Le langage technique "fleuri" de l'horlogerie

  • Auteur de la discussion SULREN
  • Date de début
S

SULREN

Compagnon
Bonjour,
Les horlogers sont, légitimement, très pointilleux sur la minutie et la rigueur dans l’exécution du travail et sur la justesse dans le choix des termes techniques.
Mais ils ne sont pas pétris que de l’austérité du laiton durci et de l’acier trempé. Ils ne manquent pas de poésie et s'expriment dans une langue diverse et fleurie.

EXEMPLE: DESCRIPTION DE LA SONNERIE DU CARILLON VEDETTE:

« Pour le déclenchement de la sonnerie des 4/4, une came fixée sur la chaussée soulève tous les 1/4 h la détente 4/4 (1). Le bras soulève l’accrochoir (3) ; le bras (4) sort de l’encoche du limaçon 4/4 (5) et permet à l’arbre d’arrêt (6) de libérer le rouage. La roue de volant (7) vient alors buter contre le bras (2), c’est le délai. Quand la came abandonne la détente (1) , le bras (2) libère complètement le rouage des quarts.
Pendant la sonnerie des 4/4, une came, solidaire du limaçon 4/4 (5) soulève la détente longue (1) cependant que l’accrochoir (9) libère la virgule (10) et le râteau (11) qui tombe sur le limaçon heure (12). La roue de volant (13) vient alors buter contre la détente (1), c’est le délai. Quand la came abandonne la détente (1), la détente (1) libère complètement le rouage des heures. Au dernier coup de la sonnerie, l’accrochoir (9) vient dans l’épaulement de la virgule (10) et provoque l’arrêt du rouage ».


On imagine le râteau tombant sur ce pauvre limaçon qui déambulait sur la chaussée, sous laquelle une came était planquée, qui a soulevé la détente, faisant sortir le bras de l’encoche du limaçon, et faisant buter la roue contre ce bras.
Il en résulte une grande mêlée, mais finalement la came abandonne la détente, permettant à l’accrochoir de sonner la fin de la récréation en tombant dans l’épaulement de la virgule.

Plus loin, pour d'autres sonneries, on trouve un « chaperon » qui joue du « détentillon ».
Il ne manque plus que le loup, le renard et la belette. On a déjà le goupil(le).
Je n’ai pas trouvé l’équivalent dans le langage de la Mécanique Générale….mais peut-être qu’en cherchant bien…..


DANS UN AUTRE REGISTRE "PLUS GAULOIS":
Si vous avez besoin de corriger les effets du chaud et du froid sur la verge, lisez ce que préconise le grand horloger Thiout :

« Pour corriger les effets du chaud et du froid sur la verge du pendule, M Thiout propose dans son ouvrage divers moyens, dont le plus simple est une contre verge fixée au mur près de l’horloge ; cette contre verge remonte le pendule vers son point de suspension, en sorte qu’il conserverait toujours la même longueur si le mur, lui-même, n’éprouvait pas de changement par les diverses températures».

C’est en page 236 du Tome Premier de l’ouvrage :
Histoire de la Mesure du Temps Par Les Horloges
écrit par le non moins grand horloger Ferdinand Berthoud.

Un étudiant qui choisirait comme sujet de fin d’études :
«L’étude consistant à déterminer et à résoudre les équations qui décrivent la façon dont la contre verge corrige les effets du chaud et du froid sur la verge».
assurerait déjà deux bons tiers de la note par le seul titre du travail, s’il tombait sur un jury constitué de bons vivants. :)
 
Dernière édition:
V

Vergobretos

Compagnon
Hello,
Honni soit qui mal y pense, M. Thiout...

Slts
 
J

JCS

Compagnon
Plus loin, pour d'autres sonneries, on trouve un « chaperon » qui joue du « détentillon ».

Intéressant, y a-t-il un dessin qui va avec ?
je me posais la question sur le détentillon, à la suite du document publié par Wuwu ( que j'ai un peu malmené ) sur une autre discussion. J'ai plutôt tendance à penser que c'est le couteau qui pénètre dans le chaperon !
Le détentillon, me semble-t-il, joue avec le délai

Je n’ai pas trouvé l’équivalent dans le langage de la Mécanique Générale….mais peut-être qu’en cherchant bien…..

Peut-être que la mécanique générale est une héritière sérieuse de l'horlogerie et de la serrurerie...

@+
JC.
 
