Usinage d'un pignon

  • Auteur de la discussion Madman
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R

Reparatheure

Compagnon
Je comprends bien qu'une fois l'ébauche insérée (ajustée un peu serrée) dans son posage elle ne tourne que si l'on fait tourner le posage.
Dans la vidéo du Maitre on voit mal comment la contre-pointe crénelée (dans la poupée fixe) assure cette friction.
Tu confonds Pierre, il y a deux pointes creuses:
- Une entaillée qui assure la rotation lors du changement d'encoche pour la division suivante (les entailles permettent en quelque sorte "d'accrocher" l'ébauche)
- Une lisse maintenant l'ébauche en pression (contre celle qui est entaillée) grâce à un ressort de rappel.
A noter que le taillage s'effectue toujours dans la direction de la pointe entaillée.
Lors de la rotation pour la division suivante, la pointe entaillée entraîne l'ébauche. La pointe lisse ne tourne pas et l'ébauche tourne dedans sans problème.
C'est le même principe pour bon nombre de machines automatique (mais pas celles à fraises-mères): Bechler, Strausak, Petermann...
Je vais voir si je retrouve les photos des machines que j'ai vendues, tu comprendras plus facilement qu'avec des explications.
 
C

cadrature

Nouveau
Bonjour

Je découvre et déterre ce post que j'ai lu avec grand intérêt. Bravo à l'auteur Madman pour cet exploit technique
et la bonne restauration de cette pièce magnifique qui n'en méritait pas moins. Sa modestie est une leçon
comme ce post est une leçon d'horlogerie.

Je me pose une question concernant la pièce d'origine. Il faut conclure qu'elle a été remplacée maladroitement
et certainement perdue. A moins que ce soit volontaire qu'elle soit mal nombrée, car il s'agit certainement du pignon
"vite et lent" qui est destiné à engrainer trop fort pour ralentir sensiblement la marche de la sonnerie sur un
coussinet avec un excentrique. Mais si ce pignon touche la roue moyenne, alors oui, c'est une pièce rapportée.
Ce dispositif a été ensuite remplacé par un échappement et plus tardivement par un régulateur à force centrifuge.

Mais la question que je me pose est la suivante:
La montre est un calibre qui doit dater du milieu du XIXe à en croire le modèle de répétition des quarts ("moderne")
et le calibre "à la Lépine". Est-ce à peu près cette époque ?

Les pignons étaient à cette époque taillés à la machine à fendre avant d'être arrondis à la lime et à la main ou à la machine
à arrondir si la montre est plus tardive. L'acier n'était pas normalisé, même si l'on trouvait de l'acier au carbone. Enfin le
décolletage de l'ébauche a dû être tournée entre pointes sur un tour à archet. Je ne parle pas des méthodes de trempe de l'époque.
Si refaire le pignon est une prouesse aujourd'hui avec les moyens modernes; quelle était la prouesse
de l'époque et est-ce que vous Madman, ou un autre horloger saurait aujourd'hui refaire cette pièce avec les outils d'époque ?
Est-ce que c'était une possibilité que de refaire le geste d'autrefois avec les outils d'autrefois ?

Cela aurait l'intérêt de pouvoir se passer de l'ensemble des outillages, dont les fraises normalisées et les diviseurs sur
tour d'horloger qui sont inaccessibles aux amateurs. Du reste, la machine à fendre qui orne les étagères des collectionneurs
est assez couteuse, même si elle est relativement sommaire.


Bonne journée
Cadrature
 
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