Bonjour,
koye a dit:
Comment tu fais pour amortir un truc comme ça? tu dois pas avoir des commandes tous les 3 jours,nan?
Cette rectif tournait comme la production (alors qu'elle faisait partie de l'atelier de maintenance), c'est à dire 24H/24 et 362jours/365 moins 2 semaines par an pendant lesquelles la maintenance (de l'usine) faisait la révision complète et les réglages de la machine (précision typique constructeur 15µm, révision faite en interne = défaut max inférieur à 10µm

).
Pour ton information, la durée moyenne de rectification d'une presse de 7m de largeur utile est d'environ 48 heures auxquelles il faut ajouter la mise en place et le balancement de la pièce et des accessoires ainsi que la dépose de tout ça une fois la pièce finie.
On faisait aussi de la rectif pour l'autre usine du groupe à cette époque (pour leur machine de 8,60m de laize) ainsi qu'une autre papeterie des environs (machine à papier de 9,02m de laize) pour une de leurs presses entre autre (c'est d'ailleurs la plus grosse presse granite que j'ai vu sur cette rectif : 68 tonnes avec ses paliers !

)
Parfois lorsque le planning de la rectif était saturé, on utilisait une des 2 "petites" rectif conventionnelles de l'atelier pour les presses de 4m (soit environ 6m hors tout pour la pièce).
L'intérêt de cette rectif CN c'était de sortir facilement les profils bombés paraboliques de certaines presses d'une part, et d'autre part, cette machine allait plus vite que les petites pour les mêmes pièces.
Une petite précision complémentaire : les rectifieurs préféraient travailler sur la CN mais je n'ai jamais réellement su si c'était parce que le siège pour l'opérateur qui était monté sur le trainard était plus confortable ou si c'était parce que le local de cette rectif était climatisé contrairement à l'atelier.
Pour ce qui est de l'amortissement, le calcul est fait par rapport au coût d'une sous traitance (+ transport) avec en prime le risque de non respect des délais et donc de non disponibilité dans l'usine des presses de rechange en cas de pépin. Le coût horaire d'arrêt machine en papeterie est loin d'être négligeable (plusieurs milliers d'euros de l'heure

).
Cordialement,
Bertrand