Entraînement, les roulements :
Les roulements de l’arbre d’entraînement sont des roulements à billes, auto-aligneurs, à gorges profondes,
"graissés à vie", alésage 45/40 mm ( comparez et vous serez surpris ! )
Pourquoi pas de roulements coniques, plus forts, plus précis ? Les roulements coniques que l’on peut
retrouver sur des tours concurrents ne sont pas exempt de défauts. Bien sur, les roulements coniques ont, à
taille égale , plus de résistance aux efforts axiaux ou à la charge que les roulements à billes que nous
utilisons ; on trouve d’ailleurs les roulements coniques sur les tours à métaux. Toutefois, dans les dimensions
que nous utilisons, nos roulements à billes offrent des capacités de résistance surdimensionnées aux efforts
ou charges rencontrées en tournage sur bois. Pour preuve, nous utilisons les mêmes roulements ( même taille,
même marque, même type ) sur nos tours automatiques ou numériques sur lesquels on tourne parfois des
pièces de bois dépassant la tonne avec des copieurs qui prennent chacun 20 à 30 mm de bois sur l’outil. Pour
parler chiffres, les roulements montés sur l’arbre d’entraînement ont une charge admissible dynamique ( on
ne parle pas de la limite d’usure ou de rupture mais bien de valeur admissible ! ) aux efforts axiaux de 2,91
tonnes et une résistance admissible à la pression de 3,2 tonnes, bref bien plus que vous ne pourrez jamais leur
en faire subir.En ce qui concerne la précision, les roulements coniques ont, encore une fois, l’avantage en théorie, sur le
papier. Mais à compression égale, roulements coniques et roulements à billes offrent la même précision, ce
n’est qu’en comprimant plus les roulements coniques que l’on peut obtenir une précision supérieure, et
comprimer plus les roulements coniques, c’est également les faire chauffer plus ! Pour parler chiffres et pour
se rendre compte de ce que l’on entend par précision, il faut savoir que les roulements à billes que nous
montons sur l’arbre d’entraînement sont donnés par le constructeur pour une précision comprise entre 6 et 23
microns suivant la compression. Alors oui, les roulements coniques peuvent être encore plus précis mais la
question est : pourquoi faire ? Le travail du bois et les accessoires montés sur les tours ( mandrins, plateaux,
gobelets, griffes, etc ... ) ne peuvent, eux, au mieux, donner qu’une précision au dixième ( soit 100
microns) !!
Le gros défaut des roulements coniques dans l’application de l’usinage du bois est qu’ils ne sont pas étanches
et donc sensibles aux poussières parfois abrasives du bois, leur graissage et réglage sont contraignants et
délicats, leur remplacement nécessite de l’outillage spécifique. De plus leur vitesse maximale de rotation est
restreinte, c’est pour cela que ces tours affichent souvent des vitesses de 3.000 ou 3.500 tr maximum alors
que nos tours vont jusqu’à 4.800 tr/mn avec variateur. Si ces vitesses élevées ne semblent être nécessaires
pour les travaux communs ( et qui plus est pour les grosses pièces ), elles sont très intéressantes pour les
petites dimensions ( stylos, bobèches, etc ... ) mais aussi pour les travaux de finition ( ponçage, lustrage,
cirage ). Cette gamme large de vitesse permet de garder une machine extrêmement polyvalente et non-pas
orientée exclusivement vers les dimensions record.
Enfin, les roulements coniques sont très sensibles à un défaut d’alignement, d’où les problèmes souvent
rencontrés sur les machines légères équipées de ce type de roulements et dont les têtes se déforment un peu à
la pression ou à l’effort : les roulements subissent des contraintes et lâchent.
Au début des années 80, sur un nouveau modèle de tour automatique et pour, justement, couper court au
comparatif avec la concurrence, nous avons monté des roulements coniques : ce sont les seuls modèles
( heureusement vite abandonné ) sur lesquels les roulements doivent régulièrement être changés. Sur certains
tours d’occasion de plus de 30 ans qui repassent à l’atelier, les roulements à billes, eux, sont comme neufs.