Arf, ben vraiment désolé que tu en ai cette image Ramses, mais je pense que tes données sont erronées :-(
Je ne connaissais pas ce barrage il y a encore quelques mois, mais étant en train de finaliser un système de contrôle à distance pour le nouveau concessionnaire, j'ai fatalement dû m'y intéresser un peu
Il est certain que sa vocation n'est pas celle d'un barrage hydroélectrique, où on produit de l'énergie à longueur de journée, mais on y turbine et on pompe quasi tous les jours (je ne regarde plus beaucoup les logs depuis que le système est en fonction), et ça va être géré de manière encore bien plus dynamique quand il n'y aura plus de relais humain dans le système. Rien que pour mes tests j'ai du la faire tourner quelques dizaines d'heures (en turbinage et en pompage) si ça peut te rassurer sur l'utilisation des machines, et elles en ont déjà vu bien plus. Pour ce qui est de la gestion, le personnel s'y ennuie peut-être, mais c'est ça le rôle de surveillance d'une installation qui marche bien, on se contente de réparer les ampoules qui cassent et préparer les maintenances, je trouve ça plutôt rassurant, dans une centrale nucléaire ça se passe de la même manière...
Niveau fuites, ça avait l'air d'aller, je n'ai pas dû mettre de bottes
Plus sérieusement, rien qu'avec l'apport de l'Eau d'Heure (la rivière, pas le lac du même nom), et en relâchant en permanence, le niveau ne varie pas, les capteurs de niveau on l'air bloqué sur leur position (précision 5cm) tant qu'on ne met pas de machine en marche, donc de ce côté là aussi ça a l'air d'aller, l'Eau d'Heure c'est vraiment un pipi de chat.
Par contre je ne vois pas trop en quoi on met de l'argent par la fenêtre avec ce type d'installation, le concessionnaire paie une redevance annuelle pour les droits d'exploitation (de l'ordre du million d'€ je pense, pour amortir l'infrastructure) et une redevance par heure d'exploitation (donc pour couvrir l'usure), le citoyen moyen ne paie pas pour ce barrage. Et comme le concessionnaire est une entreprise privée, ce sont ces clients qui supportent ces frais, clients qui choisissent leur fournisseur d'électricité librement...
Par le passé la ligne était peut-être plus floue, quand on achetait son énergie d'office chez électrabel, mais ça commence à faire un petit temps que le marché de l'énergie est libéralisé.
Toutes ces données sont disponibles sur le site de la sofico, qui est chargée de son exploitation, donc il y quant même une certaine transparence sur ce type d'ouvrage.
Je suis d'accord que dire que l'énergie provenant de ces centrales est verte serait totalement absurde, et je ne sais pas dans quelle mesure on comptabilise la "verdoyance" de l'énergie qui en sort, je suppose qu'il doit y avoir des règles puisqu'en Belgique ça a une importance avec les fameux certificats verts. Mais bon, dans l'absolu il faudra toujours des capacités de stockage pour gérer le réseau électrique, aussi dynamique soit-il, et en attendant des moyens plus efficaces, le pompage/turbinage n'est pas si mal que ça au final.
La remarque de moissan me fait me poser une question, en France vous n'avez pas de compteurs multi-horaires?
En Belgique on peut avoir un compteur bi-horaire (il existe aussi des tri-horaire je crois, mais pas sur), donc la nuit et le we le courant est environ à moitié prix, la ménagère soucieuse de faire des économies en profite donc pour faire ses lessives ou brancher son boiler électrique.
Mais dans mon exemple je parlais d'une gestion beaucoup plus rapide, de manière à ce que tous ces consommateurs répartis permettent de réduire la taille des dispositifs de régulation du réseau que doivent mettre en oeuvre les gestionnaire de réseau de transport, et qui eux par contre nous sont re-facturés sur les frais de transport. Il faudrait pour ça que les fournisseurs mettent en place des systèmes pour nous facturer l'électricité à un prix instantané, de la même manière qu'eux l'achètent (le marché de l'électricité n'a pas grand chose de différent avec le système boursier, on achète et on vend en permanence). Avec la collaboration des gestionnaires du réseau de distribution (local donc) et du réseau de transport (national et international), on pourrait résorber les surcapacités avec les appareils "intelligents", et les éteindre lors des pics de consommation (pour ceux qui ne sont pas vraiment prioritaires).
Pour résumer, les utilisateurs paieraient leur énergie moins chers car ils autoriseraient les gestionnaires du réseau à disposer de leurs appareils ménagers pour absorber les surcapacités (énergie peu cher), mais ne sauraient plus exactement quand leur lave-vaisselle ou sèche linge va se mettre en route (une fois qu'ils l'auraient rendu disponible, je ne parle pas de faire tourner ces machines à vide). Rien ne les empêcheraient de quant même faire fonctionner les appareils en mode manuels quand ils en ont besoin, mais ils sauraient que leur énergie leur coutera plus cher qu'en mode automatique. Le seul point qui me semble vraiment coincer à l'heure actuelle est d'harmoniser ces protocoles, histoire que chaque pays ne se retrouve pas avec une batterie de systèmes de conversions pour mettre en place ce système à plus grande échelle.
Mais à l'heure du cloud et des systèmes de virtualisations des ressources informatiques, j'ai l'impression que nos amis informaticiens sont déjà bien rôdés à ces techniques qui permettent d'abattre les barrières entre production et consommation des ressources, je n'ai pas de doutes que techniquement ce soit réalisable.
Bonne fin de journée.
François