Bonjour,
La pratique, c'est d'avoir une bonne terre !
Et pour ça, il faut un piquet qui la relie à la "planète". Piquet d'un mètre si la nappe phréatique est à 1 m, piquet de 15 m si il le faut et c'est tout !
Encore une de ces légendes urbaines que certains se plaisent à colporter sans avoir compris.
Cela me rappelle celle des tresses de terre accrochées à l’arrière des voitures et dont on disait qu’elles protégeaient des décharges électrostatiques et surtout de l’électrocution si la foudre frappait la voiture. Les occupants sont très bien protégés de la foudre dans leur voiture, même sans ce GADGET.
Les avions n’ont pas de piquet de terre, ni de chaine de terre pour les « relier à la planète » (heureusement) et pourtant on peut travailler à bord sur du matériel en 230 V en toute sécurité, et même ne pas être électrocuté en cas de coup de foudre direct sur la carlingue.
Ils n’ont besoin d’être "reliés à la planète" que lorsqu’ils sont posés sur elle ET en train de faire le plein, afin d'éliminer le potentiel statique (le camion citerne l'est aussi) et par une prise de terre de résistance ……...< 10 000 Ohms (donc vraiment pas besoin d’aller chercher la nappe phréatique
).
Si on veut se limiter à une seule règle, une seule, il suffit non pas de parler de longueur de piquet de terre atteignant l’eau, mais de dire
« qu’il faut une bonne équipotentialité des masses simultanément accessibles » (déjà dit au post #19 ) : le béton sur lequel reposent ses pieds, les masses que ses mains ou son crâne peuvent toucher.
Il vaut mieux aussi dire comme l’a fait Calamentran qu’il faut un DDR (disjoncteur différentiel) très sensible de 30 mA, qu’un piquet de 15 m si la nappe est profonde.
La réglementation définit une tension limite conventionnelle de contact (ou de sécurité) de :
50V en courant alternatif
120V en courant continu lisse.
Ce sont les tensions maximales que tu dois trouver sur le bâti de ta fraiseuse en cas de défaut électrique.
Si une phase entre en contact avec le bâti, le courant de fuite qui en résulte s’évacue dans le fil de terre, va à ton piquet de terre et de là retourne dans le sol jusqu’au puits de terre du transformateur dans le poste HTA. Là il retrouve le neutre du poste de transformation.
La résistance autorisée de ce parcours est donc de : R = 50V/30mA =
1666 Ohms pour que le DDR puisse faire son travail.
Cà va, on n’a pas trop de mal à y arriver.
Mais si le DDR est de 500 mA il faut
100 ohms et c'est difficile :
En terrain pierreux sec, ou de sable sec, seule une boucle à fond de fouille peut donner cette valeur. Un piquet de 2 m donnera de 750 à 1 500 ohms.
On ne peut donc pas se contenter de parler de la prise de terre, même quand elle est nécessaire.
La théorie, c'est intéressant, très compliqué, on peut faire intervenir la géologie du lieu et la résistivité du béton.(le treillis de la dalle n'a rien à voir)
La pratique, c'est d'avoir une bonne terre !
!
Ceux qui sont adeptes du travail manuel et des mains dans le cambuis, comme moi, ont en général compris "qu'en pratique », seule une bonne analyse théorique permet de bien comprendre le monde physique dans lequel nous vivons.
Par exemple, cela aide à bien comprendre le rôle de l’équipotentialité et le rôle de la prise de terre et d’éviter de ne jurer que par cette dernière :
- dans la protection différentielle, dans le cas du régime de neutre TT qui nous concerne tous, où elle est nécessaire
- dans l’élimination des charges statiques, où 10 000 ohms suffisent.
- dans l’émission et la réception pour les radio-amateurs
- dans la protection contre un coup direct de la foudre, …...où la valeur de la prise de terre est quasiment sans importance
- etc.
EDIT:
On m'a plutôt conseillé le port des chaussures isolantes
C'est une très bonne règle quand on travaille dans un coffret électrique, même quand on est "sûr" d'avoir coupé la tension. On ne sait jamais.
J'ajoute que j'évite aussi toujours d'avoir une main posée sur une partie métallique quand l'autre est dans un coffret…..depuis que j'ai vu un jour mon frère collé à la cuve d'un ballon surpresseur de pompe au puits, sur laquelle il avait une main posée, alors que l'autre serrait une vis dans le pressostat. Il a été sauvé parce qu'en tombant (déjà à moitié mort) sa main à lâché la cuve.,