JeanYves a dit:
Bsr ,
J'approuve totalement les propos de Bois-debout sur les précautions à prendre pour travailler en toute securité sur les machines .
Le fait quelles soient aux normes , limite la dangerosité mais ne la supprime pas totalement .
C'est la formation technique des hommes qui est primordiale .
Toutes les machines sont dangereuses , celles pour le bois sont plus spectaculaires , elles tournent vite ...
Par contre , à propos des outils de toupie en l'occurence , il est tout à fait possible de faire des outils symetriques (dans le 1/10 mm ) pour les formes geometriques simples .
Par exemple , deux outils que j'ai réalisé à la lime , à l'epoque je n'avais pas de fraiseuse .
Bonjour JeanYves,
Bien sûr, tout est possible, mais il faut vraiment être un excellent ajusteur, ce qui n'est pas toujours le cas des "boiseux"
*[/color] !
Pour que les deux tranchants soient efficaces (ce qui est le but recherché, sinon cela ne sert à rien d'avoir deux tranchants !), le problème majeur à maîtriser reste la symétrie.
Même si les deux profils du fer sont parfaitement symétriques il faudrait, en plus, que cette symétrie des deux tranchants soit rigoureusement
conservée par rapport à l'axe de l'arbre
à chaque montage de l'outil sur la machine.
Pour cela, il faudrait que la fente de l'arbre et l'encoche du fer soient d'une grande précision. Il est probable aussi qu'il faudrait faire un repère sur l'arbre pour toujours monter le fer du même côté pour éviter tout décalage latéral, si minime soit-il.
De plus, je ne vois pas comment avec un affiloir, outil forcément tenu à la main, on pourrait faire un morfil absolument identique
à chaque retouche ou affûtage, sur les
deux côtés.
N'oublions pas que sur les parties tranchantes du profil du fer, c'est-à-dire là où on fait un morfil (pas sur les parties fauchantes), c'est le morfil qui tranche le bois, pas l'arête. En supposant que les deux tranchants soient absolument symétriques, s'il y a la moindre différence entre leurs morfils, c'est celui qui sera "un poil" moins rabattu (donc, le plus long) qui travaillera, l'autre na brassera que de l'air...
Donc, il n'y aura toujours qu'un tranchant qui travaillera et l'autre ne sera là que pour la déco.
Bon, d'accord, il équilibrera la rotation en évitant trop de vibrations...
Voilà les raisons pour lesquelles je pense que cela ne vaut pas la peine... ni le temps à y passer, d'essayer de donner deux tranchants à des fers qui font très bien leur boulot avec un seul.
Bien sûr, je ne parle ici QUE pour l'artisan travaillant à l'unité ou l'amateur, le travail industriel étant très différent.
Pour ma part, pour les profils courants (rainures, bouvetages, feuillures, etc), j'ai toujours employé le plus possible d'outils du commerce bien équilibrés, avec anti-recul, de préférence à plaquettes interchangeables en carbure car, bien nettoyés et entretenus, ils sont inusables.
En revanche, pour tous les profils non standards, et Dieu sait s'ils sont nombreux en copie de meubles anciens ou de style et en restauration, je faisais moi-même tous mes fers à un seul tranchant, avec un résultat excellent et...
en toute sécurité.
Il faut seulement apporter beaucoup de soin à leur fabrication et les équilibrer
le mieux possible, un équilibrage
parfait étant malheureusement exclu.
Bien entendu, en acier moins dur et n'ayant qu'un seul tranchant, on ne les emploie pas comme des outils au carbure, à 4 ou 8 coupes !
La vitesse de l'arbre et celle d'amenage du bois doivent être adaptées à la nature du bois, à la taille du fer, à la section de la moulure poussée, etc... Il ne faut pas non plus hésiter à procéder en plusieurs passes pour enlever progressivement le bois, si nécessaire.
En résumé, le tout est une question de pratique attentive et d'expérience et une oreille aux aguets reste la plus précieuse alliée pour ce travail. Pour moi, pas de casque à la toupie !
*[/color] Que les "boiseux" se rassurent, en sens inverse les "métallos" ne perçoivent pas toujours bien les particularités du bois et ses caprices !