deckelite
Compagnon
Bonjour à tous.
Pour diverses raisons, ça fait un bon bout de temps que je n’avais pas posté mais mon intérêt pour l’usinage et les machines outils est toujours intact et je voudrais vous faire partager une visite extraordinaire que j’ai faite il y a quelques jours chez un top- reconstructeur allemand spécialisé dans les tours Schaublin (135 150 160) et Leinen : Ruemema (ou Rümema)
J’y avais déjà fait un tour l’année dernière pour la première fois, mais beaucoup trop rapidement à mon goût. J’avais néanmoins parlé de ma visite à quelques amis ici en France et il se trouve que l’un d’entre eux était à la recherche d’un petit tour de très haute qualité. A cette époque, il envisageait l’achat d’un Schaublin 125, car il lui semblait que ce modèle était le compromis parfait en termes de taille et de qualité pour ses besoins.
Il avait commencé à considérer toutes les machines à la vente sur le net et visité tous les marchands possibles, mais était toujours revenu déçu.
Toutes les machines qu’on lui présentait étaient des machines d’occasion qui avaient déjà vécu – et pour certaines, bien vécu – et pas une ne lui avait donné le sentiment qu’il pouvait l’acheter sans réserves, en ayant une totale confiance dans la qualité et la précision de ce qu’il aurait.
Et quand je dis qu’il cherchait une machine de très haute qualité, je parle d’un budget de 15 à 18.000 euros HT, soit déjà un budget très conséquent pour un petit tour conventionnel.
Je lui parlai donc du travail de Rüdiger Kramer, l’homme derrière Ruemema.
Au premier abord, le prix des machines qu’il propose a de quoi refroidir, mais en y pensant et si on a le budget, on réalise qu’on peut y réfléchir.
18.000 euros pour une machine d’occasion toujours plus ou moins « dans son jus » achetée sur la parole d’un marchand, ou un peu plus pour un Leinen entièrement reconstruit à neuf.
Peut-être que ce n’était pas si dingue après tout.
Donc après un échange de mails, les choses se précisèrent et nous allâmes à Oberhausen Rheinhausen, Allemagne, pour voir un Leinen DLZ140 de chez Ruemema.
Expérience !
Notre rencontre commença autour d’un bon café, à discuter machines, ce qui est toujours une bonne manière de commencer une bonne journée !
Nous avions profité de l’occasion pour revoir d’autres amis sur place et malgré l’enjeu de notre visite, l’atmosphère était tout à fait détendue et amicale.
Rüdiger Kramer est un hôte incroyablement chaleureux et agréable, qui vous met totalement à l’aise dès la première minute.
Après notre second café, vint le moment de descendre à l’atelier et de regarder le Leinen qui nous avait amené là de plus près.
Lors de visite, Rüdiger nous expliqua qu’il venait juste de finir le nettoyage complet de deux tours Leinen (operation préparatoire au début de la reconstruction), et que l’atelier était donc complètement sale et désorganisé par rapport à une période plus « normale ».
Hum….
J’aimerais bien que mon atelier soit sale à ce point !
[div=none][div=none] [/div][/div]
[div=none][div=none] [/div][/div]
[div=none][div=none] [/div][/div]
[div=none][div=none] [/div][/div]
[div=none][div=none] [/div][/div]
[div=none][div=none] [/div][/div]
Le Leinen DLZ140 nous attendait, dans un coin de l’atelier, branché et prêt pour l’inspection. Poser les yeux sur une machine Ruemema fait toujours un sacré effet.
Autant dire que certains d’entre nous avaient clairement beaucoup de mal à dissimuler leur excitation…
[div=none][div=none] [/div][/div]
Tout y est propre et impeccable comme le serait du materiel medical, jusqu’au dernier boulon. Absolument PAR-FAIT.
Au premier coup d’oeil, on réalise immédiatement que chaque pièce, jusqu’à la dernière vis, a été démontée, nettoyée, inspectée et vérifiée, et remplacée ou reconstruite.
[div=none][div=none] [/div][/div]
[div=none][div=none] [/div][/div]
[div=none][div=none] [/div][/div]
Après le premier contact habituel consistant à tourner les manivelles pour jauger la bête et plutôt que de parler des heures autour de la machine, Rüdiger Kramer nous proposa de faire tous les tests et mesures de la feuille de réception et de remplir celle-ci par nous-mêmes.
Et c’est ce que nous fîmes.