S

SULREN

Compagnon
Bonjour,
@JCS:
Le langage de l’horlogerie est tout aussi sérieux que celui des autres arts et techniques. Il trouve ses racines dans le Français ancien et certains de ses termes ont de ce fait un petit charme désuet, fort sympathique.
Je me suis juste permis de le voir sous l’angle de la plaisanterie.
De même quand j’ai dit que le chaperon joue du détentillon, c’était juste une façon d’associer ces deux mots sympathiques.

On sait bien que la roue de chaperon (roue de compte) commande le bras d’arrêt en laissant tomber le couteau porté par ce dernier au commencement d’un creux.
Le détentillon est le bras supérieur de l’équerre (dite aussi détente) et porte la palette du détentillon (dite aussi face de délai). En ne laissant frapper qu’un coup (demies) le détentillon fait que le couteau se retrouve à la fin du creux dans lequel il était, prêt à remonter sur un sommet et à permettre la sonnerie des heures.

Je ne trouve pas le mot « détentillon » dans le Vial. C’est « le bras supérieur ».
Je le trouve dans le petit livre jaune de Oscar Beausoleil (qui a la prétention de traiter toute l’horlogerie : réveil, comtoise, mvt de Paris, carillon, outillage , travaux pratiques, etc, en 63 pages format de poche).
Je le trouve dans Diderot et d’Alembert sur une planche et un texte tirés d’un livre de Thiout, montrant un précurseur de mvt de Paris, à verge, et dont l’équerre fait un angle de presque 90 degrés (d'où le nom), contrairement aux mvts de Paris (un vé).
Il est aussi dans le dictionnaire de Berner et dans le Richard Chavigny.

EDIT:
Par pure curiosité linguistique j’ai cherché l’origine des termes détentillon et chaperon.
- Dans le Littré on trouve le mot chaperon déjà au temps de Joachim Du Bellay et même de Louis XI (vers 1430) dans une signification autre que celle attribuée par l’horlogerie.
- Par contre détentillon a été créé par les horlogers. Le Littré dit : « terme d’horlogerie. Détente levée par la roue des minutes ».
Eux aussi, comme Diderot et d’Alembert appellent la roue de chaussée « roue des minutes ».
On aurait pu trouver détentillon en arquebuserie, pour faire péter l’arquebuse par exemple, avant que les « orlogeurs, orlogiers, horologeurs » ne se l’appropriassent.
 
Dernière édition:
P

Precis84

Compagnon
Bonjour

ENCYCLOPEDIE.jpg
 
J

jdg

Compagnon
Bonsoir,

Détentillon est un terme très explicite empreinté à
l’Arquebuserie.
( la détente et le détentillon en sonnerie horlogerie )
 
Dernière édition:
J

JCS

Compagnon
Dans un mouvement de Paris, le détentillon est en haut et au bout du vé et contribue au délai.
Au XVIIIè on disait qu'il était actionné par la roue des minutes et aujourd'hui par la roue de centre.

A la bonne heure !

JC.
 
S

SULREN

Compagnon
Bonjour,
Détentillon est un terme très explicite empreinté à
l’Arquebuserie.
Bonjour,

C’était ma première hypothèse, comme je l’ai dit à la fin de l’EDIT de mon post #6:
"On aurait pu trouver détentillon en arquebuserie, pour faire péter l’arquebuse par exemple, avant que les « orlogeurs, orlogiers, horologeurs » ne se l’appropriassent".

Je partais de l’idée que le seul art mécanique, aussi ancien que l’horlogerie, et comportant des détentes, gachettes, ressorts, et autres dispositifs de déclenchement, ne pouvait être que l’arquebuserie,....et bien moins probablement la serrurerie.

Mais je n’ai pas trouvé l’évidence que le terme « détentillon » avait été utilisé en arquebuserie avant de l’être en horlogerie. D’où ma position prudente de me fier au Littré, tout en étant bien conscient du fait que le Littré est un ouvrage de référence indiscutable en matière de langue française générale, mais pas en matière de termes techniques ni de jargon de métier.
Je veux donc bien croire qu’il y avait dans une arquebuse (ou dans un rouet), une gachette et un détentillon, comme il y a dans les armes d’aujourd’hui une gachette et une queue de détente.

Les horlogers auraient emprunté, lorsqu'ils ont eu à nommer leur dispositif de déclenchement "devant faire parler le timbre", un terme existant utilisé pour "faire parler la poudre".
 
