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FB29
Rédacteur
Bonjour,
J'ai décidé de remettre en état un microscope Zeiss Laboval acquis récemment. L'engin, de facture classique, semble banal au premier abord . Malgré la réputation de la marque je ne me doutais pas que j'allais découvrir un petit bijou de mécanique
Microscope Zeiss Laboval 2
Le mécanisme de montée descente de la platine est pour ainsi dire bloqué, probablement par la graisse qui a gommé au fil des années. En effet on voit des traces huileuses autour des mécanismes, preuve que la graisse s'est décomposée en deux parties. La partie huileuse a migré sur les pièces avoisinantes, ne laissant qu'une partie visqueuse sur les mécanismes. Plus tard je découvrirai que la crémaillère de manœuvre est incrusté d'un dépôt solide pratiquement sec qu'on ne peut enlever qu'avec un moyen un peu coercitif (cure-dent en bois en l'occurence) . Une remise en état s'impose !!!
Les éléments périphériques sont interchangeables (par exemple on trouve plusieurs versions des tubes oculaires en version mono ou stéréoscopique) et se retirent en un tournemain. Rapidement il ne reste plus que le socle et le bâti du microscope.
Mécanisme de montée / descente Zeiss Laboval 2
On commence par séparer le socle du bâti en retirant les 3 vis de fixation que l'on atteint en libérant au préalable le potentiomètre de réglage et le porte fusible. Première surprise, le socle et le bâti sont positionnés fermement entre eux par deux solides goupilles en acier de bon calibre .
Cela ne semble pas vraiment nécessaire par l'usage auquel est destiné l'instrument . Mais c'est un premier bon signe d'une réalisation de qualité, on se dit que ça commence à ressembler à de la belle mécanique .
Vis de fixation du bâti
Ensuite on démonte dans l'ordre:
- le cache supérieur en équerre (2 vis)
- le ressort de rappel que l'on décroche de la patte de fixation à la base
- la coulisse de montée / descente (4 vis traversantes que l'on voit sur les photos pour montage sur le bâti). Dans mon cas la plaque de base de la coulisse était un peu plus large que l'écartement entre les vis de réglage du bâti, ce qui m'a obligé à libérer toutes les vis pour passer la plaque légèrement en biais sans toucher aux vis de réglage.
- le double engrenage monté sur son tasseau support (2 vis)
- les deux boutons de commande (une vis centrale pour chaque). L'un des boutons a une rondelle élastique de précontrainte et une petite rondelle d'appui que l'on met de côté. On aperçoit aussi à ce stade un écrou à fentes de manœuvre qu'il n'est pas nécessaire de retirer pour le moment.
- le cylindre de commande à vis sans fin (2 vis pointeau accessible au travers des deux trous près des vis de fixation du socle.
Coulisse de montée / descente
La coulisse est montée sur glissières à billes (deux fois quatre billes de chaque côté avec cale perforée d'écartement) que l'on peut démonter en retirant les quatre vis de chaque glissière. On obtient alors l'ensemble des pièces suivantes (désolé pour le papier journal, je ne pensais pas publier sur le forum à ce moment là ). D'un autre côté le papier journal c'est bien pour absorber toute la vieille graisse
Les pièces du mécanisme de montée / descente
Après nettoyage on découvre le les différentes pièces du cylindre de commande monté entre deux butées à billes
Cylindre de commande Zeiss Laboval 2
On découvre d'abord un axe de commande central sur lequel sont montés les deux boutons de manœuvre. Sur cet axe est vissé avec un filet à pas très fin un arbre à vis sans fin. Une goupille cylindrique n'autorise qu'une rotation d'un demi-tour environ, limité par la lumière pratiquée dans l'arbre à vis sans fin (partie gauche de la photo).
Le système permet un ajustement fin et un réglage grossier avec la même commande .
Ajustement fin: l'axe de commande tourne librement, guidé par les butées à billes avec un mouvement très fluide. Par contre la rotation est limitée à un demi tour par la goupille qui circule dans la lumière pratiquée dans l'arbre à vis sans fin. L'arbre à vis sans fin est maintenu en position par une rondelle de friction montée sur le support de roulement que l'on voit à droite sur la photo. Ce support comporte une lumière qui permettra son entraînement ultérieur en mode ajustement grossier . Lors de la rotation de l'axe de commande l'arbre à vis sans fin se déplace légèrement en translation grâce au filetage à pas fin entre les deux pièces (non visible sur les photos) et provoque une légère rotation du pignon mené .
