kaiten
Ouvrier
Bonsoir,
Si le titre de mon sujet vous intrigue, vous avez raison de l'être : j'ai besoin de conseils pour la remise en état du variateur de ma Guinot S324.
Acquise il y a qq années, cette honorable dame m'a réservé qq surprises dont une de taille avec son variateur de vitesses.
Si la plupart des S324 sont équipées d'un classique variateur à poulies (voir ce post par exemple), une petite proportion des machines produites l'a été avec un variateur très original, du type dit "Nicolle". Ce variateur onéreux était préféré sur certains marchés dont celui d'un ministère que vous reconnaitrez à la peinture de ma machine. Il était prétendu offrir une douceur de fonctionnement et une longévité accrue, pour un supplément significatif.
Je tiens ces informations de 'l"héritier" de la société Guinot avec qui j'ai eu le plaisir d'échanger il a qq années et qui m'a communiqué de nombreuses informations sur ces machines, allant jusqu'à piocher dans ses archives pour me prêter des calques de plans d'origine. Je n'ai hélas pas pu obtenir de détails suffisants sur le variateur qui fait ici l'objet de mon souci.
Le variateur "Nicolle" inventé par Georges Nicolle en 1953 est un variateur à poulies variables comme les variateurs à courroies mais il utilise un tore métallique en lieu et place d'une courroie. Pour satisfaire les plus curieux, je joins le brevet retrouvé de l'INPI.
Voici comment le variateur se présente. C'est un bloc d'environ 35kg.
Je vous passe les détails, je ne suis pas dans un reportage
ce sera pour plus tard.
Voici une photo qui permet de comprendre aisément le principe assez original de réalisation et en prime le dispositif assez astucieux de rattrapage qui permet d'exercer une pression maintenue sur les poulies mobiles opposées.
L'arbre d'entrée est en haut, celui de sortie en bas. Les poulies supérieure droite et inférieure gauche sont mobiles en translation sur les arbres qui sont cannelés. On peut apercevoir le tore métallique à gauche du cliché.
Sympa, non ? Des marmules ont malheureusement du se défouler sur cette machine et/ou en maneuvrer le variateur à l'arrêt entre autres mauvais traitements. Le reste de la machine va bien heureusement - c'est construit comme les tanks que ça a probalement côtoyé.
Les dégât sont localisés sur les 2 demi-poulies inférieures dont les pentes ont été bien rayées, sur l'arbre cannelé inférieur, et de manière encore plus sérieuse sur le tore métallique dont les pentes (au même angle que les poulies) ont été écaillées. J'ajoute qq clichés pour se rendre compte.
Ci-dessus le tore, les dégâts se passent de commentaire.
Ci-dessous les demi-poulies inférieures et leur arbre.
Celle de gauche porte un cordon de soudure suite à une tentative avortée à la baguette de rechargement dur par un ami du forum. La pièce s'est fissurée, peut-être par manque de chauffage préalable ou tout simplement parce que déjà endommagée.
La poulie de gauche est la fixe sur l'arbre (rainure de clavette) et la droite a un alésage cannelé, elle est mobile sur l'arbre.
Après cet échec, je me suis résigné à chercher un autre variateur compatible avec cet usage (2CV à passer, facteur 9 de variation) et ai fini par tenter de greffer à la vieille dame un Unicum F1 - greffe qui s'est avérée trop complexe et laborieuse.
En échangeant avec @vax sur ce sujet (d'autant qu'il est depuis peu propriétaire de la jumelle de cette machine, elle aussi avec son variateur Nicolle
mais avec une peinture bcp plus funky), il m'a encouragé à ne pas baisser les bras et à envisager de refaire les pièces abimées. Amateur en cours de perfectionnement, cela m'effraie moins qu'il y a qq années, mais j'ai besoin de conseils des sachants du forum.
Les pièces concernées sont traitées pour atteindre une dureté RC61. Voici ce qui est gravé sur le tore et les poulies (l'arbre ne semble pas traité, juste une nuance assez robuste) :
Pour avoir lu pas mal d'échanges sur le forum au sujet du traitement, la nuance d'acier conseillée est souvent le Z160 si je ne m'abuse. Je suis tombé de ma chaise en regardant le prix de ce que je peux trouver (qualichutes) en bruts de taille suffisante.
J'en appelle donc à vos conseils pour la re-fabrication du tore, des 2 demi-poulies et de l'arbre, en particulier et en premier lieu:
-cette nuance est-elle nécessaire/incontournable ?
-Si je peux usiner les bruts, je n'ai aucune connaissance sur les réserves de cotes à prendre avant traitement puis rectification pour atteindre la cote finale.
