Bonsoir, j'ai une multicut 2 sans variateur depuis 1988 ou 89 que j'ai utilisé pour faire des ailes de modèles réduits au départ (400 paires en 6 ans...), des avions de construction amateur et qui sert toujours encore de scie de chantournage pour la réalisation de gabarits de défonceuse ou de petits travaux sur des meubles.
Je suis très surpris par le délabrement de ta machine qui a dû être vraiment maltraitée, car la mienne n'a aucun signe avant coureur de quelque faiblesse que ce soit. Je suis un "foudre du nettoyage et de l'entretien" : je dois bien la souffler une fois tous les 2 ou 3 ans (et encore) et j'ai dû huiler les paliers des bras deux fois en presque 30 ans.
Ce qui est vraiment déterminant pour le rendement de la machine, est de la VISSER sur un support RIGIDE et le plus stable possible. Pour la petite histoire, mon atelier était dans un grenier à une certaine époque et elle me secouait la dalle en bois de 100 m2 et ne sciait que moyennement.
Les lames se vendent normalement par bottes de 12, le plus gros conditionnement étant la "grosse" (c'est le terme technique) de 12 bottes de 12 lames. De mémoire, les lames vendues en GSB sont plus longues et, pour les quelques unes que j'ai utilisées, avaient certes une qualité de coupe convenable mais réalisées dans une nuance d'acier trop dure qui les rend cassantes au niveau des pinces.
A l'époque j'avais acheté une grosse de PEBECO 9 dont il reste encore quelques bottes malgré l'utilisation intensive à une certaine époque. Elle permet tout travail du bois même en épaisseurs de 2 ou 3 mm pour des CTP aéro (la marqueterie est un monde à part), quitte à prendre le bois fin en sandwich entre deux CTP. Et une de Goldschnecke n° 5 pour le formica. Je ne m'en suis pas beaucoup servi dans les laiton ou alu mais cette lame est trop grossière pour les métaux fins. J'ai scié occasionnellement plusieurs épaisseurs de zinc de 0.7mm prises entre du CTP, sans problème. Les lames Gottfried dont quelques exemplaires étaient livrées avec la scie neuve ne m'avaient pas convaincues : elles sont larges (3 ou 4 mm) et très raides. Elles font peiner le moteur qui perd du rendement.
Une astuce pour utiliser les lames sur "toute" leur longueur, consiste à faire deux réhausses de table en panneau mélaminé de 19 mm que l'on superpose au fur et à mesure du désaffûtage de la lame. Il faut sentir (ou plutôt voir) le niveau de désaffûtage et gérer la pose de la première puis de la deuxième hausse dès que la lame commence à slalomer ou à faire une coupe cintrée sur l'épaisseur du bois : c'est le signe indubitable du désaffûtage qui surcharge la lame et la fait casser. Ce phénomène n'est pas spécifique à l'Hegner, je travaille régulièrement sur des scies à ruban de taille très variable (ruban portative de charpente, ruban fixe de menuiserie, refendeuse de scierie jusqu'à la scie de tête de scierie (lames de 11 m de long, large de 200 mm et 1,6 mm d'épais), si le trait de scie se met à hésiter, à chercher sa direction : elle est bonne à changer.
Voilà le résumé de presque 30 ans d'utilisation de cette merveilleuse machine que m'avait fort judicieusement conseillé un copain riche et m'avait convaincu de casser ma tirelire (je l'avais payée plus de 2000 F, c'était presque un demi salaire !)