Réglage grossier: au terme de la rotation pour l'ajustement fin, la goupille de l'axe de commande appuie sur le bord de la lumière de l'arbre de la vis sans fin qu'elle entraîne. A l'autre extrémité un téton rectifié entraîne le support de roulement au travers de la lumière dans laquelle il s'insère. Le mouvement est nettement plus dur car il est freiné par la rondelle de friction. La vis sans fin tourne pour entraîner en rotation le pignon mené pour un déplacement rapide .
La roue menée peut donc tourner: soit directement par rotation de la vis sans fin pour les réglages grossiers, soit par translation de la vis sans fin sur l'axe de commande pour les ajustements fins. Si fins d'ailleurs que on ne peut pas les distinguer à l'œil nu On peut le sentir au toucher par contre .
Ajustement fin
On regraisse soigneusement l'ensemble avant remontage avec une graisse à roulement au lithium.
Cylindre de commande à roulement à billes et justement fin
On replace le cylindre de commande dans le bâti du microscope dont on admire au passage les parois finement usinées. On repère soigneusement l'emplacement des vis pointeau de blocage pour qu'elles se logent exactement dans les deux trous prévus à cet effet dans le cylindre (montage en aveugle en tâtonnant un peu).
On prend garde à ne pas faire mordre les vis sur les parties vierges du cylindre, ce serait une faute de goût , presque une offense à cette belle mécanique !. On utilise un tournevis fin car en final les têtes de vis sont noyées dans le métal.
Les vis pointeau sur le côté du bâti servent à régler les glissières en usine, il n'y a pas lieu d'y toucher. Elles sont réglées une fois pour toute en usine et sont ensuite recouvertes par la peinture qui scelle l'ensemble.
Bâti usiné
Emplacement des vis pointeau Zeiss Laboval 2
Accès des vis pointeau
On remonte le double pignon de commande sur son tasseau. Au passage on note le surfaçage du tasseau, le lamage avec rondelle acier bleui, la rectification de la vis avec son point de centre . Quand on s'appelle Zeiss on aime la belle mécanique , même si parfois la nécessité de faire si beau est discutable . Mais visiblement ici il n'y a pas de concessions avec la qualité
Tasseau usiné
Tasseau et pignons de commande
Pignons et axe rectifié Zeiss Laboval 2
On remonte l'ensemble dans le bâti en laissant les vis desserrées pour le moment, dans l'attente du réglage final.
Ensemble de commande remonté
On Vérifie que la crémaillère de la coulisse est parfaitement parallèle au bord de la coulisse sur marbre avec un jeu de cales, ceci pour pour garantir un jeu constant sur la course (ce n'est pas le cas sur la photo ce qui m'a valu un re-démontage par la suite ).
Crémaillère
On remonte la coulisse à billes avec une bonne graisse consistante pour la fluidité du mouvement. La graisse sert aussi à maintenir les billes en place lors du montage. On serre toutes les vis modérément pour le moment.
Coulisse à billes Zeiss laboval 2
Coulisse remontée
On remonte la coulisse dans le bâti au moyen des quatre vis traversantes en laissant un peu de jeu. J'ai hésité à pratiquer de petites échancrures pour laisser passer les têtes de vis de réglage, mais finalement j'ai réussi à tout faire passer en biais sans tout éparpiller . On vérifie que la coulisse circule librement, les glissières étant bien en appui sur les vis de réglage incrustées dans le bâti et qu'il n'y a donc pas lieu de toucher sous peine de détériorer la peinture. On serre progressivement toutes les vis en vérifiant que la coulisse circule librement .
Puis vient le moment du réglage final de la pignonnerie. . On fait tourner le pignon vers la gauche (anti-horaire) avec les boutons de commande jusqu'à ce que la goupille du pignon principal soit en butée avec le cylindre de commande.
On positionne la coulisse avec sa partie inférieure légèrement plus basse que la base (dépassement d'environ 1 mm) pour garantir un débattement maximal. La butée ne doit pas se faire sur la goupille sinon les efforts engendrés dérèglent le tasseau .
On règle alors le tasseau pour que les deux pignons soient correctement engrenés à la fois dans la crémaillère et dans la vis sans fin . Il y a un petit coup de main à prendre . On serre ensuite les deux vis de maintien du tasseau au travers des trous pratiqués à cet effet dans la glissière. Après avoir raccroché le ressort on vérifie sur toute la translation que le jeu est constant et minimal et que le mouvement est parfaitement fluide, comme il se doit (on ne force pas en fin de course pour ne pas risquer un déréglage du tasseau) .