Je dois dire que lire les mesures sur une feuille de réception est une chose, mais réaliser soi-même les tests pour la remplir en est une autre. Faire les choses soi-même mets les valeurs des mesures en perspective bien mieux que ne le fait n’importe quel rapport.
Donc Rüdiger nous fournit tout l’équipement dont nous avions besoin, comparateur au micron Mahr Millimess, mandrins de contrôle pour la contrepointe, micromètre digital Mahr (au micron également), et de la matière.
J’ai remarqué un détail qui montre clairement la qualité du travail : Rüdiger ne nous a pas fait la démonstration de la machine. Il nous a laissé faire ce qu’il y avait à faire nous-mêmes.
C’est une grosse différence car sur une machine de moindre qualité, on sait bien qu’il y a des « trucs », une manière de faire pour obtenir tel ou tel résultat.
Un opérateur connaissant la machine peut facilement faire les choses de telle sorte qu’il se rapproche des valeurs qu’il a envie d’avoir. Des détails dans la manière de conduire la machine, choisir la profondeur de passe, serrer plus ou moins tel ou tel blocage.
On sait tous bien comment on s’accommode des petits défauts de nos machines pour faire ce qu’on veut.
Eh bien pas dans ce cas.
La qualité de la machine sort presque l’opérateur de l’équation. Dans une certaine mesure bien sûr, mais vous voyez ce que je veux dire.
Donc Rüdiger nous laissa devant la machine, et tout faire nous-mêmes.
Je dois avouer que nous dûmes vérifier que le pointeau du comparateur touchait bien la pièce à palper en plusieurs occasions !
Nous testâmes le parallélisme des glissières, leur équerrage, le faux rond de la broche, et procédâmes à tous les tests pour remplir le Prüfprotokoll ci-dessous :
[div=none][div=none]
[/div][/div]
[div=none][div=none]
[/div][/div]
Par exemple, nous testâmes l’action du blocage du quill de la contrepointe en le palpant avec le comparateur et en serrant le levier de blocage en appliquant différentes fortes.
L’aiguille du comparateur refusa de bouger. Même pas UN micron !
Nous avions peine à y croire mais en effleurant le support avec le bout du doigt, l’aguille faisait littéralement des bonds d’un bout à l’autre de l’échelle…
Ca montre quand même quelque chose.
Pour diverses raisons, ça fait un bon bout de temps que je n’avais pas posté mais mon intérêt pour l’usinage et les machines outils est toujours intact et je voudrais vous faire partager une visite extraordinaire que j’ai faite il y a quelques jours chez un top- reconstructeur allemand spécialisé dans les tours Schaublin (135 150 160) et Leinen : Ruemema (ou Rümema)
J’y avais déjà fait un tour l’année dernière pour la première fois, mais beaucoup trop rapidement à mon goût. J’avais néanmoins parlé de ma visite à quelques amis ici en France et il se trouve que l’un d’entre eux était à la recherche d’un petit tour de très haute qualité. A cette époque, il envisageait l’achat d’un Schaublin 125, car il lui semblait que ce modèle était le compromis parfait en termes de taille et de qualité pour ses besoins.
Il avait commencé à considérer toutes les machines à la vente sur le net et visité tous les marchands possibles, mais était toujours revenu déçu.
Toutes les machines qu’on lui présentait étaient des machines d’occasion qui avaient déjà vécu – et pour certaines, bien vécu – et pas une ne lui avait donné le sentiment qu’il pouvait l’acheter sans réserves, en ayant une totale confiance dans la qualité et la précision de ce qu’il aurait.
Et quand je dis qu’il cherchait une machine de très haute qualité, je parle d’un budget de 15 à 18.000 euros HT, soit déjà un budget très conséquent pour un petit tour conventionnel.
Je lui parlai donc du travail de Rüdiger Kramer, l’homme derrière Ruemema.
Au premier abord, le prix des machines qu’il propose a de quoi refroidir, mais en y pensant et si on a le budget, on réalise qu’on peut y réfléchir.
18.000 euros pour une machine d’occasion toujours plus ou moins « dans son jus » achetée sur la parole d’un marchand, ou un peu plus pour un Leinen entièrement reconstruit à neuf.
Peut-être que ce n’était pas si dingue après tout.
Donc après un échange de mails, les choses se précisèrent et nous allâmes à Oberhausen Rheinhausen, Allemagne, pour voir un Leinen DLZ140 de chez Ruemema.