Dernière édition:
N

Narvalo

Nouveau
Plus loin, pour d'autres sonneries, on trouve un « chaperon » qui joue du « détentillon »

En fait, c'est quelque part assez juste dans le cas d'espèce... :)

1521914778.png

Je vous laisse le soin de trouver les explications et la source mais à l'heure où l'on a entrepris de numériser la quasi intégralité du patrimoine imprimé de l'humanité, le « néo-horloger » n'est pas toujours celui qu'on croit et l'argument d'autorité - souvent auto-proclamée - prend du plomb dans l'aile. Bon week-end :-D
 
S

SULREN

Compagnon
Re,
Dans un mouvement de Paris, le détentillon est en haut et au bout du vé et contribue au délai.
Au XVIIIè on disait qu'il était actionné par la roue des minutes et aujourd'hui par la roue de centre.

A la bonne heure !

Je vais peut-être dire une ânerie, n’ayant que des connaissances partielles en horlogerie, mais je trouve que le vocabulaire du XVIIIe siècle est plus cohérent.
Dans un mvt de Paris on a un « mobile de centre » (roue de centre).
Diderot et d’Alembert (D&A) l’appelle « roue de longue tige ».

La tige est prolongée au-delà de la grande platine et porte la « roue de chaussée ».
D&A dit « la tige passe à la quadrature pour porter la roue de minutes ».

C’est cette chaussée, ou roue des minutes pour D&A, qui porte les goupilles qui libèrent la détente (que D&A appelle aussi détente) et donc son « bras supérieur », que D&A appelle « détentillon ».

Ce n’est que de la terminologie, tout le monde ayant en tête les mêmes choses.

Mais qui porte les goupilles : c’est bien la chaussée, pas le mobile de centre. Si je fait tourner l’aiguilles des minutes avec mon doigt, je fais tomber la détente, et son détentillon, sans que le mobile de centre ait bougé.
Il me parait plus rigoureux de dire que c'est la chaussée (ou roue des minutes pour D&A) qui actionne le détentillon.
Bien sûr, en utilisation normale, la chaussée tournant en phase avec le mobile de centre on peut dire que c'est la roue de centre qui actionne.
 
Dernière édition:
J

JCS

Compagnon
Je vais peut-être dire une ânerie, n’ayant que des connaissances partielles en horlogerie, mais je trouve que le vocabulaire du XVIIIe siècle est plus cohérent.

Les anciens ont souvent tendance à penser que c'était mieux avant. On se demande alors pourquoi les choses changent ?

ais qui porte les goupilles : c’est bien la chaussée, pas le mobile de centre. Si je fait tourner l’aiguilles des minutes avec mon doigt, je fais tomber la détente, et son détentillon, sans que le mobile de centre ait bougé.
Il me parait plus rigoureux de dire que c'est la chaussée (ou roue des minutes pour D&A) qui actionne le détentillon.
Bien sûr, en utilisation normale, la chaussée tournant en phase avec le mobile de centre on peut dire que c'est la roue de centre qui actionne.

Juste remarque ! J'ai tapé un peu trop vite sur le clavier. Il faut savoir que je ne suis qu'un petit horloger de campagne. Mon quotidien est de faire fonctionner au meilleur prix les garde-temps que l'on me confie. J'ai calculé, j'ai du voir passer entre mes mains plus de 1000 mouvements de Paris !
Je ne suis qu'un modeste débutant en rhétorique.

J'aperçois Narvalo ( le bien nommé ? ) qui arrive tout neuf dans ce forum et qui semble expert en la matière.

@+
JC.
 
S

SULREN

Compagnon
Re,
Les anciens ont souvent tendance à penser que c'était mieux avant. On se demande alors pourquoi les choses changent ?

En disant que je trouvais que le vocabulaire du XVIIIe me semblait plus cohérent, je faisais juste référence à ta phrase :
« Au XVIIIe on disait qu'il était actionné par la roue des minutes et aujourd'hui par la roue de centre »

Et pas au vocabulaire du XVIIIe siècle en général. Chacun se fera l’opinion qu’il veut sur l’évolution survenue au vocabulaire depuis, ainsi que plus généralement sur la façon de s'exprimer en Français.
Ne portons pas de jugement sur la validité de ce que pensent les anciens (ou les jeunes dureste) sur le présent versus le passé.*

N'amorçons pas de dérapage. Tout le monde s'en portera mieux sur le forum.
 
M

Madman

Compagnon
Les horlogers ont ceci de commun avec les proxénètes, c’est que tous les deux peuvent se targuer de « contrôler les ébats » dans le cadre de leur profession !
 
S

SULREN

Compagnon
Les horlogers ont ceci de commun avec les proxénètes, c’est que tous les deux peuvent se targuer de « contrôler les ébats » dans le cadre de leur profession !

Salut Madman,
Oui mais couvre toi bien, toi qui rhabille beaucoup dans la Confédération :
Garde en tête la contrepèterie :

Un horloger suisse a trouvé un trou propice menant à la Chaux de Fonds.
 
