Il est beau couteau, beau mon couteau , il est pas beau mon couteau
Alors que dire, d'abord bravo, j'adore
Ensuite, on voit que tu es très axé sur le travail du métal, un peu moins sur le manche (plus classique et peu être plus fonctionnel).
Mais là, tu n'es pas bon vendeur , quand on fait du si bon boulot on le vend, on l'explique (la majorité dont je fais partie n'y connait rien) : Le choix, le type d'acier, les difficultés du Damassé, les amalgames, le traitement termique .... Bref il faut que t'expliques le passage de l'enfance à l'adolescence, puis sa vie quoi et le tout pour des passionnés qui n'y connaisse rien de rien, MAIS qui adore ce type de boulot
alors pour l'acier composant le damas, c'est noté au dessus (90mcv8 et 15n20), les traitements thermiques : trempe à l'huile à 820°, revenu 1h30 à 210°
pour le manche, une forme classique oui, pas de fioritures, c'est avant tout un outil, pour lequel l'ergonomie est importante
il s'agit d'une commande bien spécial pour un fromager, avec un cahier des charges très serré
12,5cm de manche et 12 cm de lame pour 2 cm de haut et 3,2 mm d'épaisseur la lame est en 90mcv8 trempé à l'huile, revenu 1h30 à 200°
ressort à cran plat en 90mcv8
platines en titane
sonde à fromage forgée dans le même 90mcv8 (8mm de diam au plus large, pour 4 mm au plus étroit, lg 7,5cm)
cotes en amourette (que je m'ai ramené moi même tout seul de guyane il y a 12 ans ; ben celui là, il ne fendille pas)
il est pas mal , t'es un grand dingue de mettre un rivet en axe sur de l'amourette .Heureusement tu l'as bien choisi , la derniere fois j'y ai laissé les plaquettes .
ça m'est arrivé un paquet de fois d'éclater de l'amourette, ça fait deux fois que j'utilise celui là, et ça ne pête pas du tout ; il est sorti d'une bille de 22 kg que j'avais ramenée et laissée sêcher, il est nickel
je le trouve un peu trop rondouillet, la lame ne va pas trop avec la forme du manche, mais ce que veux le client est parole d'évangile
petite série qui va rejoindre un restaurant parisien
Un chef, un filet, et un office ; tout les 3 en damas 90mv8 et 15n20 56 couches, les manches sont en amourette pour le chef, cocobolo pour le filet et red-malley pour l'office
Il y a une question que je me pose depuis un moment (et bien que j'ai déjà vu quelques éléments de réponse sur Forge.fr, je reste sur ma faim): si je ne m'abuse, les aciers utilisés sont sujets à l'oxydation?
Dans ce cas à quelle vitesse a-t-elle lieu? J'imagine que dans une utilisation journalière, pas de soucis, on nettoie la lame, on la sèche et l'affaire est réglée jusqu'au lendemain. Mais dans le cas d'une utilisation ponctuelle, faut-il prévoir une inspection/nettoyage régulièrement, et à quelle fréquence?
Pour le damas, est-ce que cela a un impact sur le fil du tranchant? Dans un couteau 'standard' on a une continuité de matière, dans le cas d'un damas, la matière est hétérogène. Est-ce que cela se ressent sur l'usure du tranchant, sa résistance mécanique ou est-ce essentiellement visuel?
Encore quelques petites questions: j'imagine qu'ils sont issus de 3 trousses différentes? Dans ce cas quel est temps de forge pour le couteau d'office par exemple? La forme de la plate semelle est donnée directement par la forge ou est-elle reprise par usinage ensuite?
Merci (pour les images et pour les réponses aux questions pénibles du bleu )
merci de tes compliments, ainsi que de ton intérêt
pour l'oxydation ; sans utilisation régulière, je conseil de passer un petit film d'huile sur la lame (l'idéale, huile de clou de girofle, sinon n'importe quelle huile alimentaire), toutefois le polissage étant très fin (grain 1500 puis passage à la frotte de coton enduite de pâte à polir) si le couteau est stocké dans un endroit sec, il faut vraiment longtemps avant que l'oxydation ne fasse son effet ; par ex mon atelier est très humide, j'ai quelques lames dans une vitrine, elles commencent à s'oxyder au bout de 5 ou 6 mois.
Pour la tenue du tranchant, il n'y a pas de différence avec un acier classique, le damas permettant une homogéinisation (ou presque) des aciers ; il faut quand même être vigilant, et utiliser des aciers dont on connait les caractéristiques, ainsi il y a eu une mode avec l'utilisation de nickel pure, qui lorsqu'il se retrouve sur le tranchant, pose de sérieux pb de tenue du fil puisqu'il ne prends pas la trempe.
pour les 3 lames, j'ai d'abord forgé 2 lopins (L80mm*l40mm*h40mm)
le filet de sol et l'office sont sortis du même lopin, le chef sors lui de 2nd lopin, dans lequel il me reste de quoi faire une petite lame.
la forme globale, y compris plate semelle est donnée au marteau ; je cherche à m'approcher au plus près des côtes finales (j'essaie de garder 2 ou 3 mm de gras, et 1 ou 2 mm sur l'épaisseur) puis ensuite, j'affine par abrasion