-Philippe
PS: pas la peine de me conseiller de mettre un VFD et de remplacer le variateur par un arbre, je donne dans la restauration, pas dans le massacre.
Si le titre de mon sujet vous intrigue, vous avez raison de l'être : j'ai besoin de conseils pour la remise en état du variateur de ma Guinot S324.
Acquise il y a qq années, cette honorable dame m'a réservé qq surprises dont une de taille avec son variateur de vitesses.
Si la plupart des S324 sont équipées d'un classique variateur à poulies (voir ce post par exemple), une petite proportion des machines produites l'a été avec un variateur très original, du type dit "Nicolle". Ce variateur onéreux était préféré sur certains marchés dont celui d'un ministère que vous reconnaitrez à la peinture de ma machine. Il était prétendu offrir une douceur de fonctionnement et une longévité accrue, pour un supplément significatif.
Je tiens ces informations de 'l"héritier" de la société Guinot avec qui j'ai eu le plaisir d'échanger il a qq années et qui m'a communiqué de nombreuses informations sur ces machines, allant jusqu'à piocher dans ses archives pour me prêter des calques de plans d'origine. Je n'ai hélas pas pu obtenir de détails suffisants sur le variateur qui fait ici l'objet de mon souci.
Le variateur "Nicolle" inventé par Georges Nicolle en 1953 est un variateur à poulies variables comme les variateurs à courroies mais il utilise un tore métallique en lieu et place d'une courroie. Pour satisfaire les plus curieux, je joins le brevet retrouvé de l'INPI.
Voici comment le variateur se présente. C'est un bloc d'environ 35kg.
Je vous passe les détails, je ne suis pas dans un reportage
Voici une photo qui permet de comprendre aisément le principe assez original de réalisation et en prime le dispositif assez astucieux de rattrapage qui permet d'exercer une pression maintenue sur les poulies mobiles opposées.
L'arbre d'entrée est en haut, celui de sortie en bas. Les poulies supérieure droite et inférieure gauche sont mobiles en translation sur les arbres qui sont cannelés. On peut apercevoir le tore métallique à gauche du cliché.
Sympa, non ? Des marmules ont malheureusement du se défouler sur cette machine et/ou en maneuvrer le variateur à l'arrêt entre autres mauvais traitements. Le reste de la machine va bien heureusement - c'est construit comme les tanks que ça a probalement côtoyé.
Les dégât sont localisés sur les 2 demi-poulies inférieures dont les pentes ont été bien rayées, sur l'arbre cannelé inférieur, et de manière encore plus sérieuse sur le tore métallique dont les pentes (au même angle que les poulies) ont été écaillées. J'ajoute qq clichés pour se rendre compte.
Ci-dessous les demi-poulies inférieures et leur arbre.
Celle de gauche porte un cordon de soudure suite à une tentative avortée à la baguette de rechargement dur par un ami du forum. La pièce s'est fissurée, peut-être par manque de chauffage préalable ou tout simplement parce que déjà endommagée.
La poulie de gauche est la fixe sur l'arbre (rainure de clavette) et la droite a un alésage cannelé, elle est mobile sur l'arbre.
Après cet échec, je me suis résigné à chercher un autre variateur compatible avec cet usage (2CV à passer, facteur 9 de variation) et ai fini par tenter de greffer à la vieille dame un Unicum F1 - greffe qui s'est avérée trop complexe et laborieuse.
En échangeant avec @vax sur ce sujet (d'autant qu'il est depuis peu propriétaire de la jumelle de cette machine, elle aussi avec son variateur Nicolle
Les pièces concernées sont traitées pour atteindre une dureté RC61. Voici ce qui est gravé sur le tore et les poulies (l'arbre ne semble pas traité, juste une nuance assez robuste) :
Pour avoir lu pas mal d'échanges sur le forum au sujet du traitement, la nuance d'acier conseillée est souvent le Z160 si je ne m'abuse. Je suis tombé de ma chaise en regardant le prix de ce que je peux trouver (qualichutes) en bruts de taille suffisante.
J'en appelle donc à vos conseils pour la re-fabrication du tore, des 2 demi-poulies et de l'arbre, en particulier et en premier lieu:
-cette nuance est-elle nécessaire/incontournable ?
-Si je peux usiner les bruts, je n'ai aucune connaissance sur les réserves de cotes à prendre avant traitement puis rectification pour atteindre la cote finale.
-Philippe
PS: pas la peine de me conseiller de mettre un VFD et de remplacer le variateur par un arbre, je donne dans la restauration, pas dans le massacre.
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