Outils et méthodes d'autrefois.

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M

Madman

Compagnon
Chauffage à la lampe à alcool. J'ai ajouté un fil de fer à l'avant du pivot, agissant comme radiateur, pour empêcher la chaleur de progresser trop près de la roue.



On voit bien le radiateur ici. L'autre côté de l'axe avait en effet chauffé très vite lors d'un premier essai.



J'ai rétréci et arrondi a pince à son extrémité pour mieux voir l'évolution de la couleur.



Le résultat. Le pivot est revenu bleu et peut être travaillé sans casse. Le bleu sur la portée de l'axe est dû à un premier essai, sans radiateur.

 
J

JCS

Compagnon
Salut Pierre,

Ton outil me semble beaucoup trop gros pour de la montre de poche. Il pourrait toutefois convenir pour de la grosse horlogerie, mobiles de gros mouvements de cartels, par exemple.

Ci-dessous des photos des miens, sur du papier à carreaux de 5 mm. Le petit est adapté pour les montres et l'autre de ma fabrication et que je viens de reloocker, va bien pour les mouvement de Paris :




Moins il y a de masse, moins l'outil met de temps à chauffer et plus il refroidira vite. Cela permet une meilleure maîtrise du contrôle de la température. Il est aussi important que la tige soit fine, pour ne pas dissiper trop de chaleur.
Il est préférable de tenir l'outil à la main plutôt que de le mettre dans l'étau. Cela permet de doser la chaleur en le pomenant au dessus le la flamme.

Le fil de fer ne me semble pas utile, la roue fait déja office de dissipateur avec un meilleur contact avec l'axe.
Eventuellement il faudrait prendre un fil conducteur et le laminer fin d'augmenter les surfaces en contact.

@+

JC.
 
M

Madman

Compagnon
Je vais m'en fabriquer un plus petit. Ce premier fait 50x15x2.5 sur une tige de 4.
Au moins ça m'apprendra à limer
 
M

Madman

Compagnon
Aujourd'hui c'est un joli compas aux engrenages qui vient d'arriver. Favorite 26 lignes.
Hop et je le démonte, nettoie, remonte et le passe au studio photo se faire tirer le portrait.







 
M

Madman

Compagnon
La suite des "cadeaux" du jour : un jeu complet de jauges à pivots. Ca faisait longtemps que je cherchais cet article - qui n'est plus fabriqué - à un prix abordable... Maintenant, c'est fait :D





 
G

Georges de Villette

Compagnon
Là , Pierre , tu deviens énervant !!!!
Georges
 
M

Madman

Compagnon
Pas vraiment ancien. Quoique Un petit tour Levin solarisé.







 
G

Georges de Villette

Compagnon
Il y a longtemps que je n'avais pas vu de solarisation !!!
Bien en vague dans les années 70 !!!!
Georges
 
J

JCS

Compagnon
Salut à tous,

Je vous présente les "arbres lisses" :



Ces outils sont très intéressants pour tourner, entre-pointes, des pièces creuses ou avec un trou, chaussée, goutte, noyau de couronne etc,
avec une grande précision concernant la concentricité.



Ici la fabrication d'une chaussée pour pendule de Paris.

@+

JC.
 
M

Madman

Compagnon
Outils aux sertissures. Matériel d'occasion, dûment nettoyé et choyé
Cité de "L'Horloger à l'établi", page 343, éditions W. Schultz - Charles Gros











 
J

JCS

Compagnon
Salut Pierre,

Belle acquisition !

Il te reste maintenant à trouver les outils à fermer les sertissures.
Il y a aussi les outils à faire les sertissures.

Si j'en trouve le temps, la semaine prochaine je ferai quelques photos.

Bon W-E.

JC.
 
J

JCS

Compagnon
Salut à tous,

Voici quelques photos d'outils pour les rubis à sertir.

Ici des outils à ouvrir les sertissures un peu originaux. D'un côté il permet de rectifier le logement du rubis
grâce à un angle de coupe :



Un autre modèle :



Ici des outils pratiques qui intègrent d'un côté l'outil à ouvrir et de l'autre celui à fermer les sertissures :



Ici les outils qui permettent de sertir la pierre (fermer la sertissure) en rabattant le métal :



Quelques outils pour creuser le logement de la pierre et la sertissure dont un avec sa jauge permettant de régler l'outil:









Voilà quelques témoignages de temps révolus ou, dans la fabrication d'une montre, la main de l'homme y mettait les pieds.
Aujourd'hui tout est fabriqué au micron par des machines high tech.

Aujourd'hui les rubis sont parfaitemant calibrés. Depuis presque un siècle ils ne sont plus sertis mais chassés.

@+

JC.
 
Dernière édition par un modérateur:
M

Madman

Compagnon
Une collection de limes brunissoirs, en acier trempé sur les côtés et saphir au centre.
Le brunissage consiste à écrouir la surface du métal qui vient d'être tourné. Cela lisse la surface, qui devient brillante comme un miroir et beaucoup moins sensible à l'oxydation.



Affûtage (ou reprise) sur une pierre bien plate, pour créer les stries qui viendront brunir le métal.



A grande vitesse (1500 t/min), brunissage d'une surface d'essai en acier trempé. L'huile aide à la lubrification et collecte les résidus d'acier enlevés par la lime. Dans cet essai, j'observe peu d'effet, dû probablement au fait que la pièce à brunir est déjà trempée.



Le résultat, après finition à la diamantine moyenne et extra-fine. Ce n'est pas parfait, mais mieux que brut de tournage.
 
M

Madman

Compagnon
Bon, parfois un peu d'outillage moderne, ça ne fait pas de mal non plus

Voici une potence micrométrique Horia 4mm toute neuve, acquise d'occasion récemment.


 
J

JCS

Compagnon
Salut à tous,

Le père Noël a commencé sa tournée !

Manshot m'a donné ce très bel et rare outil qui s'adapte
sur un tour Lorch.

https://www.usinages.com/threads/lorch-schmidt-co-6mm-questions-et-restauration.60480/



Je l'en remercie encore chaleureusement !

Voilà le bel objet après un petit traitement : environ 2 heures d'électrolyse dans
de l'eau avec 15 gr/litre de lessive de soude, pour rendre le bain plus conducteur.
1/2 heure de polissage magnétique, vaporisation de W40 et volà le résultat :



Dès que j'en trouve le temps, le vous fait quelques photos de l'outil en situation.

@+

JC.
 
J

JCS

Compagnon
Salut à tous,

Je n'ai pas pu résister bien longtemps à l'envie d'essayer le cadeau de Manshot!

Dans un tiroir j'ai récupéré un morceau de laiton, je l'ai monté sur mon plateau à 3 chiens, avec une perche rompue, sur un volant à main :



Centrage de la pièce à usiner, après un léger affutage des couteaux :



Usinage :



Et voilà le résultat, essai concluant :



Il faudrait améliorer la forme des couteaux et faire d'autres essais pour acquérir un peu d'expérience et améliorer
le résultat. Trop pressé, j'ai oublié de serrer la vis du charriot qui permet le déplacement axial. Pour info, le logement de la pierre fait 17/10 de mm de diamètre.

@+

JC.
 
M

Madman

Compagnon
Sympa la sertissure et belle récupération de cet outil plutôt rare
 
J

JCS

Compagnon
Salut Pierre,

C'est effectivement un outil rare et je suis très heureux de le posséder. Je pense que s'il est rare c'est pour au moins 2 raisons :

- parce qu'il est moins performant que ceux que j'ai montré avant :



L'outil ci-dessus nécessite seulement un simple "perce droit" et un archet.

- parce que la normalisation et la généralisation des tours d'horlogers Lorch et Boley, entres autres et sans lesquels il est inutilisable, doit correspondre à l'époque de l'abandon des rubis à sertir, au profit des rubis à chasser.

Dimanche prochain, à la bourse horlogère de Cluses, il y aura peut-être quelques trésors de ce genre à dénicher :

http://www.musee-cluses.fr/images/clusesoclock/edition2013/flyerCOC2013.pdf

Normalement, si la météo n'est pas trop mauvaise, je vais aller y faire un tour.

@+

JC.
 
M

Madman

Compagnon
JCS a dit:
...Dimanche prochain, à la bourse horlogère de Cluses...
C'est une bonne idée, je vais tenter d'y faire un saut aussi. On pourrait s'y rencontrer ?

Cela m'amène à une question que je me suis posée à propos des pierres.

Depuis quand et pour quelle raison a-t-on passé des pierres à sertir aux pierres à chasser ? Est-ce en raison de l'arrivée d'une technologie qui a permis de meilleures tolérances ? Lesquelles ont permis de chasser des pierres en garantissant leur tenue et concentricité ? Je devine bien que chasser est plus rapide, donc meilleur marché. Point très important quand on est passé d'un mode de production artisanal (établissage) à la fabrication industrielle.

Voilà, la question est ouverte
 
J

JCS

Compagnon
Pierre,

Ce sera un grand plaisir de te rencontrer ! Je dois aussi rencontrer ma dernière apprentie qui travaille en Suisse dans une des plus grandes
manufactures d'horlogerie. Elle s'occupe de quantièmes perpétuels rétrogrades !

Concernant les rubis, tu as partiellement répondu à la question. Je pense que l'on peut dire que l'industrialisation à permis de normaliser, d'accroître la précision et de faire baisser les prix. Comme tu le dis, la pose d'un rubis à chasser est beaucoup plus rapide que celle d'un rubis à sertir.
De plus, avec un rubis à chasser, il est très facile de régler l'ébat en hauteur du mobile concerné, donc énorme gain de temps pour plus de précision.
Seitz a sûrement été pour beaucoup pour la généralisation des rubis à chasser.

@+

JC.
 
M

Manshot

Apprenti
Bonjour à tous

et merci à JCS pour les explications de cet outil qui m'avait intrigué.

Centrage de la pièce à usiner, après un léger affutage des couteaux :

 
J

JCS

Compagnon
Salut à tous,

Je vous présente quelques photos "volées" au charmant petit musée d'horlogerie de Cluses, avec l'accord du gardien.

Un horloger d'autrefois, sur son établi, une belle machine à fendre XVIIIè :



Une machine à polir les ailes de pignons :



Une rare machine à tailler les fusées :



Un exemplaire de la magnifique collection d'échappements de démonstration :



http://www.musee-cluses.fr/

@+

JC
 
J

JCS

Compagnon
Salut àtous,

Je vous présente un nouvel ancien outil, l'outil à forger les roues de montres, que les nouveaux horlogers ne connaissent surement plus :



Ici un mouvement de montre cylindre qui à plus d'un siècle. A cette époque les pièces n'étaient pas interchangeables :



Ce mouvement a été révisé dans les règles de l'art, à savoir démontage complet, nettoyage, repolissage des pivots rayés, nettoyage des trous à la cheville de buis, etc...
Malgré cela, au bout de quelques heures de marche il s'arrêtait. Un examen approfondi des engrenages dévoile une tendance à l'arc-boutement de l'engrenage roue de secondes => pignon roue de cylindre qui n'a que 7 dents 6 ailes !

Re démontage partiel du mouvement et mesure de la roue de secondes avec la jauge aux roues :





Forgeage de la roue avec l'outil qui va bien :



Passage à la machine à arrondir :



Vérification de la distance des centres idéale sur le compas aux engrenages :



Comparaison avec le mouvement :



Remontage et c'est reparti pour un siècle, au moins...

Ici un autre modèle plus luxueux d'outil à forger les roues de montres :

http://www.legardetemps-nm.org/blog/3-the-handmade/attachment/outils-a-forger-les-roues-mb

J'en ai vu un qui avait un petit laminoir.

@+

JC.
 
M

Madman

Compagnon
Merci JC Fort à propos... J'imagine que le forgeage se fait au marteau et petit ciseau adéquat ?
 
J

JCS

Compagnon
Il est certain qu'il ne faut pas avoir la main lourde !

En ce qui me concerne, j'utilise un petit marteau avec une panne propre et lisse.
Il faut toujours frapper du côté de la roue qui se trouve vers la platine, ainsi on ne voit rien si l'on
ne démonte pas.

Il faut régulièrement vérifier le résultat avec la jauge aux roues.

Avec un pignon de 6 ailes, le moindre risque d'arc-boutement c'est l'arrêt assuré, comme ici sur une répétition 1/4 ,
mais dans ce cas, le problème était du à une usure du pivot de moyenne et un mauvais rebouchonnage de la roue de secondes.



Rien à cirer des normes X ou Y, chères aux grands théoriciens et qui n'existaient pas à l'époque...

@+

JC.
 
J

JCS

Compagnon
Salut à tous,

Je vous présente une magnifique vidéo que je viens de découvrir, faisant partie d'une série, sur la
fabrication d'une fusée :


Bon visionnage.

@+
JC.
 
R

rebarbe

Modérateur
Salut

Merci pour la vidéo, il doit plus en rester beaucoup de ce genre de machines.

Concernant ton mouvement, ce sont les rubis d'origine? Sertis ou chassés? on ne se rend pas bien compte sur ta photo.
Il y a 1 siècle les rubis devaient être fait artisanalement je suppose, donc rien de normalisé.
On est loin du confort d'utilisation d'une potence seitz et ses rubis calibrés.

@+
 
J

JCS

Compagnon
Salut à tous,

@rebarbe,

Cet outil est effectivement très rare aujourd'hui. La dernière fois que j'en ai vu un, c'était au musée d'horlogerie de Cluses :



Le mouvement à cylindre que je présente a des rubis sertis, comme généralement tous les mouvements à cylindre.
Cela doit être au début du siècle dernier que Seitz a facilité les choses avec les rubis à chasser et sa fameuse potence.

@+
JC.
 
J

JCS

Compagnon
Salut à tous,
Avec tous mes bons vœux, je vous présente « l’outil aux butées d’ancre » :



Il existait en plusieurs tailles : montre bracelet dame, homme et gousset.

Cet outil était utilisé par les horlogers rhabilleurs pour modifier la position des butées d’ancre sur les montres de mauvaise facture, ou, par ceux, moins consciencieux, qui voulaient gagner du temps en évitant ainsi de refaire « les forces de l’échappement ». Mais il ne s'agit pas de tordre bêtement les butées. Comme le montre le dessin ci-dessous, il est impératif que les butées soient perpendiculaires à la platine, afin que quelle que soit la position de la montre, le parcours angulaire de l’ancre soit exactement le même, si l’on veut obtenir un réglage satisfaisant (précision) :



Sur les montres de grande qualité (côtes de Genève et autres), les butées d’ancre sont taillées dans la platine, pas question de les modifier… :



@+

JC.