Bonjour,
une question me vient à propos du séchage du bois. On cherche bien sûr à enlever le maximum d'eau, H2O. Mais qu'en est-il des "hydrocarbures" dont le bois est imprégné, et qui sauf erreur de ma part représentent tout ce qui brûle avant que le bois ne soit en braise. Est-ce qu'un séchage "trop musclé" pourrait faire perdre une part de ces constituants ?
Le bois c’est un mélange de lignine, de cellulose, d'eau et de plus ou moins de résine (très peu pour les feuillus, et quelques % pour les résineux).
Lors du séchage une partie de la fraction volatile va s'en aller, c'est ce qui cause l'odeur du bois, mais cette partie est marginale.
Après si tu parles des hydrocarbures qui se forment lors de la combustion il n'y en a pas dans le bois brut. Ces molécules n'apparaissent qu'en décomposant le bois lui même, mais ça se produit à haute température.
En ce qui concerne ma remarque plus haut :
L'humidité du bois est impactée par l'hygromètrie ambiante et la température ambiante.
Sur l'abaque suivante on voit le pourcentage d'eau dans le bois, en fonction de l'hygromètrie de l'air (axe du bas) et de la température (axe de gauche) :
A 80% d'hygro le bois va s'équilibrer vers 16% d'eau à 20°C, tandis qu'il le ferait à 8% à 40% d'hygro.
Donc un air plus sec permet d'obtenir un bois plus sec, ce qui est logique.
Sur le même diagramme on voit que la température a un effet moins prononcé sur l'humidité finale.
Arrivé à ce stade vous devez vous dire que je suis un peu con, j'ai dis l'inverse plus haut...
C'est parce qu'il y a un autre effet à prendre en compte : Initialement l'humidité est homogène dans le morceau de bois, et pour le quitter celle ci doit migrer à travers les fibres, c'est ce qu'on appelle la diffusion. Il se trouve que cette vitesse de diffusion double tous les environ 20°C
Par ailleurs faisont un petit bilan sur le sécheur :
Celui ci reçoit une puissance, qui permet 2 choses :
- évaporer l'eau présente dans le bois
- réchauffer l'air ambiant (qui va par exemple entrer à 20 et sortir à 30°C)
Si on veut sécher à basse hygrométrie il faudra réchauffer un plus grand débit d'air, ce qui va diminuer le rendement (il y a moins de puissance utilisée pour évaporer de l'eau)
Inversement si on sèche à haute hygrométrie et haute température on accélère la vitesse de séchage, et une plus grande part de la puissance sert à évaporer l'eau.
En résumé pour faire un sécheur solaire efficace il faut :
- Une surface transparente (une bâche en plastique suffit) exposée plein sud, sous laquelle on a une surface peinte en noir.
- Isoler les faces de la boite qui ne sont aps exposées au soleil pour essayer d'avoir une température elevée
- Un volet piloté sur le haut de la boite, qui s'ouvre en fonction de l'hygromètrie, on peut viser 80 à 90%
Enfin le séchage est aussi fortement impacté par la ventilation, on peut ajouter un ventilateur à l'intérieur, mais qui ne fonctionne qu'en brassage (pas en extracteur).
Une fois le plus gros de l'eau évaporée la température va monter, on pourra alors réduire la consigne d'humidité pilotant le clapet.