Bonsoir à vous tous, je reporte mon propos pour ne pas polluer le fil dédié aux ptites fraiseuses BF28.
Merci à Chabercha qui m'a fait part de cette discussion que je rejoins maintenant.
Eh bien Pigment01, tu es vernie !!
Il n'y a pas de doutes, tu es devenue hypersensible aux isothiazolinones et sûrement à d'autres biocides. C'est la Commission Européenne qui est responsable de ton état, et tu es loin d'être la seule.
Il y a une solution pour toi, elle est radicale d'efficacité.
L'éviction complète de la ou des substance(s) allergisantes.
La protection ne servira pas à grand-chose, et pas que pour toi. Les substances allergisantes qui te mettent en piteux état ont la capacité de pouvoir être brumisée dans l'air ambiant.
Tenter de rincer des aspersions est rassurant sur le coup, on se sent mieux, mais les isothiazolinones ne peuvent pas être rincés avec de l'eau. Tu peux employer de l'eau micellaire (celle qui sert au démaquillage, cette eau est rendue amphiphile et peut donc nettoyer des composés hydrosolubles ou liposolubles).
Tenter de se protéger n'est pas très utile en ce sens qu'un règlement européen exige que les isothiazolinones employées dans les produits d'hygiène corporelle ne puissent dépasser 0,01 % en masse.
Le liquide de coupe industriel de ton employeur en contient BEAUCOUP plus. Tu auras beau travailler en gants à manchettes, une projection sur le visage ou ailleurs et tu seras dans un piètre état pour continuer à travailler. Et si tu as le malheur d'avoir ce poison chez toi dans les lotions, shampooing, gals douches, lessives, même à 0,01% de concentration, tu auras toujours une réaction carabinée qui va s'entretenir.
Voilà ce qui se passe quand on emploie chez soi ce genre de saloperies, via un simple shampooing à 0,01% maxi:
Avec le test cutané évidemment positif, regarde les concentrations appliquées par le dermatologue :
Ou des lingettes nettoyantes, utilisées chez une autre personne qui est venu consulter un dermato/allergologue :
Le contexte actuel est mauvais car ton employeur "a suivi le courant" : il a acheté des ingrédients sans se poser de questions, qui contiennent de véritables poisons antiseptiques; cela met des millions de gens en danger, et pas que dans l'industrie.
Cette page, l'Atlas de Dermatologie Professionnelle expose les cas de figure que je reprend ici, elle est à visiter et à faire visiter... florilège :
http://www.atlasdedermatologieprofessionnelle.com/index.php/Isothiazolinones
Une solution existe, la société suisse Blaser propose - entre autres, il y a sûrement d'autres fabricants mais je connais bien cette boîte et leurs produits pour les avoir mis en œuvre - propose une gamme de liquides de coupes sans produits allergènes, qui ont quatre avantages de taille :
1. - La présence de bactéries relativement inoffensives pour nous quand elles sont sur notre peau (des
Pseudomonas) fait qu'il n'y a plus d'espace vital pour que d'autres bactéries moins inoffensives (genre
Clostridium Tetanii,
Staphyloccocus Aureus ou
Difficile) puissent s'installer dans le liquide de coupe,
2.- Ce liquide de coupe biologiquement activé permet une très grande souplesse dans le travail de métaux variés : en clair l'huile soluble devient universelle quelque soit la matière à usiner, la seule exception notable étant le graphite.
3.- Les bactéries permettent de digérer les composés présents dans le circuit, cela permet de limiter les mauvaises odeurs, bouchons de merdasse issu de l'oxygénation des huiles épaisses employées dans la lubrification des glissières. En fin de vie, quand des métaux très nocifs (nickel, cobalt, manganèse) se retrouvent en trop grande quantité dans le liquide, il faut retirer celui-ci et le remplacer... comme un liquide de coupe standard.
Bien faire attention à ce qui est dit ici :
https://www.techniques-ingenieur.fr...ntamination-des-fluides-de-coupe-aqueux-3283/
4. Quand le liquide de coupe biologiquement activé est retiré, l'employeur peut mettre dans des bacs temporaires quelques pastilles d'autres bactéries qui elles vont bouffer les graisses présentes. On en retire de l'eau claire qui peut être rejetée à l'égoût, seuls restent les résidus non digérables ...et les morceaux de métaux qui sont passés ça et là. Donc les coûts d'élimination des huiles de coupe sont très réduits, car l'employeur est facturé au volume.
4bis : Si l'employeur a des exigences de dégraissage dans son process, les tensioactifs placés dans de l'eau et additionnés de bactéries mangeuses d'huile sont avantageuses comparé au danger d'incendie, de baisse d'efficacité et des vapeurs nocives provoqués par l'emploi de solvant pétroliers : les pièces sortent dégraissées, l'eau sèche et y'a pas de soucis en cas de soudure, de peinture, de montage après usinage/dégraissage...
