nagut a dit:
pierrepmx a dit:
les vieux papys qui connaissaient machines et accessoires comme leur poche devaient être les Dieux inamovible de l'atelier
les cimetières sont plein de gens " irremplaçable"
quand j'étais ado, j'ai bossé l'été à la DOT LIM : Direction Opérationnelle des Télécoms, Lyon
Intra Muros. Direction des services techniques, à faire... de la bureautique (sans ordinateurs).
Je récupérais des tas de docs éparses de centraux téléphoniques (connexions, signalisation, plans...), que je triais, classais, recomposais en découpant et réassemblant des photocopies, et faisais des dossiers structurés.
Le rapport avec les "papys irremplaçables", c'est l'origine de ces dossiers.
À l'époque, malgré la transition vers les nouveaux centraux informatisés (ça devait être en 1978 ou 79), il restait des centraux secondaires qui n'étaient encore que des monceaux de câbles et de relais.
Dans ces centraux, le câblage évoluait de façon "artisanale" à chaque changement d'abonné, donc en permanence.
J'ai visité un de ces postes : un bordel innommable de fils de toutes les couleurs dégorgeant des goulottes sans aucun repère.
Et certains chefs de poste ne fournissaient pas de documentation. Il cherchaient délibérément à se rendre "inamovibles".
On m'a raconté que certains chefs de poste bien connus faisaient ouvertement une sorte de chantage à l'avancement etc... Quand l'un d'eux partait partir à la retraite, son adjoint était sur d'avoir le poste : promotion garantie.
Apparemment, un jour ça a fini par péter en haut lieu, et il y a eu reprise en main, d'où mon job d'été.
Mais dans les bureaux, ça n'était pas mieux...
J'étais engagé pour deux mois et j'ai fait le boulot en deux semaines.
Quand j'apportais trop de boulot à la repro ("trop" n'était pourtant pas beaucoup !), le type se plaignait à mon chef, dans mon dos... (!)
Et quand un vendredi après-midi je me suis pointé avec quelques pages d'un rapport à imprimer pour une réunion le lundi suivant, je me demandais pourquoi il était aussi agressif.
Apparemment, c'était très mal élevé de ma part !!!
On m'a alors expliqué que certaines personnes, fortes de leur statut de fonctionnaire inamovible, "entretenait savamment" un rythme de travail particulièrement peu stressant, et ce depuis des années.
Pas question de créer un précédent se mettant soudain à travailler à une vitesse normale !
Inutile de dire que c'était totalement étranger à ma manière de penser (et à mon éducation). Un vrai choc (in-)culturel.
Ce connard a fait exprès de mettre 3 semaines à imprimer les dossiers

.
Or il se trouve que je travaillais directement pour un des responsables de la Direction Techniques, tout en haut de la hiérarchie. J'étais même installé dans une grande pièce plein d'ingénieurs, donnant sur le bureau du "big boss", mon chef.
Ça permettait de prendre ces choses-là avec une certaine distance.
Fort du soutien de ma hiérarchie, comme on dit, j'allais presque tous les jours à la repro demander où ça en était, histoire de voire un peu ce qu'il allait trouver comme excuse .
Comme j'avais fini le boulot très en avance et que je me plaignais de me tourner les pouces , je faisais les tournées d'inspection avec les deux
boss comme "passager de luxe".
Très cool de se balader en inspection avec un "patron", tout le monde est très gentil avec toi...
Autre souvenir : en été, les "pots" étaient quasi quotidiens, dès 11h/11h30... et ça ne faisait pas semblant !

(Totalement interdit aujourd'hui... et en plus j'étais mineur à l'époque).
Ça aussi c'était nouveau
