Re: Dangers fonderie: ah ouais quand ça pète vous aviez rais
pour les risques liés à l'humidité, il y a un truc simple à savoir, c'est que l'eau n'existe plus à partir d'environ 500°C , elle se décompose en oxygène et hydrogène.
ces deux gaz s'entendent très bien entre eux, comme le propane et l'air...
et pour courroner tout ça, l'aluminium est amoureux de l'oxygène quand il est bien chaud (bon faut que j'arrète les métaphores)
en clair, pour comprendre un peu ce qu'il se passe , les molécules se brisent à un certain niveau d'énergie (chaleur ou rayonnement), puis la restituent quand elles se combinent. quand on casse une molécule d'eau pour la recombiner en eau, le bilan est nul (donc pas de chaleur ni de pression en plus) mais c'est malheureusement pas toujours le cas.
donc quand on fait le craquage de l'eau, c'est à dire H[sub]2[/sub]O + E[sub]thermique[/sub] -> H[sub]2[/sub] + O , l'oxygène et l'hydrogène peuvent se recombiner sans trop de dégâts parce que la décomposition de l'eau pompe la même quantité d'énergie thermique que la combinaison oxygène/hydrogène n'en produit.
par contre quand ça donne 3H[sub]2[/sub]O + 2A[sub]l[/sub] -> A[sub]l2[/sub]O[sub]3[/sub] + 3H[sub]2[/sub] +E[sub]thermique[/sub] , là il y a problème, ça dégage plus d'énergie (en gros on crée des liaisons moléculaires plus fortes avec de l'oxygène et un métal qu'avec de l'oxygène et de l'hydrogène), et il reste pas mal beaucoup de l'hydrogène (autant que par craquage de l'eau, comme on apporte aussi trois fois plus d'eau dans cette réaction, mais j'y viens), qui va gentillement attendre sagement (quelques millisecondes) de rencontrer de l'oxygène de l'extérieur du moule (ce qui va faire encore plus d'énergie vu que cet hydrogène ne va pas se combiner avec l'oxygène qui provient du craquage) pour faire voler des sharpnells liquides plus loin encore.
bien entendu, la vitesse de libération de ces gaz dans le moule et le métal fondu est exponentielle , localement on a un genre d'émulsion (mousse) de vapeur et de métal liquide , qui augmente considérablement la surface d'échange et du coup la vitesse de cette réaction (qui serait du coup assez bidon avec un bout d'aluminium chaud mais solide, mais attention, pas pour tous les métaux à priori).
donc oui : prudence
et accessoirement , en plus de ce qui a déjà été dit sur l'élimination d'eau:
- ne pas trop tasser les moules comme des bourrins, comme ça si ça pète, ça pètera moins fort
- prévoir des canaux de coulée et des évents assez larges pour évacuer les gaz
- utiliser une pince à creuset la plus longue possible (et testez avant avec un creuset froid rempli de bouts de ferraille , voir si c'est maniable)
- ne pas faire de la fonderie en tutu rose (visière de protection + vêtements en coton épais sans poches ou poches fermées + gants de soudeur sont de mise)