour Schaublin. Fraisage de la creusure "inférieure" effectué
Contournage en cours
Le contournage terminé
Découpe des bras
On voit bien les traces de la fraise dans le tasseau
Ce travail a été réalisé avec l'aimable assistance de l'ami Schaublin 70:
Son diviseur
Et le système de vis sans fin caché derrière qui permet une remarquable précision pour le fraisage et le taillage
Après décollage de la pièce de son tasseau, je me suis empressé de la présenter sur la platine. Ça n'a pas grand intérêt, mais c'est psychologiquement réconfortant! enfin l'impression d'avoir avancé!
Quelques retouches à mon arbre de barillet (je n'ai pas fait de photos au moment de sa fabrication, c'est du banal tournage)
Ensuite, j'ai débité une de mes ébauches de couvercle
J'ai tourné la face arrière et retouché le diamètre pour obtenir un bon clipsage
Immédiatement, un petit essai en position (oui, il reste des bavures sur l'arbre)
Alésage du pont à 219 centièmes pour permettre le chassage d'un rubis de 220 (attention, faut y aller mollo!). Le rubis mis en place:
Et on met le tout ensemble pour voir si on n'a pas trop bouffé les côtes et si les ébats sont corrects:
Voilà pour l'instant où j'en suis.
Bonne soirée