Re: Atelier de cantause (en cours de transformation)
Voilà, voilà, la "pression" est un peu redescendue, c'est un peu éprouvant ce type de travaux contre la montre.
Tout d'abord merci pour vos congratulations, elles m'ont fait plaisir tout au long de ces travaux, et m'ont donné le petit coup de pouce pour ne jamais stagner trop longtemps.
Pour en revenir au projet, c'est sûr que pour du provisoire, j'aurais pu faire plus simple, mais comme on en parle dans un autre sujet, j'ai fait un cahier des charges et je me suis efforcé de m'y tenir, en gros il contenait ceci:
-Hauteur de plafond généreuse, pour pouvoir entretenir les machines au moyen d'un portique sur roulettes.
-Totalement hors poussière.
-Chauffé via le chauffage central.
-Toujours hors gel, en gros 5 degrés minimum les jours de semaine (je ne suis pas là) et 20°C quand j'y suis (Ve-Sa-Di), même s'il fait -15°C dehors, donc bien isolé.
-Eclairage digne d'un atelier de mécanique moderne, d'où l'emploi de lampes à décharges.
-Possibilité de pouvoir stocker quelques objets volumineux sur le plancher nouvellement créé.
-Sécurisé, dans le sens: Avec une vraie porte et une alarme.
Pour les contraintes:
-Réalisé en moins de 6 mois.
-Main d'oeuvre considérée gratuite.
-Dalle existante conservée, avec les désavantages que cela comporte.
-Pas de percement de murs, ou de dégâts difficiles à récupérer.
-Budget établi sur ce que je serais prêt à payer pour louer un local de taille similaire avec le même confort, pendant une durée de trois ans.
-Suppléments de budget pour les techniques qui me permettraient de me faire la main avant de les reproduire sur un garage plus grand.
Je n'ai pas su tenir mon cahier des charges, le délais est largement dépassé, je pense qu'en tout il aura fallu 12 mois, par contre je reste dans le budget prévu si je retire l'époxy, et le tableau électrique.
Dans l'ensemble je suis satisfait, j'ai pu tirer quelques conclusions utiles:
-Pas de plaques de plâtre dans les futur, la finition est belle mais prend du temps, les bloc maçonnés proprement et peints me conviennent bien.
-Faire une dalle bien finie de toute pièce ne prend pas plus de temps que d'en réparer une.
-L'éclairage à décharge est juste ce qu'il me faut, mais le prochain atelier sera surtout fortement vitré
-Faire un truc droit dans une vielle maison prend plus de temps que de partir de rien et ne coûte pas moins cher, mais ça j'en étais convaincu depuis longtemps.
Au final, s'il brûle demain, je ne le referai pas, mais en attendant je crois qu'il va répondre à ce que je lui demande, être mon petit camp romain avant la bataille, que sera l'atelier suivant. Bien entendu, je n'en suis pas encore sûr, j'attends de voir s'il sera ergonomique malgré son étroitesse, si je pourrai "cloisonner" mes activités comme je le prévoyais, là aussi ça me servira de labo à ciel ouvert pour mieux concevoir le projet final, on verra...
Concernant l'époxy, là aussi il y a eut des surprises, mais dans l'ensemble le résultat m'a l'air pas trop mal (ce n'est pas encore fini il faut dire), pour reprendre où j'en étais ce matin, voici ce qui a mené à la photo ci-dessus:
Après 14h de séchage (il en faut minimum 5, mais c'est encore un peu plaquant au touché, ça reste praticable si on est pressé), le primer saupoudré de sable est bien sec, j'ai aspiré l'excédant (très faible). La granulosité est homogène, et ressemble au papier d'émeri grain 30-40, les grains sont sables sont bien intégrés dans la résine, ils ne se détachent que si on le cherche, la distance crêtes/creux de la surface ne doit guère dépasser le millimètre.
Vient le moment de mélanger le premier sceaux de 30kg de peinture, il faut d'abord mélanger la base pour que les pigments, tombés dans le fond, soient dispersés de manière homogène, le liquide est visqueux, mon mélangeur (monté sur une foreuse) s'est déformé dès le départ, pas de manière gênante. Après les trois minutes de mélange préconisées par le fabricant, on verse le durcisseur, cela rend le mélange plus fluide, on malaxe deux minutes (notice fabricant), mais il en faut bien trois pour que ça soit homogène. Le produit a alors la consistance du miel d'acacia à 20°C (les pots devaient être environ à cette température), la durée de vie en pot est d'environ 45 minutes. J'avais 4 pots de 30 kg, j'ai donc mis des repères sur les murs, depuis le fond de la pièce, pour être certain de ne pas tomber à court.
On dépose des "flaques" sur le sol, et on étale avec la raclette à dents fournie par le fabricant, il y a souvent un petite sur-épaisseur au niveau du raccord des passages de raclette, il ne faut pas trop s'en soucier, elle finira par se niveler, le produit change de viscosité de manière notable déjà après 15 minutes. Je crois que le point important lorsqu'on étale, c'est de bien enrober le sol, on ne doit plus voir la couleur brune, pour le reste ce n'est pas grave s'il y a quelques vagues, 5 minutes plus tard on ne les verra plus, mais si on passe et repasse, on perd un temps précieux pendant lequel la résine devient de plus en plus difficile à étaler. En fin de vie de pot (45-60 minutes), la peinture à la consistance du miel d'acacia qui sort du frigo, ce n'est pas facile à étaler, mais reste faisable, c'est juste que la raclette comment à "brouter" à la surface, là aussi c'est frustrant comme résultat, mais mieux vaut ne pas s'acharner, ça va rentrer dans l'ordre.
