A propos des bornes Wago, pour les "fans" des borniers Wago :
- on espère pour eux que les connexions WAGO sont très, très, fiables, parce que - dans la pratique - les borniers Wago à connexions multiples ne sont PAS TESTABLES (dans des conditions qui sont celles d'un chantier) ...
Alors que sur un domino à vis (ou un bornier) la vis qui serre le fil ou l'embout peut servir de point de test électrique :
- donc, chaque fois que vous suspectez un défaut dans un bornier Wago, pour savoir si défaut il y a, vous êtes obligés d'écarter les bras avec une pointe de touche de multimètre au bout de chaque bras, et/ou faire appel à un apprenti pour remonter au plus proche bornier A VIS (amont) ET au plus proche bornier A VIS (aval) - histoire de voir si le "jus" a disparu entre ces 2 points. Ou alors, vous faites comme moi et vous remplacez froidement le bornier Wago suspect par un bon gros domino à vis, au moins le temps de la mesure, parce que sur le domino, vous pourrez au moins prendre une mesure au voltmètre ...
Personnellement, j'ai fini par haïr les borniers Wago : depuis que les dominos à vis ont été déclarés officiellement "suspects" , pour beaucoup trop de gens le bornier Wago c'est devenu l'alibi commode, le substitut normalisé des épissures au chatterton, juste une façon de distribuer des tensions sans avoir à mettre en place une vraie boîte de dérivation, avec un vrai bornier dedans. Donc, on se retrouve avec des installations électriques où les borniers Wago fleurissent, liés en bouquets à la manière des bottes de persil, et de préférence planqués dans une cloison creuse ...
Pour ce qui est du sertissage des cosses et des embouts :
- ne pas confondre !
Le sertissage des cosses, c'est le piège, c'est l'enfer : si l'on veut effectuer rapidement des connexions serties fiables, en quantité, il faut exactement la pince "prévue pour".
Donc, je comprends que dans l'industrie les contrôles soient drastiques, en matière de câblage industriel les connexions serties c'est vraiment la source No.1 des problèmes (je dis "problèmes" pour être poli). C'est aussi le prix à payer lorsqu'on veut remplacer systématiquement l'humain par la machine, donc : licencier des câbleurs expérimentés pour les remplacer par des "monteurs" hagards, travaillant au rendement ... Résultat des courses : des immeubles qui crament et des machines qui deviennent folles (tout ça à cause d'UNE SEULE cosse mal sertie)... On s'en fout, c'est l'assurance qui paiera ..
Mais dans un environnement artisanal, et pour des connexions à l'unité, avec les cosses à contact plat et queue tubulaire ou semi-ouverte (les plus répandues) on peut souvent arriver à quelque chose de très fiable à condition de prendre son temps :
1. Dénuder le fil à la bonne longueur (ni trop, ni trop peu)
2. Torsader / étamer le fil, étamer la cosse (employer pour cela un fer bien chaud et de la soudure radio, pas de la soudure de plombier):
3. Insérer le fil préétamé dans la cosse préétamée:
4. Refermer artistement la cosse étamée sur le fil étamé, à l'aide d'une petite pince demi-ronde à bec fins (pince d'électronicien)
5. Ajouter juste ce qu'il faut de soudure pour que celle-ci "mouille" bien la cosse ET le fil.
6. Eliminer les résidus de flux avec une brosse à dent bien dure, imprégnée d'alcool isopropylique (je dis cela par pure hypocrisie, cette précaution étant la plupart du temps réservée aux ateliers de câblage)
7. Si nécessaire : isoler la cosse avec une ou plusieurs couches de gaine thermorétractable (gaine thermo que vous aurez pris soin d'insérer sur le fil AVANT de souder la cosse) ..
Les résultats sont excellents, tant sur le plan de la tenue mécanique que sur le plan de la qualité électrique, dans le temps.
Seul problème : il faut vingt fois plus de temps pour monter une cosse de cette façon, si l'on compare au montage effectué à la pince à sertir automatique.
Sertissage des embouts (également appelés ferrules):
Le but premier d'un embout est d'éviter l'éparpillement et l'écrasement des brins de cuivre (lorsqu'on dénude un câble électrique souple, pour l'insérer sous la vis de serrage d'un bornier quelconque) : l'éparpillement des brins restera cantonné à l'intérieur d'un petit tube en métal tendre (la ferrule) et l'écrasement imposé par la vis sera reporté sur ladite ferrule ... Qui va donc s'écraser au serrage, quelle que soit la forme exacte de la ferrule après sertissage, puisque l'embout est précisément étudié pour ça.
- dans le cadre d'un atelier de câblage industriel, le sertissage de ces embouts avec une pince spéciale a uniquement pour but de "faire sérieux" et de se conformer à la Norme (on ne sait pas exactement laquelle, parce qu'elles évoluent tout le temps, mais de nos jours il y a toujours une Norme qui vous guette quelque part) - parce que, dans la pratique du métier, le sertissage des embouts est infiniment moins critique que le sertissage des cosses
- dans la réalité d'un chantier : si le diamètre de l'embout est adapté au diamètre du fil multibrins qu'on veut insérer dans l'embout, dans l'absolu on n'a pas besoin de pince spéciale, pour le sertissage 5 ou 6 coups de pince (légers) suffisent, à condition d'employer une petite pince coupante de côté, modèle pour l'électronique;
Pour ce qui est de l'aspect "non critique" du sertissage des embouts, ceux qui ne me croient pas n'ont qu'à faire l'expérience suivante :
- prenez un composant de tableau (disjoncteur, contacteur, etc)
- insérez dans l'une des bornes du composant de tableau l'embout que vous venez de sertir sur fil à l'aide de votre magnifique Pince Normalisée
- vissez bien (mais sans excès) la borne sur l'embout, puis dévissez la borne et retirez le fil (on suppose qu'il viendra avec l'embout, si le sertissage a été fait correctement) : vous verrez que votre magnifique Sertissage Normalisé ... Est devenue de la bouillie, ceci dès le premier serrage.
Donc (amha) inutile de chipoter sur le style de sertissage le mieux adapté aux embouts : tant que les brins de fil dépassent (un peu) de l'extrémité de l'embout ... Et qu'il n'y a pas de jeu dans le sertissage, c'est bon.