F
fred 69
Compagnon
Bonjour,
J’ai acheté fin des années 90 une 350 Terrot HL de 1930. Elle était complète mais très usée, il faut dire qu’elle était attelée. Certes, ce n’était qu’un side Bufflier à caisse en CP, donc pas trop lourd, mais avec une douzaine de CV…..
Je me suis enfin attaqué à sa restauration.
Le moteur a bien besoin d’une réfection complète. Peu de compression, jeu excessif dans l’embiellage….
Comme souvent, le plus délicat est la réfection de l’embiellage. Cette moto a été « refaite » il y a probablement 70/80 ans avec les moyens du bord. La tête de bielle a été ré-alésée et l’on a installé des galets de plus grand diamètre. La cage de roulement a disparu dans l’opération et comme ils n’ont pas trouvé des galets du diamètre permettant d’avoir un nombre entier de galet pour couvrir la périphérie du maneton, nous avons un petit galet pour fermer l’espace ….la débrouille…..
N’ayant pas pas les rectifieuses et autres rodeuses pour faire ce travail je suis allé chez un spécialiste de la place de Lyon : « encore une merde à réparer…. ». Il n’aime pas bien les anciennes qui sont souvent source de difficultés.
Premier travail, nous avons essayé de trouver des galets en cote réparation : nenni, rien de dispo. C’est faisable en fabrication spéciale mais le prix est dissuasif.
Après de longs mois d’attente il a trouvé un roulement d’embiellage pour Harley qui pourrait se monter moyennant adaptation.
Le maneton est bien et il ne nécessite par de rectif, juste un petit toilage. Par contre la cage intérieure du roulement est plus grande que le maneton. Il faut baguer.
Avant de baguer il fallait faire une gorge dans les arrivée d’huile du maneton. Une fois la bague et la cage intérieure installées sur le maneton il n’y aura « plus » qu’a percer pour assurer le transfert d’huile ; ce devrait être plus facile que de percer la bague et la cage à l'avance et de bien aligner le tout lors de l’emmanchement à la presse (le perçage, ce n’est pas moi qui vais le faire et il va falloir de bons outils…).
Ce type de moteur est lubrifié à l’huile perdue qui arrive dans l’axe du maneton, via une pompe située à l'extérieur du moteur, et qui est projetée dans le bas moteur par centrifugation ; de temps en temps on vidange l’accumulation de l’huile dans le bas moteur – cqfd)
J’ai essayé de faire cette gorge à l’outil. Non seulement le maneton est très dur mais en plus avec les trous cela ne le fait pas. J’ai juste réussi à ébrécher ma plaquette..
Une solution non orthodoxe mais efficace est l’utilisation d’une meuleuse d’angle. Le maneton est bridé dans le mandrin du tour, petite vitesse de rotation et meulage a main levée.
Le résultat est satisfaisant.
J’ai ensuite tourné une bague avec 4/100 ème de serrage sur le diamètre intérieur ; j’ai laissé + 4/10 ème sur l’extérieur.
Pose de la bague sur la maneton à la presse.
Reprise du diamètre extérieur pour avoir 4/100 ème de serrage avec la cage du roulement
Pose de la cage sur le maneton à la presse.
La cage intérieure et la bague auront leurs flancs retaillés à la cote. Le diamètre extérieur de la cage intérieure ne sera pas retouché. Le jeu dans le roulement sera ajusté par rodage de l’intérieur de la cage exter qui a été montée dans la tête de bielle.
Ensuite il fallait usiner 2 rondelles de calage de la cage à rouleaux. Facile, on m’avait donné un « plan »
A y regarder de plus près ce n’est pas si simple car le plan est loin d’être à l’échelle. La toile latérale a une épaisseur de 8/10 ème et la hauteur du retour n’est que de 2,5 mm. En plus, il faut faire ça en bronze….
J’ai commencé avec un lopin de bronze d’environ 180 mm de long. Après avoir fait toute la partie droite il ne restait plus qu’a tronçonner….et la je me suis dégonflé.
A mon goût il y avait trop long en l’air pour tronçonner de manière prudente.
Je me suis dit qu’il suffisait couper le bout sur ma scie à ruban et faire une reprise au tour de « la face gauche » pour un bon parallélisme et obtenir l’épaisseur de 8/10 ème .
C’était peut être une bonne idée mais scier un rondin de bronze de dia 52 n’est pas simple. Le bronze à le « défaut » d’avoir un faible coefficient de frottement, ce qui fait que rapidement la lame glisse et n’attaque pas le métal. Il faut appuyer sur la lame et ….elle chasse ; pièce loupée
Je suis allé chercher un autre morceau de bronze de 40 mm de long. Beaucoup mieux pour la tranquillité de l’esprit.
Rebelote, j’ai usiné la partie droite et ai tronçonné en mettant 3/10 ème de sur longueur.
Ayant peur d’écraser la rondelle dans les mors doux lors de la reprise j’ai fait une rondelle de soutien pour renforcer
J’ai usiné mes mors doux sur 1,5 mm de profondeur et ai dressé ma face en prenant des petites passes de 1/10 ème ; ce serait ballot de louper la pièce à ce stade.
Bon résultat ; la cote de 8/10 ème est là et le parallélisme aussi. Une grosse demi journée de travail pour 2 rondelles….