Par contre c'est préférable q'une fois que le pot est employé au quart, votre acolyte qui faisait les bords, aille préparer le nouveau sceau, afin que le raccord avec la peinture déjà étalée ne se voit pas.
Si vous mettez des paillettes, jetez les toutes les bandes de 1,5m, car on ne sait pas atteindre des endroits éloignés, comme quand on jette des confettis, il est aussi préférable de ne pas en mettre sur les derniers 30cm où se fera le raccord avec le sceau suivant (on en met quant même toujours un peu), mais s'il y en a ce n'est pas grave, ça n'a pas l"effet d'un gravillon lorsqu'on fait une passe de finition en plafonnant.
Inutile de dire que la plupart de ce que ça touche est difficilement récupérable, mais l'avantage c'est qu'au bout de quelques heures c'est dur et on ne doit plus se soucier du risque de tâcher autre chose, comme avec le cambouis ou la terre.
Quelques photo commentées:
Les petits 'ilots" sans peinture doivent être enrobés, mais les lignes de sur-épaisseur qu'il reste après 2-3 ratissages à la raclette ne sont elles pas graves, elles s'étaleront toute seules:
Les paillettes ne posent pas trop de problèmes si on les attrape avec la raclette:
Mieux vaut partir des flancs et terminer par le milieu, la proximité des murs demande un peu plus de ratissage pour être d'épaisseur homogène:
Spécialement sur la fin de vie du pot, il est préférable de taper sa raclette sur le sol pour en déloger l'excédent avant de retourner dans la peinture, les gouttes devenant de plus en plus visqueuses. Pas de problème pour la suite, la peinture fraiche masquera sans problème les traces.
Penser à se ménager un espace de sortie, ici je ne pouvais le faire par les grandes portes car une fraiseuse se trouve juste devant, mon échappatoire fut la petite porte "de service"
La peinture s'étale seule, dans une certaine mesure, mais ça peut quant même couler un peu si l'excédent est conséquent, ou la pente marquée.
Ici à cause d'un excédent (volontaire, je dois placer un caniveau devant la porte, "sur" le tarmac):
On verra bien la tenue de l'époxy au soleil, ça sort de son domaine d'application, c'est juste un test.
Les paillettes, on aime on aime pas, à la dernière minute j'ai hésité à les mettre...
C'est sûr, ça ne fait pas industriel, il n'y en aura pas dans les prochain atelier, et j'en ai un peu trop mis (premier lancé un peu raté, il a fallu poursuivre pour que ça ne fasse pas tâche).
Je me demande quel impact ça a sur la résistance, je le saurai vite en rentrant les machines, j'ai néanmoins prévu des plateaux à rouleaux PU plutôt que nylon pour mettre toutes les chances de mon côté.
Il reste la couche de vernis ce soir, sur laquelle seront saupoudrées des micro-billes de verre afin de limiter l'effet glissant dont phil916 met en garde et que j'imagine sans problème, je vous dirait si c'est efficace quand il y a de l'émulsion sur le sol (j'en met toujours partout).
Pour les quantités, le fabricant m'a recommandé 90kg pour mes 35m2, j'ai pris 120kg à cause de la surface que je suspectais d'être fort accidentée, ce qui au final ne fut pas le cas, mais par contre j'en ai eut à peine de trop (environ 10kg), je crois qu'il vaut mieux tabler sur 3,5kg/m^2 que 2,5-3kg.
Pour le coût, c'est toujours ça qui fait peur avec les produits peu courants, il faut compter, sur une dalle propre (un nettoyant type karcher suffit) et saine:
-10kg de primer (c'est pour 50m^2 mais je n'en ai pas eut de trop) = 80€
-5kg de quartz, en gros du sable séché et propre = 5€
-120 kg de peinture (4x30kg)= 480€
-Raclette (30€ support + 30€ dents caoutchouc), rouleaux, pinceaux, tape,.. = 100€
-Frais de port = 160€
Soit 825€/ 35m^2, en s'appliquant un peu on doit pouvoir faire 40 m^2, mais 50 j'ai des doutes, donc ça fait environ 20€ du m^2 livré
L'ajout de flocons + vernis + micros-billes ajoutent 20€ + 60€ + 36€ (là ils exagèrent pour les micros-billes) + 10€ de rouleau = 3€ / m2
Donc pour ce que je viens de faire, il faut compter environ 25€/m^2, ou 20€/m^2 pour la version "industrielle" sans strass, qui est à mon avis juste ce qu'il faut pour un atelier.
C'est pas bon marché, mais ce n'est pas une "bête" peinture, la société où je l'ai achetée rénove des usines à longueur d'année, ça à l'air de bien rattraper les irrégularités et l'application est à la portée de n'importe qui. Reste à voir la qualité, seul le temps le dira, mais si c'est la même choses que dans les ateliers que j'ai visité, je ne me sens pas volé.
Sur une journée à deux, on peut certainement faire 100 m^2.
Je termine mon roman, mais je me suis dit que ces informations pourraient être utiles à ceux qui hésitent.
Bonne fin de journée.
François