Cordialement,
FB29
J'ai décidé de remettre en état un microscope Zeiss Laboval acquis récemment. L'engin, de facture classique, semble banal au premier abord . Malgré la réputation de la marque je ne me doutais pas que j'allais découvrir un petit bijou de mécanique
Microscope Zeiss Laboval 2
Le mécanisme de montée descente de la platine est pour ainsi dire bloqué, probablement par la graisse qui a gommé au fil des années. En effet on voit des traces huileuses autour des mécanismes, preuve que la graisse s'est décomposée en deux parties. La partie huileuse a migré sur les pièces avoisinantes, ne laissant qu'une partie visqueuse sur les mécanismes. Plus tard je découvrirai que la crémaillère de manœuvre est incrusté d'un dépôt solide pratiquement sec qu'on ne peut enlever qu'avec un moyen un peu coercitif (cure-dent en bois en l'occurence) . Une remise en état s'impose !!!
Les éléments périphériques sont interchangeables (par exemple on trouve plusieurs versions des tubes oculaires en version mono ou stéréoscopique) et se retirent en un tournemain. Rapidement il ne reste plus que le socle et le bâti du microscope.
Mécanisme de montée / descente Zeiss Laboval 2
On commence par séparer le socle du bâti en retirant les 3 vis de fixation que l'on atteint en libérant au préalable le potentiomètre de réglage et le porte fusible. Première surprise, le socle et le bâti sont positionnés fermement entre eux par deux solides goupilles en acier de bon calibre .
Cela ne semble pas vraiment nécessaire par l'usage auquel est destiné l'instrument . Mais c'est un premier bon signe d'une réalisation de qualité, on se dit que ça commence à ressembler à de la belle mécanique .
Vis de fixation du bâti
Ensuite on démonte dans l'ordre:
- le cache supérieur en équerre (2 vis)
- le ressort de rappel que l'on décroche de la patte de fixation à la base
- la coulisse de montée / descente (4 vis traversantes que l'on voit sur les photos pour montage sur le bâti). Dans mon cas la plaque de base de la coulisse était un peu plus large que l'écartement entre les vis de réglage du bâti, ce qui m'a obligé à libérer toutes les vis pour passer la plaque légèrement en biais sans toucher aux vis de réglage.
- le double engrenage monté sur son tasseau support (2 vis)
- les deux boutons de commande (une vis centrale pour chaque). L'un des boutons a une rondelle élastique de précontrainte et une petite rondelle d'appui que l'on met de côté. On aperçoit aussi à ce stade un écrou à fentes de manœuvre qu'il n'est pas nécessaire de retirer pour le moment.
- le cylindre de commande à vis sans fin (2 vis pointeau accessible au travers des deux trous près des vis de fixation du socle.
Coulisse de montée / descente
La coulisse est montée sur glissières à billes (deux fois quatre billes de chaque côté avec cale perforée d'écartement) que l'on peut démonter en retirant les quatre vis de chaque glissière. On obtient alors l'ensemble des pièces suivantes (désolé pour le papier journal, je ne pensais pas publier sur le forum à ce moment là ). D'un autre côté le papier journal c'est bien pour absorber toute la vieille graisse
Les pièces du mécanisme de montée / descente
Après nettoyage on découvre le les différentes pièces du cylindre de commande monté entre deux butées à billes
Cylindre de commande Zeiss Laboval 2
On découvre d'abord un axe de commande central sur lequel sont montés les deux boutons de manœuvre. Sur cet axe est vissé avec un filet à pas très fin un arbre à vis sans fin. Une goupille cylindrique n'autorise qu'une rotation d'un demi-tour environ, limité par la lumière pratiquée dans l'arbre à vis sans fin (partie gauche de la photo).
Le système permet un ajustement fin et un réglage grossier avec la même commande .
Ajustement fin: l'axe de commande tourne librement, guidé par les butées à billes avec un mouvement très fluide. Par contre la rotation est limitée à un demi tour par la goupille qui circule dans la lumière pratiquée dans l'arbre à vis sans fin. L'arbre à vis sans fin est maintenu en position par une rondelle de friction montée sur le support de roulement que l'on voit à droite sur la photo. Ce support comporte une lumière qui permettra son entraînement ultérieur en mode ajustement grossier . Lors de la rotation de l'axe de commande l'arbre à vis sans fin se déplace légèrement en translation grâce au filetage à pas fin entre les deux pièces (non visible sur les photos) et provoque une légère rotation du pignon mené .
