...au sujet du bois immergé:
extrait d'un pdf:
Annls Limnol.
19
(2) 1983: 129-134.
"...Les résultats chimiques et histologiques montrent
donc que les changements survenant dans le bois de
conifères durant 55 ans d'immersion en conditions
nordiques semblent mineurs, excepté au niveau de
leur écorce qui se détache. Les changements sont
surtout d'ordre microbiologique, comme le révèlent
certaines observations histologiques (hyphes de
champignons et ponctuations aérolées agrandies par
une intervention bactérienne). De fait, les agents
microbiologiques qui peuvent s'adapter aux condi-
tions physico-chimiques du fond d'un réservoir nor-
dique sont principalement des ascomycètes de
la
carie molle et des bactéries (Levy 1965, Greaves
1971).
La carie molle se caractérise par la formation
d'hyphes (cavités allongées et ramifiées dans la cou-
che centrale de la paroi secondaire des trachéides
et des rayons ligneux) dans les derniers cernes
annuels de l'aubier et à la région périphérique du
bois (Levy 1965).
Elle dégrade surtout la cellulose,
principalement celle qui a un poids moléculaire rela-
tivement faible (Levi et Preston 1965). En ce qui con-
cerne les hémicelluloses et les pentosans, on cons-
tate qu'elles sont peu attaquées. Il ne semble pas y
avoir d'accumulation de produits primaires de
dégradation au-delà des concentrations immédiate-
ment utilisables par les champignons (Levi et Pres-
ton 1965). Quant à la lignine, elle subirait une
déméthylation progressive de ses radicaux méthoxy
(-OCH3-*-0H) lors de l'action des champignons de
la carie molle, mais ceci n'affecterait quasiment pas
le réseau macromoléculaire ligneux (Kirk 1971).
Signalons ici que la carie molle se présente moins
souvent dans le bois des conifères que dans celui des
feuillus. Cette résistance a été attribuée à la teneur
élevée en lignine et à l'imperméabilité relative du
bois des gymnospermes comparativement à celles
des angiospermes (Levy 1965).
Après l'attaque initiale du bois par les champi-
gnons de la carie molle, les bactéries commencent
à dégrader les parois cellulaires en se servant des
ponctuations existantes. Cette action accroît beau-
coup la perméabilité du bois, lequel effet s'avère net
après des séjours du bois dans l'eau durant quelques
années (Adolf et al. 1972). La poussée bactérienne
se réalise principalement au niveau des Polysaccha-
rides structuraux ; parmi ceux-ci, la cellulose est
beaucoup plus affectée que les hémicelluloses et les
pentosans (Greaves 1971), similairement à ce qu'on
constate pour la carie molle (voir plus haut) avec tou-
tefois une accumulation plus prononcée de produits
primaires de dégradation. De même que lors de l'in-
lervenlion de la carie molle, la lignine, pour sa part,
résiste à l'action bactérienne, tout en présentant une
déméthylation importante de ses groupements
méthoxy (Kirk 1971). Etant donné que, dans le bois
de coeur, les tores lignifiés ne favorisent guère l'en-
vahissement et ensuite la multiplication des bacté-
ries dans cette partie du bois (Fogart> 1973), la
dégradation bactérienne se limite aux derniers
anneaux annuels situés à l'extérieur de l'aubier,
comme c'est le cas pour la carie molle.
Vu que le bois a une résistance due à sa nature
chimique polymère prédominante et à l'insolubilité
de ses constituants majeurs dans l'eau,
la biodégra-
dation s'effectue en général de façon très lente en
milieu aquatique. Le fait que les unités monomères
de la lignine s'avèrent variées, de même que ses liai-
sons inlermonomères, entraine une stabilité intra-
moléculaire très élevée et, aussi longtemps que la
texture du bois reste intacte, les constituants gluci-
diques secondaires tels que les hémicelluloses et les
pentosans seront peu disponibles pour la
biodégradation.
Dans le cas présent, l'action microbiologique sur
le bois de conifères immergés durant 55 ans dans
le réservoir se révèle indéniablement faible. Ceci
s'explique si l'on tient compte du fait que, malgré
le synergisme d'action qui existe probablement
entre les champignons et les bactéries..."
https://www.limnology-journal.org/articles/limn/pdf/1983/02/limno19832p129.pdf
En conclusion une biodégradation ralentie mais qui ne semble pas apporter un plus pour le problème du fendage du bois.
Il vaudrait mieux jouer sur les facteurs temps,hygrométrie,températures...dans local ou un caisson adapté