Bonjour,
p-mick a dit:
Jolie bete, mais je pense qu'il n'etait pas en service "artillerie"
parce qu'il faut "viser vite"
Sans doute une autre application ??
Le niveau Allemand montré ici, ainsi que celui que j'ai montré plus haut ne servaient pas à régler le tir des canons, mais étaient utilisés lors d'opérations de maintenance. J'étais artilleur sur canon de 155 mm pendant mon service militaire et je n'ai jamais vu de tels niveaux pendant cette période.
Deux organes de "pointage" étaient montés sur les canons que je connais.
- Un tambour gradué en millièmes associé à un niveau à bulle et placé juste à côté du volant qui servait à lever ou baisser le tube. Cet appareil était monté à demeure sur la pièce. Il était désigné par "l'angle".
- Un goniomètre à deux tambours gradués en millièmes:
a) L'un avec les graduations en rouge. Il servait à afficher l'angle entre le nord géographique et les piquets de repérage (quand on était en milieu boisé) ou un repère fixe pris dans la nature (un clocher, un monument, un arbre isolé, pas une vache bien sûr). L'affichage à y faire nous était donné au moment de la mise en batterie des pièces par l'officier de tir qui disposait d'un chercheur de nord (goniomètre-boussole) et qui visait le nord et notre goniomètre.
b) L'autre avec les graduations en noir. Il servait à afficher la direction du tir (gisement).
Le goniomètre était facilement démontable et on le rangeait dans un coffret lors des déplacements.
L'ordre de tir donnait l"angle" et "le chiffre à afficher sur les graduations noires", en même temps que d'autres infos sur le type de munition, la charge, la cadence de tir, le moment de l'ouverture du feu, l'ouverture ou la fermeture du faisceau des tirs des différentes pièces de la batterie, etc.
Les niveaux montrés dans ce fil servaient à vérifier les niveaux à bulle des canons lors des opérations de maintenance de la pièce (au premier ou au deuxième échelon, je ne sais plus).
Les canons d'aujourd'hui ont leur propre chercheur de nord embarqué et tout est informatisé, je suppose.
Millième d'artilleur:
Le cercle fait 2 *Pi radians, soit 6,283 radians, soit 6283 milliradians.
Le milliradian est l'angle sous lequel on voit 1,000000333 m placé à 1000 m, c'est à dire 1m à 1Km.
C'est un angle qui permet de régler facilement les tirs à partir des informations données par les observateurs (avion ou soldat proche de l'ennemi) qui voit les obus tirés par son régiment tomber sur les cibles.
Par commodité pour la division, l'Artillerie à choisi de diviser le cercle en 6400 millièmes et pas en 6283 divisions. Le millième d'artilleur correspond donc à 0,98174802 m vu à 1000 m. Les 2/100 d'écart par rapport au m ne nuisent pas au réglage des tirs.
Guydo67 a dit:
D'après ce qui est marqué sa précision est de 1/6400e de millième d'artillerie
Ce n'est pas la précision mais probablement l'indication de l'unité d'angle utilisée. J'ai failli dire que c'était la résolution de l'affichage, donc la signification d'une graduation élémentaire, mais en principe elle est meilleure que cela. Sur le niveau que j'ai montré elle est du 1/5 de millième. Cela n'empêche pas de faire en plus une lecture par interpolation, mais c'est illusoire.
EDIT: En artillerie de campagne:
- On "vise" rarement: c'est le cas quand on se trouve en situation de combat rapproché, attaqué par des chars par exemple. Dans ce cas on monte contre le canon la lunette de tir direct et on vise comme au fusil, avec un réglage de hausse si nécessaire.
- On "pointe la pièce": c'est le cas le plus fréquent d'usage de cette arme, où on tire sur des objectifs qu'on ne voit pas et qui sont situés à 10, 15 ou 20 Km voire plus loin selon les canons. Les coordonnées du tir sont calculées à partir de cartes par des "graphiqueurs" et on pointe la pièce en angle (hausse) et en gisement (direction, azimuth). La charge de poudre est choisie en fonction de la portée requise pour le tir. Si on dispose d'un observateur qui voit les coups tomber, on ajuste le tir en fonction des infos qu'il communique par radio. Cela peut provenir d'unités d'infanterie situées en première ligne, au contact de l'ennemi.