Mouais, il n'y a pas vraiment de solution simple. Tu peux toujours mesurer le diamètre du fil, la résistance, en déduire la longueur bobinée des deux côtés et avec les dimensions en sortir une estimation du nombre de spires et donc du rapport de transformation. Puis, avec le gap des éclateurs, avoir une idée de la tension d'amorçage en te basant sur la tension de claquage dans l'air sec, et voir si ça colle... mais le cumul des erreurs et des approximations risque fort de dépasser les données réelles./quote]
... Et même de plus en plus juste.
Au risque de couper les cheveux en quatre, je dirais que dans cette histoire de transfo il est difficile d'établir une hypothèse sur la structure des pertes, si les paramètres essentiels (tels que le nombre de spires et le rapport du nombre de spires) ne sont pas connus avec une précision notablement meilleure que plus ou moins vingt-cinq pour cent ...
Par exemple, dans l'estimation du nombre de spires d'un bobinage, pour calculer le nombre de spires bobinées mieux vaut (dans un premier temps) éviter de recourir à la notion de "longueur moyenne" pour une spire, parce que la longueur d'une spire est n'est pas linéairement proportionnelle au rayon de bobinage effectif, mais linéairement proportionnelle
au carré de ce rayon. Donc, le calcul rigoureux de la "longueur moyenne" des spires passe par un petit calcul, celui d'une intégrale définie ...
Amha pour déterminer le nombre de spires d'un bobinage existant, il est plus simple et moins risqué de mesurer aussi précisément que possible les rayons maxi et mini de chaque enroulement, ainsi que le pas d'enroulement des spires (en photographiant par exemple en gros plan un morceau de mètre à ruban, plaqué en regard de quelques dizaines de spires ? Cela éviterait peut-être d'écraser le diamètre du fil de cuivre, lorsqu'on le mesure avec un pied à coulisse)
L'estimation du métrage de fil à partir de la résistance mesurée pour la totalité du bobinage est - elle aussi - sujette à caution. D'une part, le coefficient de résistivité du cuivre dépend de la pureté de ce cuivre (il n'est pas du tout évident que le fil de cuivre de 1947 soit du cuivre produit par voie électrolytique), d'autre part le diamètre effectif du cuivre est également à prendre en compte, par exemple si l'on considère que l'épaisseur du vernis fait 50 microns (valeur courante), ça veut dire que la section cuivre d'un fil émaillé de diamètre 0.18 est en fait celle d'un fil de cuivre de diamètre 0.17.
Parfois, aussi, fatigue oblige, inconsciemment on a tendance à prendre pour base de calcul les chiffres qui vous arrangent. Par exemple, dans les calculs de la nuit dernière j'ai supposé que la hauteur totale ("hors-tout") de chacune des 2 bobines du secondaire était de 25 mm, parce que ça donnait une hauteur "utile" de bobinage d'environ 20 mm, et que ça collait bien avec l'hypothèse "100 spires par couche". En réalité, vu d'ici si l'on examine de près les photos des bobinages, c'est plutôt la hauteur utile de chaque bobinage qui ferait dans les 25 mm - A VERIFIER
J'a également supposé que la qualité du bobinage était magnifique, avec 5% de foisonnement seulement, mais si l'on examine les photos en gros plan d'un demi-secondaire, on s'aperçoit que la qualité du bobinage n'est pas aussi belle que ça, ne serait-ce que pour les couches en périphérie du bobinage.
Dans le cas présent, si on ne réduit pas dès le départ (via des mesures soignées) l'incertitude sur les données de base, à l'arrivée on risque de s'apercevoir que la valeur "réelle" du nombre de spires se situe dans un intervalle compris entre 12000 et 20000 spires, pour chaque demi-secondaire ... Avec une répartition "gaussienne" et le fameux intervalle de confiance de 95%, ce qui nous fera une belle jambe, même si on trouve que la valeur centrale, la plus probable (sommet de la courbe en cloche) se situe aux alentours de 16000 spires.
Donc, avec les petits moyens dont on dispose, mieux vaut prendre en compte une certaine dispersion statistique sur les données brutes, due à l'incertitude sur les mesures, en resserrant autant que possible cette incertitude. Par exemple, pour l'estimation d'un nombre de spires, ça veut dire créer des tableaux de chiffres à double entrée, avec au moins 3 valeurs (mini estimé, maxi estimé,valeur centrale) pour ceux des paramètres mesurés qui interviendront ultérieurement dans les calculs, les résultats les plus probables (pour le calcul du nombre de spires, par exemple) se situant quelque part au centre du tableau.
Idem pour l'estimation du nombre de spires au primaire ...
A ce stade, et paradoxalement, l'une des mesures les plus sûres dont on dispose est le rapport de transformation à vide (un peu plus de 10:1), tel qu'il a été mesuré sous très faible tension (9V AC au primaire).
Explication :
- s'il existe une ou plusieurs spires en court-circuit au primaire, l'énergie dissipée par effet Joule dans la ou les spires en c.c va être proportionnelle au carré de la tension en jeu (f.e.m induite dans ces spires). C'est à dire que, pour un primaire alimenté sous une tension 25 fois plus faible que la normale (225V/9V = 25) , la puissance dissipée dans les spires en court-circuit va être en première approximation 625 fois plus faible (25x25 = 625). Bon, quand je dis "625 fois" c'est seulement pour donner un ordre d'idées, parce que la perméabilité du noyau magnétique joue aussi ... Idem pour les pertes joules dans le fer, dues aux courants de Foucault.
Dans cette hypothèse (secondaire déconnecté et primaire alimenté sous 9V) on peut avancer que le transfo est véritablement très proche d'un fonctionnement "à vide", les pertes (fer + cuivre) sont alors minimales, en tous cas proportionnellement bien plus faible qu'avec un primaire alimenté sous la tension "normale" (220V ? 380V ?). Ce serait donc intéressant de mesurer le nombre de spires par volts au primaire, pour cette tension d'alimentation-là.
Cordialement, et bonne réflexion