Expérience !
Notre rencontre commença autour d’un bon café, à discuter machines, ce qui est toujours une bonne manière de commencer une bonne journée !
Nous avions profité de l’occasion pour revoir d’autres amis sur place et malgré l’enjeu de notre visite, l’atmosphère était tout à fait détendue et amicale.
Rüdiger Kramer est un hôte incroyablement chaleureux et agréable, qui vous met totalement à l’aise dès la première minute.
Après notre second café, vint le moment de descendre à l’atelier et de regarder le Leinen qui nous avait amené là de plus près.
Lors de visite, Rüdiger nous expliqua qu’il venait juste de finir le nettoyage complet de deux tours Leinen (operation préparatoire au début de la reconstruction), et que l’atelier était donc complètement sale et désorganisé par rapport à une période plus « normale ».
Hum….
J’aimerais bien que mon atelier soit sale à ce point !
[div=none][div=none]
[div=none][div=none]
[div=none][div=none]
[div=none][div=none]
[div=none][div=none]
[div=none][div=none]
Le Leinen DLZ140 nous attendait, dans un coin de l’atelier, branché et prêt pour l’inspection. Poser les yeux sur une machine Ruemema fait toujours un sacré effet.
Autant dire que certains d’entre nous avaient clairement beaucoup de mal à dissimuler leur excitation…
[div=none][div=none]
Tout y est propre et impeccable comme le serait du materiel medical, jusqu’au dernier boulon. Absolument PAR-FAIT.
Au premier coup d’oeil, on réalise immédiatement que chaque pièce, jusqu’à la dernière vis, a été démontée, nettoyée, inspectée et vérifiée, et remplacée ou reconstruite.
[div=none][div=none]
[div=none][div=none]
[div=none][div=none]
Après le premier contact habituel consistant à tourner les manivelles pour jauger la bête et plutôt que de parler des heures autour de la machine, Rüdiger Kramer nous proposa de faire tous les tests et mesures de la feuille de réception et de remplir celle-ci par nous-mêmes.
Et c’est ce que nous fîmes.
Je dois dire que lire les mesures sur une feuille de réception est une chose, mais réaliser soi-même les tests pour la remplir en est une autre. Faire les choses soi-même mets les valeurs des mesures en perspective bien mieux que ne le fait n’importe quel rapport.
Donc Rüdiger nous fournit tout l’équipement dont nous avions besoin, comparateur au micron Mahr Millimess, mandrins de contrôle pour la contrepointe, micromètre digital Mahr (au micron également), et de la matière.
J’ai remarqué un détail qui montre clairement la qualité du travail : Rüdiger ne nous a pas fait la démonstration de la machine. Il nous a laissé faire ce qu’il y avait à faire nous-mêmes.
C’est une grosse différence car sur une machine de moindre qualité, on sait bien qu’il y a des « trucs », une manière de faire pour obtenir tel ou tel résultat.
Un opérateur connaissant la machine peut facilement faire les choses de telle sorte qu’il se rapproche des valeurs qu’il a envie d’avoir. Des détails dans la manière de conduire la machine, choisir la profondeur de passe, serrer plus ou moins tel ou tel blocage.
On sait tous bien comment on s’accommode des petits défauts de nos machines pour faire ce qu’on veut.
Eh bien pas dans ce cas.
La qualité de la machine sort presque l’opérateur de l’équation. Dans une certaine mesure bien sûr, mais vous voyez ce que je veux dire.
Donc Rüdiger nous laissa devant la machine, et tout faire nous-mêmes.
Je dois avouer que nous dûmes vérifier que le pointeau du comparateur touchait bien la pièce à palper en plusieurs occasions !
Nous testâmes le parallélisme des glissières, leur équerrage, le faux rond de la broche, et procédâmes à tous les tests pour remplir le Prüfprotokoll ci-dessous :
[div=none][div=none]
[div=none][div=none]
Par exemple, nous testâmes l’action du blocage du quill de la contrepointe en le palpant avec le comparateur et en serrant le levier de blocage en appliquant différentes fortes.
L’aiguille du comparateur refusa de bouger. Même pas UN micron !
Nous avions peine à y croire mais en effleurant le support avec le bout du doigt, l’aguille faisait littéralement des bonds d’un bout à l’autre de l’échelle…
Ca montre quand même quelque chose.
Dernière édition: