Mais en tout cas, aucune attaque personnelle.
Evidemment
@hozut , je n'ai vu aucune attaque personnelle.
Je ne faisais que plaisanter, parce qu'en effet cette unité n’est pas connue, pas enseignée à l’école, et qu'elle peut paraître saugrenue.
En fait je voulais juste dire que j'avais eu cette réaction à son égard lorsque je l'ai découverte lors de mes classes.
Un maréchal des logis (équivalent sergent dans les autres corps) nous a dit :
"l'unité d'angle dans l'artillerie est le "millième" et le cercle complet correspond à 6400 millièmes.
Aucune justification et pas question de demander des explications: "chercher à comprendre, c'est commencer à désobéir" dans l'armée (en tout cas à l'époque….et c’était surtout pour éviter au gradé d’avoir à dire « je ne sais pas »).
J'ai été surpris par cette unité "bizarre" mais sachant que les ingénieurs du Corps de l’Armement ne sont pas des imbéciles, je me suis dit qu’il y avait une bonne raison à ce choix. Mais laquelle ?
J’ai fini par poser la question à un officier, qui m’a répondu : « cette unité est très pratique parce qu’elle correspond à l’angle sous lequel on voit une longueur de 1 m à 1 km de distance ».
Oui c’est bien, mais encore ?
Et j'ai compris que c’était très utile pour le réglage des tirs d’artillerie, qui consistent à tirer à longue distance sur des objectifs qu’on ne voit pas.
On imagine des fantassins en première ligne face à l’ennemi, et qui demandent un soutien d’artillerie : par exemple détruire une ferme dans laquelle sont postées des mitrailleuses lourdes qui les arrosent.
L’officier d’artillerie qui commande le tir, depuis 10 Km en arrière, sait à peu près où sont les forces en présence. Il déclenche un premier tir de 1 ou 2 obus depuis la pièce directrice de la batterie et attend les retours des fantassins (considérés comme observateurs).
Et s’il entend par radio : « coup trop à gauche de 400 m », il comprend de suite qu’il faut corriger sur le goniomètre de la pièce l’angle de gisement de 400/10 = 40 millièmes et passe immédiatement un nouvel ordre de tir. En deux ou trois « passes » le tir est réglé et là c’est le tir de toute la batterie, pour une série de plusieurs coups par pièce (5 pièces par batteries ..... de mon temps
).
Mais cette unité d’angle est aussi très pratique pour les troupes à pied, pour se communiquer des angles observés sur le terrain. On sait apprécier les distances au pifomètre et on sait apprécier les longueurs au pifomètre par comparaison aux arbres, aux maisons, aux véhicules observés. On en déduit vite l’angle. Impossible de faire la même chose en degrés, à l'oeil nu.
Les boussoles sont aussi graduées en millièmes.
Peu après j’ai fait le lien entre ce « millième d’artillerie » et le «radian » bien connu, lui, en trigonométrie.
Un radian sur le cercle trigonométrique correspond à l’angle sous lequel on voit une portion de circonférence égale au rayon du cercle, rayon qu’on fixe arbitrairement à 1.
Donc sous un milli-radian on voit à peu près 1/1000 du rayon (6283,2 milli-radians sur le cercle).
De là est venue l'idée du 1 m vu à 1000 m.
Et les Français ont vendu cette bonne idée aux Américains en 1917. « Yes » ! Et que l’ami
@simon74 ne vienne pas me dire le contraire ! Hein !
L’armée américaine l’a adoptée et ensuite l’a généralisée à l’OTAN.
Le bloc de l’Est a voulu se distinguer en prenant 6000 et pas 6400 , et les Suédois ont pris 6300).