Re
Voici la bête dans son coffret:
Seule, près d'un réglet.
Pour "coincer la bulle" on débraie le bras de ses crans en tirant sur le bouton moleté, on déplace le bras jusqu'à ce que la bulle se place vers le milieu de la fenêtre, on lâche le bouton moleté, le bras tombe dans un cran qui correspond aux dizaines de millièmes, ensuite on déplace le curseur pour amener la bulle pile entre les repères et on lit les unités du nombre de millièmes et la fraction de millième. La résolution est de 0,2 millième mais on peut encore interpoler.
Il s'agit de millièmes d'artillerie qui correspondent à peu de choses près aux milli-radians. Le cercle fait 6400 millièmes d'artillerie et 6283 milli-radians.
On peut poser le niveau sur une face ou sur une autre pour pouvoir lire jusqu'à 1600 millièmes.
C'est un niveau étalon pour régler les niveaux qui sont montés sur les pièces d'artillerie. Je l'ai acheté dans un vide grenier pour pas cher.
PS: La question qu'on peut se poser est:"pourquoi les artilleurs ne parlent ils pas en degré et minutes comme tout le monde?".
Réponse: "c'est pour avoir une meilleure efficacité opérationnelle".
Avant l'arrivée des technologies numériques, donc jusque vers les années 1970, le réglage de tir des canons d'artillerie de campagne, dont la portée allait jusqu'à 10 ou 20, voire 30 Km, se faisait sur la base des informations recueillies par un observateur. Celui pouvait être un homme à pied, ou à bord d'un avion et il s'approchait le plus possible de l'objectif afin de voir où tombaient les coups par rapport à ce dernier. Il devait communiquer par radio les informations de correction de tir à l'officier de tir qui se trouvait près des pièces.
Comme
un millième correspond à l'angle sous lequel on voit une longueur d'1 m placée à 1 Km de distance il suffisait que l'observateur demande par exemple de déplacer le tir vers la droite de 200 m, sans s'occuper des angles. Si l'objectif était situé à 10 Km cela voulait dire qu'il fallait faire une correction de 20 millièmes sur le goniomètre d'orientation des pièces en azimut, par calcul mental, sans perdre de temps.
Pour corriger l'angle du canon si les coups tombaient trop loin ou trop près il y avait une table qui, en fonction de l'écart en m sur le terrain indiqué par l'observateur, permettait de trouver la correction à appliquer sur le niveau fixé sur le tube de la pièce.
Je connais "un peu" ce sujet parce que j'étais artilleur pendant mon service militaire, sur des canons automoteurs de calibre 155 mm, porté 20 Km. Je n'ai jamais vu ce niveau pendant mon service militaire parce qu'il n'était pas à disposition dans les batteries de tir, où je me trouvais, mais seulement au "2eme échelon" (service charge de l'entretien et des petites réparations). Ensuite il y avait le 3eme et peut être même le 4eme échelon.