R

Romain 63

Compagnon
Sympathique contrepèterie Sulren, par contre j ai plus de mal avec le présent versus le passé je me suis peut être pas engagé dans la bonne voie
 
S

SULREN

Compagnon
par contre j ai plus de mal avec le présent versus le passé

Bonjour Romain,

Je fais mes excuses à tous pour avoir utilisé un mot provenant du Latin, couramment utilisé aujourd’hui en Anglais, Italien, Espagnol, peut-être moins en Français. On l’écrit en général en abrégé : soit « vs ».

Il signifie : Par opposition, vis-à-vis de, en comparaison à , comme une alternative à.

Larousse dit : "Versus = Par opposition à. (S'emploie en linguistique, surtout sous la forme vs, quand on a affaire à des oppositions de type binaire : masculin vs féminin.)"

Les Anglais l’utilisent beaucoup (et ils ont déteint sur moi parce que j’ai exercé ma vie professionnelle en grande partie dans cette langue).
Exemples :
Studies on the costs of rural versus urban car usage.
Etudes sur le coût de l'utilisation des voitures en milieu urbain par rapport au milieu rural.

The question of electricity versus gas for cooking.
La question de l’électricité comme alternative au gaz pour cuisiner.

Dans la discussion parasite qui s’était amorcé sur les avantages/inconvénients du vocabulaire horloger du XVIIIe siècle comparé au vocabulaire horloger actuel, l'expression « le présent versus le passé » était une façon de faire référence à ce débat, en voulant faire court (j’aurais même dû écrire « vs »).
 
Dernière édition:
F

f6exb

Compagnon
Dans la discussion parasite qui s’était amorcé sur les avantages/inconvénients du vocabulaire horloger du XVIIIe siècle comparé au vocabulaire horloger actuel, l'expression « le présent versus le passé » était une façon de faire référence à ce débat, en voulant faire court (j’aurais même dû écrire « vs »).
Là tu m'a eu :
Je cherchais une contrepèterie dans ta phrase.
J'avais "prépuce" grâce à "présent" passé et "versus", mais je ne trouvais pas la suite :).
 
S

SULREN

Compagnon
Bonjour,
@ f6exb :
Désolé de t’avoir fait chercher pour rien, ainsi que Romain 63. :wink: Mais je vous rassure, je n’ai pas plus de compétences en contrepèteries qu’on ne m’en prête en horlogerie.

@Precis84 :
Merci pour le lien vers ce dictionnaire La Furetière de 1640 plein d’enseignements sur notre langue à cette époque.
Au premier abord j’ai été enchanté de voir qu’il traitait des « Arts mechaniques », mais au deuxième «rabord» j’ai été un peu déçu parce que je n’y ai rien trouvé sur : horlogerie, ologers, ologiers, orologeurs……. J’ai peut-être mal cherché.

On est aussi un peu « Gros-Jean comme devant » de ne rien trouver sur le mot détentillon , dont nous avons cherché l’origine dans des posts précédents.

On trouve juste détente et il ne s’agit que d’armes à feu.

Il est cependant question de denture et de roues dentées.

On apprend aussi que les orgues n’arrêtent pas de changer de sexe. Ce dico, de 1640, dit que orgue était autrefois masculin. Il était donc devenu féminin en 1640 et aujourd’hui il est de nouveau masculin, ……tout en continuant à être féminin : « quand le mot est utilisé au pluriel pour faire référence à un unique instrument ». On dit: les grandes orgues de la cathédrale Saint Martin.
En voilà un qui est un adepte du transgenre. :-D

Dico 1640.jpg
 
Dernière édition:
R

Romain 63

Compagnon
Ahah, desolé pour le quiproquo, l'asterisque m'a fait douter, alors j'etais parti sur un " prepuce est assez.. quelquechose" mais ca n'avait pas de sens!?

Bon j'arrete de polluer ce fil, car si je saisis globalement l'arquebuserie, l'horlogerie me depasse.

En tous cas, merci pour la decouverte de nouveaux mots, tout comme vous le littré est mon allier, mais tout n'y est pas.

Bonne journée
 
S

SULREN

Compagnon
Re,
car si je saisis globalement l'arquebuserie, l'horlogerie me dépasse.

Sans être roué en horlogerie, tu dois travailler sur des pièces qui y ressemblent, avec le « rouet » de la platine de mise à feu de tes pistolets (très) anciens. « Attention à ne pas te blesser avec le ressort» comme disent les horlogers aux débutants en horlogerie.

tout comme vous le littré est mon allié, mais tout n'y est pas.