J’ai fini ma part, au spécialiste de terminer et remonter le vilo – suite au prochain épisode
J’ai acheté fin des années 90 une 350 Terrot HL de 1930. Elle était complète mais très usée, il faut dire qu’elle était attelée. Certes, ce n’était qu’un side Bufflier à caisse en CP, donc pas trop lourd, mais avec une douzaine de CV…..
Je me suis enfin attaqué à sa restauration.
Le moteur a bien besoin d’une réfection complète. Peu de compression, jeu excessif dans l’embiellage….
Comme souvent, le plus délicat est la réfection de l’embiellage. Cette moto a été « refaite » il y a probablement 70/80 ans avec les moyens du bord. La tête de bielle a été ré-alésée et l’on a installé des galets de plus grand diamètre. La cage de roulement a disparu dans l’opération et comme ils n’ont pas trouvé des galets du diamètre permettant d’avoir un nombre entier de galet pour couvrir la périphérie du maneton, nous avons un petit galet pour fermer l’espace ….la débrouille…..
N’ayant pas pas les rectifieuses et autres rodeuses pour faire ce travail je suis allé chez un spécialiste de la place de Lyon : « encore une merde à réparer…. ». Il n’aime pas bien les anciennes qui sont souvent source de difficultés.
Premier travail, nous avons essayé de trouver des galets en cote réparation : nenni, rien de dispo. C’est faisable en fabrication spéciale mais le prix est dissuasif.
Après de longs mois d’attente il a trouvé un roulement d’embiellage pour Harley qui pourrait se monter moyennant adaptation.
Le maneton est bien et il ne nécessite par de rectif, juste un petit toilage. Par contre la cage intérieure du roulement est plus grande que le maneton. Il faut baguer.
Avant de baguer il fallait faire une gorge dans les arrivée d’huile du maneton. Une fois la bague et la cage intérieure installées sur le maneton il n’y aura « plus » qu’a percer pour assurer le transfert d’huile ; ce devrait être plus facile que de percer la bague et la cage à l'avance et de bien aligner le tout lors de l’emmanchement à la presse (le perçage, ce n’est pas moi qui vais le faire et il va falloir de bons outils…).
Ce type de moteur est lubrifié à l’huile perdue qui arrive dans l’axe du maneton, via une pompe située à l'extérieur du moteur, et qui est projetée dans le bas moteur par centrifugation ; de temps en temps on vidange l’accumulation de l’huile dans le bas moteur – cqfd)
J’ai essayé de faire cette gorge à l’outil. Non seulement le maneton est très dur mais en plus avec les trous cela ne le fait pas. J’ai juste réussi à ébrécher ma plaquette..
Une solution non orthodoxe mais efficace est l’utilisation d’une meuleuse d’angle. Le maneton est bridé dans le mandrin du tour, petite vitesse de rotation et meulage a main levée.
Le résultat est satisfaisant.
J’ai ensuite tourné une bague avec 4/100 ème de serrage sur le diamètre intérieur ; j’ai laissé + 4/10 ème sur l’extérieur.
Pose de la bague sur la maneton à la presse.
Reprise du diamètre extérieur pour avoir 4/100 ème de serrage avec la cage du roulement
Pose de la cage sur le maneton à la presse.
La cage intérieure et la bague auront leurs flancs retaillés à la cote. Le diamètre extérieur de la cage intérieure ne sera pas retouché. Le jeu dans le roulement sera ajusté par rodage de l’intérieur de la cage exter qui a été montée dans la tête de bielle.
Ensuite il fallait usiner 2 rondelles de calage de la cage à rouleaux. Facile, on m’avait donné un « plan »
A y regarder de plus près ce n’est pas si simple car le plan est loin d’être à l’échelle. La toile latérale a une épaisseur de 8/10 ème et la hauteur du retour n’est que de 2,5 mm. En plus, il faut faire ça en bronze….
J’ai commencé avec un lopin de bronze d’environ 180 mm de long. Après avoir fait toute la partie droite il ne restait plus qu’a tronçonner….et la je me suis dégonflé.
A mon goût il y avait trop long en l’air pour tronçonner de manière prudente.
Je me suis dit qu’il suffisait couper le bout sur ma scie à ruban et faire une reprise au tour de « la face gauche » pour un bon parallélisme et obtenir l’épaisseur de 8/10 ème .
C’était peut être une bonne idée mais scier un rondin de bronze de dia 52 n’est pas simple. Le bronze à le « défaut » d’avoir un faible coefficient de frottement, ce qui fait que rapidement la lame glisse et n’attaque pas le métal. Il faut appuyer sur la lame et ….elle chasse ; pièce loupée
Je suis allé chercher un autre morceau de bronze de 40 mm de long. Beaucoup mieux pour la tranquillité de l’esprit.
Rebelote, j’ai usiné la partie droite et ai tronçonné en mettant 3/10 ème de sur longueur.
Ayant peur d’écraser la rondelle dans les mors doux lors de la reprise j’ai fait une rondelle de soutien pour renforcer
J’ai usiné mes mors doux sur 1,5 mm de profondeur et ai dressé ma face en prenant des petites passes de 1/10 ème ; ce serait ballot de louper la pièce à ce stade.
Bon résultat ; la cote de 8/10 ème est là et le parallélisme aussi. Une grosse demi journée de travail pour 2 rondelles….
J’ai fini ma part, au spécialiste de terminer et remonter le vilo – suite au prochain épisode