Réglage grossier: au terme de la rotation pour l'ajustement fin, la goupille de l'axe de commande appuie sur le bord de la lumière de l'arbre de la vis sans fin qu'elle entraîne. A l'autre extrémité un téton rectifié entraîne le support de roulement au travers de la lumière dans laquelle il s'insère. Le mouvement est nettement plus dur car il est freiné par la rondelle de friction. La vis sans fin tourne pour entraîner en rotation le pignon mené pour un déplacement rapide .
La roue menée peut donc tourner: soit directement par rotation de la vis sans fin pour les réglages grossiers, soit par translation de la vis sans fin sur l'axe de commande pour les ajustements fins. Si fins d'ailleurs que on ne peut pas les distinguer à l'œil nu On peut le sentir au toucher par contre .
Ajustement fin
On regraisse soigneusement l'ensemble avant remontage avec une graisse à roulement au lithium.
Cylindre de commande à roulement à billes et justement fin
On replace le cylindre de commande dans le bâti du microscope dont on admire au passage les parois finement usinées. On repère soigneusement l'emplacement des vis pointeau de blocage pour qu'elles se logent exactement dans les deux trous prévus à cet effet dans le cylindre (montage en aveugle en tâtonnant un peu).
On prend garde à ne pas faire mordre les vis sur les parties vierges du cylindre, ce serait une faute de goût , presque une offense à cette belle mécanique !. On utilise un tournevis fin car en final les têtes de vis sont noyées dans le métal.
Les vis pointeau sur le côté du bâti servent à régler les glissières en usine, il n'y a pas lieu d'y toucher. Elles sont réglées une fois pour toute en usine et sont ensuite recouvertes par la peinture qui scelle l'ensemble.
Bâti usiné
Emplacement des vis pointeau Zeiss Laboval 2
Accès des vis pointeau
On remonte le double pignon de commande sur son tasseau. Au passage on note le surfaçage du tasseau, le lamage avec rondelle acier bleui, la rectification de la vis avec son point de centre . Quand on s'appelle Zeiss on aime la belle mécanique , même si parfois la nécessité de faire si beau est discutable . Mais visiblement ici il n'y a pas de concessions avec la qualité
Tasseau usiné
Tasseau et pignons de commande
Pignons et axe rectifié Zeiss Laboval 2
On remonte l'ensemble dans le bâti en laissant les vis desserrées pour le moment, dans l'attente du réglage final.
Ensemble de commande remonté
On Vérifie que la crémaillère de la coulisse est parfaitement parallèle au bord de la coulisse sur marbre avec un jeu de cales, ceci pour pour garantir un jeu constant sur la course (ce n'est pas le cas sur la photo ce qui m'a valu un re-démontage par la suite ).
Crémaillère
On remonte la coulisse à billes avec une bonne graisse consistante pour la fluidité du mouvement. La graisse sert aussi à maintenir les billes en place lors du montage. On serre toutes les vis modérément pour le moment.
Coulisse à billes Zeiss laboval 2
Coulisse remontée
On remonte la coulisse dans le bâti au moyen des quatre vis traversantes en laissant un peu de jeu. J'ai hésité à pratiquer de petites échancrures pour laisser passer les têtes de vis de réglage, mais finalement j'ai réussi à tout faire passer en biais sans tout éparpiller . On vérifie que la coulisse circule librement, les glissières étant bien en appui sur les vis de réglage incrustées dans le bâti et qu'il n'y a donc pas lieu de toucher sous peine de détériorer la peinture. On serre progressivement toutes les vis en vérifiant que la coulisse circule librement .
Puis vient le moment du réglage final de la pignonnerie. . On fait tourner le pignon vers la gauche (anti-horaire) avec les boutons de commande jusqu'à ce que la goupille du pignon principal soit en butée avec le cylindre de commande.
On positionne la coulisse avec sa partie inférieure légèrement plus basse que la base (dépassement d'environ 1 mm) pour garantir un débattement maximal. La butée ne doit pas se faire sur la goupille sinon les efforts engendrés dérèglent le tasseau .
On règle alors le tasseau pour que les deux pignons soient correctement engrenés à la fois dans la crémaillère et dans la vis sans fin . Il y a un petit coup de main à prendre . On serre ensuite les deux vis de maintien du tasseau au travers des trous pratiqués à cet effet dans la glissière. Après avoir raccroché le ressort on vérifie sur toute la translation que le jeu est constant et minimal et que le mouvement est parfaitement fluide, comme il se doit (on ne force pas en fin de course pour ne pas risquer un déréglage du tasseau) .
Cordialement,
FB29
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