P
Pierre Desvaux
Ouvrier
Bonjour,
Je voulais réaliser un petit xylophone. Et puis, au fur et à mesure de lectures sur le web, le projet est devenu un peu plus ambitieux.
Voici donc un xylophone/Marimba/Balaphon à 2 octaves, 15 barres, 1m 30 de long. Les barres sont réalisées en padouk, un bois africain très sonore. Le nec plus ultra, c'est le palissandre du Honduras, mais il est 10 fois plus cher...
Pour une explication très technique concernant la réalisation pas à pas d'un xylophone, voici une adresse qui m'a été précieuse:
Building a xylophone
http://supermediocre.org/index.php/rich/richs-projects/xylophone-project/
Le réalisateur de ce magnifique instrument a été très loin dans la modélisation de la forme des barres, et dans la compréhension des mécanismes, mais on peut faire cela "au pif", et cela marche tout aussi bien.
J'ai trouvé chez mon marchand de bois local, du padouk sous forme de lambourdes pour les terrasses. C'est un bois dur, assez dense, et d'un superbe rouge vif quand on le coupe. Il vire ensuite vers une couleur lie de vin, très agréable également. Quand on le coupe ou l'usine, il dégage une odeur forte de vanille.
Chaque lame, dont la longueur décroit en fonction de la hauteur de la note, est creusée par dessous, en voûte.
Plus la lame est creusée au centre, plus la note est basse et plus la barre est courte, plus le son est haut. On peut donc, à l'aide d'un accordeur disponible sur le web, ajuster précisément la hauteur de la note obtenue. On peut également affiner la chose en accordant le premier et deuxième partiel (harmonique), en ponçant plus ou moins légèrement les bords de la voûte.
On a donc des lames de 22 mm d'épais, 65 mm de large et entre 42 cm et 25 cm de long.
Pour pouvoir vibrer librement, les barres sont soutenues aux extrémités à un point particulier, le point nodal, situé globalement à 2/9 de la longueur totale de la barre. Si on tient la barre n'importe où, elle sonne mat. Si on la tient au point nodal, elle vibre et a toute sa sonorité.
Ce point à 2/9 est théorique. Il peut légèrement varier, en fonction de la nature du bois, des veines, des défauts internes. Pour trouver le point nodal effectif, on place alors la barre sur deux patins de feutre, un peu de sel aux alentour des points théoriques, et on frappe la barre. Comme par magie, les grains de sel vont se placer selon une ligne qui correspond aux points nodaux effectifs.
On perce alors un trou à ce niveau, de chaque coté, afin d'y faire passer une cordelette, qui va soutenir la barre en suspension.
Des patins de feutre font en sorte que le chant de la barre ne touche pas non plus les plots destinés à soutenir la cordelette et l'empêchent de vibrer librement.
Et voici l'ensemble:
Les premiers essais réalisés avec des maillets maison (une sorte de pelote de laine enroulée autour d'une boule au bout d'une baguette), donc, pas l'idéal, montrent déjà un résultat auquel je ne m'attendais pas du tout. Cela sonne comme des cloches, c'est extraordinairement sonore, superbe...
Ce n'est sans doute pas un xylophone de concert pour professionnel, mais c'est déjà bien au delà de ce que je pensais pouvoir réaliser... Tout cela grâce à quelques pièces de bois venues d'Afrique...
(Certains pourront se demander pourquoi la décroissance de la longueur des barres n'est pas régulière. Tout simplement parce que la longueur des barres dépend de l'ajustage qui a été fait lorsqu'elles ont été accordées. Si la voûte a été trop creusée, il a fallut réduire un peu la barre pour retrouver le bon ton).
A suivre!
Je voulais réaliser un petit xylophone. Et puis, au fur et à mesure de lectures sur le web, le projet est devenu un peu plus ambitieux.
Voici donc un xylophone/Marimba/Balaphon à 2 octaves, 15 barres, 1m 30 de long. Les barres sont réalisées en padouk, un bois africain très sonore. Le nec plus ultra, c'est le palissandre du Honduras, mais il est 10 fois plus cher...
Pour une explication très technique concernant la réalisation pas à pas d'un xylophone, voici une adresse qui m'a été précieuse:
Building a xylophone
http://supermediocre.org/index.php/rich/richs-projects/xylophone-project/
Le réalisateur de ce magnifique instrument a été très loin dans la modélisation de la forme des barres, et dans la compréhension des mécanismes, mais on peut faire cela "au pif", et cela marche tout aussi bien.
J'ai trouvé chez mon marchand de bois local, du padouk sous forme de lambourdes pour les terrasses. C'est un bois dur, assez dense, et d'un superbe rouge vif quand on le coupe. Il vire ensuite vers une couleur lie de vin, très agréable également. Quand on le coupe ou l'usine, il dégage une odeur forte de vanille.
Chaque lame, dont la longueur décroit en fonction de la hauteur de la note, est creusée par dessous, en voûte.
Plus la lame est creusée au centre, plus la note est basse et plus la barre est courte, plus le son est haut. On peut donc, à l'aide d'un accordeur disponible sur le web, ajuster précisément la hauteur de la note obtenue. On peut également affiner la chose en accordant le premier et deuxième partiel (harmonique), en ponçant plus ou moins légèrement les bords de la voûte.
On a donc des lames de 22 mm d'épais, 65 mm de large et entre 42 cm et 25 cm de long.
Pour pouvoir vibrer librement, les barres sont soutenues aux extrémités à un point particulier, le point nodal, situé globalement à 2/9 de la longueur totale de la barre. Si on tient la barre n'importe où, elle sonne mat. Si on la tient au point nodal, elle vibre et a toute sa sonorité.
Ce point à 2/9 est théorique. Il peut légèrement varier, en fonction de la nature du bois, des veines, des défauts internes. Pour trouver le point nodal effectif, on place alors la barre sur deux patins de feutre, un peu de sel aux alentour des points théoriques, et on frappe la barre. Comme par magie, les grains de sel vont se placer selon une ligne qui correspond aux points nodaux effectifs.
On perce alors un trou à ce niveau, de chaque coté, afin d'y faire passer une cordelette, qui va soutenir la barre en suspension.
Des patins de feutre font en sorte que le chant de la barre ne touche pas non plus les plots destinés à soutenir la cordelette et l'empêchent de vibrer librement.
Et voici l'ensemble:
Les premiers essais réalisés avec des maillets maison (une sorte de pelote de laine enroulée autour d'une boule au bout d'une baguette), donc, pas l'idéal, montrent déjà un résultat auquel je ne m'attendais pas du tout. Cela sonne comme des cloches, c'est extraordinairement sonore, superbe...
Ce n'est sans doute pas un xylophone de concert pour professionnel, mais c'est déjà bien au delà de ce que je pensais pouvoir réaliser... Tout cela grâce à quelques pièces de bois venues d'Afrique...
(Certains pourront se demander pourquoi la décroissance de la longueur des barres n'est pas régulière. Tout simplement parce que la longueur des barres dépend de l'ajustage qui a été fait lorsqu'elles ont été accordées. Si la voûte a été trop creusée, il a fallut réduire un peu la barre pour retrouver le bon ton).
A suivre!