Bonsoir noirvodka,
il y a plusieurs approches dans la conception. Les "petits" ont bien souvent une approche empirique et leur expérience leur permet de faire des choix assez proches de la versions définitive. La version définitive ne sera approchée qu'après plusieurs prototypage, et autres étapes permettant de valider des parties plus ciblées. C'est d'ailleurs l'objet de la dernière photo :
on voit ici un prototypage de montre tourbillon. Le tourbillon est une petite merveille de microtechnique qui peut aller jusqu'à regrouper une centaine de pièces pour une masse totale inférieure à 0.3g... (pas d'erreurs dans les unités). Bref, le petit montage proto dans le casier de gauche permet, par exemple, de valider le bon fonctionnement du tourbillon sur un moteur "quelconque". C'est un exemple parmi d'autre. On parle beaucoup de montage en ligne pour valider un train de rouage. On monte toutes les roues en série et alignées et on observe : pénétration des dents (entraxes), rendement, ... Une fois validé sur ce banc facile à fabriquer, on sait qu'il en sera de même dans une autre disposition avec les même distances.
Et puis en horlogerie, en général, les marges de tolérances sont rapidement multipliées pour "assurer". Et malgré tout, ça ne garantit pas le zéro défaut, mais vous comprendrez que compte tenu de la taille des pièces, le moindre défaut dans la matière devient énorme et a rapidement des conséquences.
Et puis pour les avoir visité également (mais pas de photos et gros piston pour y accéder) il y a les manufactures plus pointues qui procèdent avec des concepteurs en CAO qui vont déjà avoir recours à la simulation pour valider les fonctions, une partie de RDM, ... Mais il y a également des mathématiciens qui font des études plus poussées avec des calculs en éléments finis pour valider une nouvelle fois la géométrie des pièces sensibles. Une fois les plans validés, il y a tout de même la réalisation d'une vingtaine de proto qui vont être analysés très en détail, tant pour tester leur résistances aux conditions de ports extrêmes, que pour évaluer les process de fabrication, d'assemblage, ... L'assemblage est ainsi chronométré et un plan peut-être revu pour tenir compte des cadences, ou de la rentabilité du SAV. On, peut également modifier l'outillage des horlogers, ou bien des chaînes de prod. La conception se compte ici en années.
Ces labo sentent moins l'huile, mais la visite n'en est pas moins intéressante !
Tarquin, je comprends que la taille de certaines machines t'étonne, mais comme je le disais, Vianney Halter à d'autres passions dans lesquelles les pièces sont plus grosses. Et puis, pour prendre l'exemple de cette monstrueuse pointeuse SIP, il faut savoir qu'elle lui était donnée en état neuf sous réserve qu'il vienne la chercher.
Et puis tu le sais également, un horloger se fabrique souvent ses outils, ses machines. C'est particulièrement le cas chez Hianney Halter et les grosses machines prennent alors tout leur intérêt.