Voir ci ce genre d'astuces :
Si ton employeur ne fait rien, qu'il se rassure.
Les isothiazolinones et autres biocides à base de brome sont tellement allergisants qu'à moyen terme
c'est l'entièreté du personnel de ta boîte qui ne pourra plus travailler.
--------------------Le constat sur la situation :
On en est là, à cause de la prise en compte du rôle très nocif joué par les parahydroxybenzoates variés (ce sont les esters de l'acide parahydroxybenzoïque de méthyle, de propyle, d'éthyle... on en compte une petite cinquantaine) qui étaient (et sont encore aujourd'hui un peu) employés comme conservateurs, y compris dans les médicaments, avec une innocuité démontrée.
Cette classe de molécules a été reconnue comme ayant un pouvoir de mimétisme hormonal (xénohormones) mais mesurés comme ayant un impact de faible activité sur les organismes (les xénohormones sont des molécules de synthèse mimant les hormones, en l'occurrence ici des messagers sexuels femelles (mimant le rôle des oestrogènes), et pouvant donc induire des cancers hormonodépendants : sein, utérus, épidydime pour les hommes).
Les isopropyl-, isobutyl-, phényl-, benzyl- et pentylparabens ont été interdits d'usage par la Directive Européenne CE 14/358. Ils étaient employés comme biocides, fongicides, et admis en usage interne : on en bouffait en clair.
Ce qui est aujourd'hui démontré est que ces parabènes interdits réagissent fortement avec le chlore et forment des composés bien plus toxiques et actifs en tant que xénohormones, que les produits d'origine qui n'ont pas de chlore.
Et c'est ainsi sur cette raison qui a conduit à la limitation d'emploi de ces biocides/fongicides.
Cela a conduit beaucoup de fabricants à rouvrir le placard des vieilles molécules à pouvoir biocides et fongicides, et les isothiazolinones (connues depuis 1970 pour leur efficacité corrélée à leur pouvoir très, très allergisant...) sont ainsi ressorties massivement depuis plusieurs années maintenant.
Une "variante" consiste à employer un biocide bromé (le 2,2-dibromo-3-nitrilopropionamide, CAS n°10222-01-2) mais ce n'est pas un gage de sûreté à l'usage... voir ici la mise en garde de l'Institut Allemand de Sûreté professionnelle sur cette molécule employée actuellement (en Anglais ici):
http://gestis-en.itrust.de/nxt/gateway.dll/gestis_en/123904.xml?f=templates$fn=default.htm$3.0.
Fidèle à la réputation de "tueur de baise" du brome et des bromures (ahh le célèbre café au bromure de la guerre d'Algérie... qui a rendu les soldats survivants impuissants et stériles ou faiseurs de monstres), le pesticide 1,2-Dibromo-3-chloropropane a été interdit aux USA en 1979, c'est un très puissant agent de ...délétion de la fertilité masculine, avec cancers masculins à la clé.
Aujourd'hui, les allergologues tirent la sonnette d'alarme car les isothiazolinones sont présentes dans de très nombreux produits, y compris les produits d'hygiène corporelle. Leur emploi cutané, le fait que les thiazolinones ne peuvent pas être rincées par de l'eau font que même à 0,01% de concentration maximale les gens deviennent bien malades..
Cela fait que beaucoup chopent des cloques, des démangeaisons notamment par l'usage de liquide vaisselle et de savons industriels ou hospitaliers. Ce qui n'est pas terrible en milieu hospitalier que de travailler avec des mains aussi amochées et vectrices de tout un tas d'affections nosocomiales...
Ou de liquide de coupe, pour ce qui nous concerne. Car lui peut incorporer beaucoup plus de biocides...
Ici un article bien écrit datant de 2012 ! :
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/12/20/19602-gare-allergies-provoquees-par-substitut-parabens
RIEN n'a bougé en 6 ans de temps, à part le nombre de personnes atteintes. Les médias commençent à doucement se réveiller, pour parler de choses inutiles ils restent champions.
http://sante-medecine.journaldesfem...ne-dangers-dans-les-cosmetiques-et-detergents
Il est communément admis pour le moment que les liquides de coupe industriels sont autorisés à comporter des doses significatives de biocides, car dans l'idée qui prévaut dans les esprits,
il faut rester dans la ligne de fluides qui doivent tuer tout germe vivant, germes vus comme étant nuisibles par essence.
Cette page Internet le rappelle bien (
http://www.spiritsoleil.net/index.php/infos/11-les-dangers-et-toxicologie-du-mit-et-du-cmit) :
Le mélange CMIT/MIT autorisé dans 6 catégories de produits
La Commission Européenne vient de publier une mise à jour sur l’autorisation du mélange MIT/MCIT (méthylchloroisothiazolinone/méthylisothiazolinone) comme produit biocide, dans le cadre de la réévaluation des substances actives existantes.