Avant Internet je n’avais que le Emile Littré comme référence de la langue française ancienne et moderne. Ensuite est apparu de Trésor de La Langue Française (TLF), qui est ma nouvelle référence, même s’il se focalise plutôt sur la langue des XIXe et XXe siècles, alors que le Littré remonte aussi loin dans le passé qu’il le peut.
Le TLF est en accès libre sur le net (comme le dictionnaire de l’horlogerie de Berner), mais faut-il en dire pour autant qu’il est nul?

Sous arquebuserie on trouve :

ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1535 arquebouserie « troupe armée d'arquebuses, ensemble des arquebuses » (Pap. de Granvelle, ii, 365 ds Barb. Misc. 8, 1 : D'ung cousté et d'aultre fu le rencontre tel, tant avec l'arquebouserie que main à main); 1539 hacquebuterie (A. mun. Angers, EE 3 ds Gdf. Compl.); 1549 hacquebuserie (Compte quatriesme de Robert de Bouloingne, fo262 roCh. des Comptes Lille, B 2476, ibid.); 1551 harquebuzerie (Du Villars, Mém. II, ibid.); 1616-20 arquebuserie (Aub., Hist. univ., I, 273 ds Dict. hist. Ac. fr.); 2. 1701 (Fur. : Arquebuserie. C'est le métier d'Arquebusier); 3. 1845 (Besch. : Arquebuserie [...] magasin d'arquebuses). Dér. de arquebuse* (sous ses différentes formes); suff. -erie*.

Les arquebuses sont apparues vers 1380. Elles étaient à mèche, le rouet n'arrivant que bien plus tard, inspiré probablement de l’horlogerie qui était déjà bien développée dès 1330.

On trouve sur Gogol :
« Mais très tôt, on assiste à l’apparition des premiers horlogers dignes de porter ce nom : l’Anglais Richard de Wallingford (autour de 1330) et l’Italien Giovanni Dondi (seconde partie du XIVe siècle), qui passent tous deux maîtres dans l’art de construire des horloges astronomiques. À partir de ces deux précédents, quelques horlogers acquièrent une certaine renommée ; mais il faut attendre la fin du XVe siècle et le statut officiel octroyé par Louis XI (*) aux horlogers royaux pour que la seule technicité se transforme en une profession reconnue, marquant, de fait, la fin de l’horlogerie médiévale et le début de l’horlogerie moderne".

(*) C’était en 1483 si j’ai bien compris.
Il ne s'est pas contenté que de créer la Poste, ce sacré Louis XI.....et aussi les cages en fer dans lesquelles il enfermait ses ennemis.
 
J

jdg

Compagnon
@SULREN

Bonjour,

le suffixe "ILLON" est rajouté afin de former des noms masculins : détente.....détentillon
 
S

SULREN

Compagnon
Bonjour JDG,

Je ne trouve pas, en effet, de nom finissant pas « illon » et qui soit féminin.

Mais je ne suis pas sûr que le but de l’ajout de « illon » soit de rendre le nom masculin. Cela semble être plutôt une sorte de diminutif, voire d’attribuer un caractère péjoratif (nazi donne nazillon, mais là on est dans les néologismes).

Par exemple :
Dard donne dardillon (terme de pèche : extrémité de l’hameçon)
Croix donne croisillon, partie de la croix.
Tortil a donné tortillon, petit tortil, mais le mot tortil ne s’emploie plus. Pourquoi ?
Oiseau donne oisillon (diminutif là aussi, dans le sens de la taille)
Mais je ne me risquerais pas à dire que les petits tours des horlogers sont des tourillons :-D.

En horlogerie dans le cas de la pièce en équerre ou en vé des pendules, la détente correspond à l’ensemble de la pièce. Il est possible qu’on ait désigné son sous-ensemble (le bras supérieur) par détentillon pour le distinguer de la pièce complète.

Si détentillon provient de l’arquebuserie, cela voudrait dire qu’on avait aussi déjà le mot détente dans cet art et que le détentillon était plus petit, par exemple. Aujourd’hui on n’a gardé en matière d'armes que le terme détente ou queue de détente (Les as de la gâchette sont en fait des as de la détente, la gâchette étant une pièce interne au mécanisme).

Mais d’où viennent :
Carillon ?
Chatillon : ce n’est pas un petit chat. Il paraît que c’est le nom vulgaire du lamprillon (« mé qui c cuila ») et lui-même, d’où tire t’il son illon ?

Il faudrait poser la question au linguiste qui s’exprime à la radio de temps en temps (je ne sais plus son nom).
 
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