Re: Mon stirling préssurisé (Peut etre aussi le 1er du forum
Non il ne faut pas tirer au vide en dessous au contraire. Explications :
Le principe c'est que plus la quantité de gaz (en moles) est importante dans la partie travail du moteur, plus l’énergie mécanique produit par cycle est importante et ce sans augmenter la cylindrée, (sous réserve que la capacité du capteur de la zone chaude et de celui de la zone froide soient capables d'échanger suffisamment de chaleur, mais c'est autre sujet). Mais plus on met de gaz dans la partie travail du moteur plus la pression augmente et c'est pas un avantage. Car là déjà, avec 4 bars, y a longtemps qu'on ne peut plus tourner le volant moteur pour lutter contre la compression. Il patine sur l'axe (car c'est une vis de pression, il n'y a pas de méplat). Mais même s'il y avait un méplat cela contraindrait fortement l'embiellage et pourrait même faire flamber les bielles.
Pour vaincre la phase de compression, il faudrait une énergie d'autant plus considérable que la pressurisation est grande. Cela ne pourrait être obtenue que par une très grande vitesse de rotation (qu'il faudrait que le moteur soit capable de générer or il n'en a pas la puissance) ou un volant possédant un moment d'inertie d'autant plus grand que la pressurisation est élevée (et non pas nécessairement plus lourd comme la dit MARECHE car on peut très bien faire varier le moment d'inertie d'un solide sans nécessairement augmenter ou diminuer sa masse). Dans ce dernier cas il faudrait un volant totalement disproportionné. Et pour résister à ces fortes contraintes mécaniques il faudrait en outre un embiellage fortement dimensionné.
Donc pour éviter tous ces inconvénients il existe une autre solution, c'est d'équilibrer la pression de l'autre coté des pistons par une contrepression dans le carter. Et cet équilibrage est assez délicat à trouver. Du coup il est évident que le moteur doit être parfaitement étanche des deux cotés car si il y a une fuite, même petite, le système se déséquilibre vite et s’arrête. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé hier soir alors que je le faisais tourner au gaz. Y a un truc qui a laché et je sais pas encore quoi. Mais j'entends distinctement une fuite quand je gonfle la partie travail.
Il faut savoir que du fait qu'il y a une plus grande quantité de gaz dans la partie travail, le flux de chaleur transporté de zone chaude à zone froide est plus important. Le moteur chauffe donc beaucoup plus. Et comme je l'ai conçu de manière empirique, je ne sais pas quel débit de chaleur le cylindre froid peut évacuer. Je sais seulement que ça suffisait en non présurisé et qu'il pouvait tourner indéfiniment. Mais là ce n'est plus le cas. D'autre part, avant, comme il n'y avait pas de joints (autres que les joints papier) une température élevée n'était pas un problème. Là avec les joints, c'est autre chose, faut pas que ça chauffe trop sinon ça les fusille. Et comme justement ça chauffe davantage, y a un soucis.
Voilà. Ce moteur est surtout intéressant par ses imperfections qui montrent les directions vers lesquelles il faut aller pour une conception plus fiable. Car ce moteur n'est pas pour moi une fin. Mon projet à toujours été de fabriquer un moteur d'une puissance d' 1Kw et plus si possible afin d'entrainer une génératrice électrique. Mais sans expérience vouloir tout de suite attaquer un moteur d'environ 200cm3 (c'est ce que je vise en gros pour atteindre cette puissance) est irréaliste et voué à l’échec. Et puis faut pas mal de fric (ne serait ce que pour la matière) à cette échelle. Donc j'ai préféré me lancer dans la conception d'un petit moteur pour voir ce que ça donnait et acquérir de l'expérience avant de m'engager dans un gros projet plus couteux. Et ce moteur rempli de ce point de vue parfaitement ses objectifs.
Pour ce qui est de faire du froid, je ne l'ai pas fait tourner suffisamment longtemps pour que du givre se forme. De la condensation apparait assez vite mais ça givre pas. Je pense de toute façon que -4°C est le maxi qu'il puisse atteindre et donc il faut surement attendre plusieurs minute pour que ça forme du givre. Mais je vais essayer de faire une vidéo quand j'aurais réparé la fuite.
Pour finir, je ne donne pas les plans. Pour au mois 2 raisons. D'abord c'est un très gros travail de mise à jour et les plans que je fais pour moi sont souvent ébauché à la cao puis bidouillé à la main et finissent souvent plein graisse ou de cambouis dans mon atelier. Et souvent je fais des modifs au filing en cours d'usinage. Les mettre à jour nécessite beaucoup de temps que je n'ai pas. Et d'autre part je ne trouve pas très interressant de refaire ce qui a déjà été fait. Pour progresser il vaut mieux concevoir son propre moteur (c'est pourquoi je n'ai personnellement jamais fabriqué à partir de plans d'autres personnes) en évitant les écueuils auxquels se sont heurtés les prédécesseurs. C'est pour ça que je vous ai donné les défauts du miens. Ceux qui voudraient se lancer dans l'aventure en savent maintenant autant que moi sur ce qu'il ne faut pas faire sans avoir eu à construire ce moteur pour l'apprendre.