Le mélange, autorisé en proportion (1:3)
est donc autorisé à nouveau dans les produits suivants :
- désinfectants utilisés dans le domaine privé et de la santé publique et autres produits biocides
- désinfectants pour les surfaces en contact avec denrées alimentaires et aliments pour animaux
- produits de protection utilisés à l’intérieur des conteneurs
- produits de protection des liquides utilisés dans les systèmes de refroidissement et de fabrication
- produits anti-moisissures
- produits de protection des fluides utilisés dans la transformation des métaux.
C’est la France qui a été l’État rapporteur sur ce mélange de substances. Le Comité des produits biocides, rattaché à l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a rendu des avis successifs sur les différents types de produits et usages.
Deux éléments attirent l'attention :
- L’usage en contact alimentaire : cet usage soulève des réserves, de la part de l’Agence européenne des produits chimiques. En effet, il serait nécessaire de fixer des limites spécifiques pour l’usage dans les matériaux et objets entrant en contact direct ou indirect avec des denrées alimentaires (selon la directive 1935/2004 CE qui réglemente ces usages), ou il faudrait établir que ces limites ne sont pas nécessaires.
- Le classement du mélange comme sensibilisant cutané (catégorie 1) par le règlement CLP (Classification, Etiquetage, Emballage) : les articles traités avec ce mélange doivent donc être étiquetés de manière appropriée.
Une seule solution en cas de sensibilité : l'éviction
--------------------------- L'une des solutions envisageables : l'huile soluble biologiquement active
Et c'est là où cette société suisse Blaser propose le contrepied opposé : employer des produits qui au contraire comportent des bactéries inoffensives pour nous, qui prospèrent dans le liquide de coupe et font obstacles au développement d'autres bactéries, très indésirables celles-là.
Porter des gants n'est pas une solution satisfaisante (10% du personnel hospitalier développe une allergie sévère au latex à force d'en porter !) car les surfaces coupantes en usinage rendent ce genre de protection inefficace, puisque même sans coupure des gants, il y aura des projections, avec des concentrations en allergisants significatives...
Il vaut mieux traiter le problème "à la source", d'autant que les liquides de coupe à bactéries peuvent en plus être traités ensuite avec des bactéries employés dans la digestion d'huiles et de graisses dans les fontaines à solvants écologiques.
Au final, on obtient de l'eau qui peut être rejetée directement à l'égout, ne reste au fond du bidon que les résidus ET les morceaux de métaux éventuels, qui eux occupent un volume bien moindre qu'avec les fractions pétrolières, solvantées, en tout inflammables et plus ou moins toxiques, donc au final chères à retraiter pour ceux qui les produisent.
Ci-joint la fiche de leur produit, qui est adapté à la réalité industrielle :
https://www.blaser.com/fr_FR/nos-solutions/lubrifiants-refrigerants-miscibles-a-l-eau#video
Je te conseille de relire toutes les étiquettes chez toi car tu risques "
l'effet Ping-Pong", si tu as dans tes produits ménagers des isothiazolinones ou d'autres produits auxquels tu es sensible (triéthanolamine, voire le phénoxyéthanol, un autre puissant allergène "domestique"...), tu vas entretenir cette réaction délétère matin, midi, soir, week-ends et jours de fête et avoir une qualité de vie impossible.
Donc autant passer avec des produits bio : lessives écologiques garanties sans perturbateurs endocriniens ni conservateurs, liquides vaisselle Arbre Vert ou Rainett, shampooings Léa Nature So'Bio Etic par exemple.
Idem chez ton employeur à la rubrique Sanitaires : mieux vaut employer du savon sec à base de sciure imprégnée : c'est très agréable, économique, ça ne bouche pas les éviers, et comme c'est sec ...y'a pas de risque de moisissures. Donc pas besoin de ces conservateurs qui deviennent inutiles, par effet de chimiorésistance. Le scandale du Triclosan en est une belle illustration.
Parce que le vrai danger dans la folie actuelle, c'est de sans cesse monter les concentrations de biocide, car les bactéries dans les fluides de coupe deviennent de plus en plus coriaces.
Pour complément, même les enduits de bouchage et de lissage employés par les plaquistes, les peintures acryliques (à l'eau) sont additionnées d'isothiazolinones à hautes doses (sinon les moisissures noircissent ces produits !!), eh bien quand je fais de l'enduit, j'ai moi aussi les mains qui grattent avec des cloques !
Voilà un peu le contexte de ce que tu vis, donc.
Bon courage à toi, Pigment01, tiens nous au jus pour la suite et merci d'en avoir parlé ici.