est-ce qu'il y a des fibres dans l'acier ?

  • Auteur de la discussion ilfaitvraimentbeau
  • Date de début
Y

yvon29

Compagnon
Bonjour

La question qui reste en suspens:
comment connaitre le sens du "fibrage" réel sur une pièce finie, sans essai destructif?

@Alex31 , Gege demande bien «sans faire de dissection » ( ben oui, la pièce est morte, non ??? )

Je ne pense pas qu'on puisse visualiser l'intérieur de la matière hormis les discontinuités franches ( vides, fissures...).

Notre ancien menuisier, qui façonnait ses fers de toupie, était toujours à la recherche d'une
lame de ressort de suspension ( voiture ancienne ) de largeur utile pour pouvoir l'affûter dans le bon sens, le sens du fil,

L'acier des lames de ressort des Dauphine ( expérience personnelle...) était super pour tout faire....
On le forgeait pour le mettre droit, pour le former bien sûr, puis TTh.

Par contre, je bricolais souvent ( 1975... ) avec et pour des menuisiers, on n'a jamais utilisé ces lames de ressort pour tailler des fers de toupie...

D'accord,à l'époque ont devait trouver du fer au mètre partout, mais certains n'étaient pas riches...

Je pense que l'acier de ces ressorts ne devait par tenir bien le fil, parce que l'arete de coupe est « relevée » avec un brunissoir.
 
S

serge 91

Lexique
Bonjour,
Je ne pense pas qu'on puisse visualiser l'intérieur de la matière hormis les discontinuités franches ( vides, fissures...).
La question, c'est aussi les moyens utilisés, déjà que la radiographie n'est pas à la porté de l'amateur alors le détecteur de muons cosmiques....
PS
Sinon, l'idée me vient de comparer la vitesse du son dans les deux directions, elle est peut-être différente ?
 
Y

yvon29

Compagnon
Salut Serge

l'idée me vient de comparer la vitesse du son dans les deux directions, elle est peut-être différente ?

Ce que tu imagines doit correspondre au contrôle ultra son...

radiographie n'est pas à la porté de l'amateur

Tu sais la forge où on veut obtenir un fibrage bien précis et surtout, garanti statistiquement n'est pas vraiment à la portée de toutes les boîtes, donc pour un amateur... ( sauf s'il est Koweïtien...)
 
S

serge 91

Lexique
( sauf s'il est Koweïtien...)
Et du bon coté de la barrière... :rolleyes:
Allez, une autre idée (j'uis en forme, ce matin) la dilatation !
Elle aussi est peut-être différente selon le sens des fibres, et ça, c'est à la portée de l'amateur (bien équipé quand même) et pour une pièce pas trop complexe. Pour une centaine de degrés, c'est non destructif et mesurable...
 
G

geger

Compagnon
Ça gamberge dur, ce matin @serge 91 ! :smt023
De (deux) bonnes idées .

Ça m'en donne une, à mon tour:
mesurer les dimensions importantes (les plus grandes cotes)...(pas au réglet!), dans les 3 dimensions (X Y Z), placer la pièce dans une enceinte sous vide poussé, et mesurer ces 3 mêmes dimensions sous vide... (pas au réglet!)
on sait jamais... :wink:

edit:
autre piste: le grand froid, symétrique du grand chaud, (quand on voit ce que ça peut nous faire, l'hiver.. :oops: sur nos x, y, z) :mrgreen:
 
Dernière édition:
J

joumpy

Compagnon
Le fibrage, c'est ce qui fait la différence de tenue entre un filetage au taraud classique coupant et un filetage au taraud par déformation.
Et pour du non destructif, un simple polissage de surface, une attaque au nital et un microscope vous donneront le résultat.
 
G

geger

Compagnon
pour du non destructif, un simple polissage de surface, une attaque au nital et un microscope vous donneront le résultat.
Ah bon, ben je vais faire comme ça, une attaque au nital ,
c'est sans doute moins grave destructif qu'une attaque au napalm.
Merci! :mrgreen:
 
Y

yvon29

Compagnon
Eh bien, ça phosphore dur....

Comme CND , je trouve ça sur Wikipedia, cette page...

IMG_20190723_101019.png


Personnellement, j'ai "rencontré" les CDF, Ressuage, US , Blue etch, et visuel bien sur !!!
 
G

geger

Compagnon
Apparemment, tous ces contrôles*, sophistiqués et admirables, renseignent sur les disparités, les irrégularités, les singularités et les défauts, en non-destructif, certes,
mais pas sur la structure (la pâte feuilletée)...
J'ai toujours l'image de l'ancre de IFVB à l'esprit... :wink:

*J'ai mis un petit signet sur ces pages, pour les retrouver ultérieurement...
Merci @yvon29 :wink:
 
J

JJL57

Ouvrier
Oui mais ce qu'on ne sait pas de l'ancre d'IFVB c'est son âge, sa nuance d'acier et la méthode d'élaboration.
 
G

geger

Compagnon
Le signet*, c'est un marque-pages, sur le navigateur
( * pomme D, chez moi, mac + Firefox)
:wink:
 
L

la bricole 76

Compagnon
bonjour a tous

habitant en bord de mer

j'ai souvent l'occasion de passer près de 3 anciennes ancres de vaisseaux repecher au large

elles sont toutes délitées comme celles de ilfaitvraimentbeau

par contre toutes les autres déco marine de ma ville sont de structure ( normales ) elles rouilles et pourrissent comme un bout d'acier banal
 
Y

yvon29

Compagnon
Bonjou - oir

Je reproduis ce que j'ai mis au #12 :

Ensuite ces barres étaient soudées entre elles pour former de plus grosses sections.
Sur cette ancre on voit bien les différentes couches qui font environ 1 cm d'épaisseur.

Ce qu'on voit ce sont les milles feuilles des plaques soudées à la forge.

Ce qui à disparu ( les entailles ou fissures ) ce sont les soudures qui étaient sûrement pleines des défauts, corps étrangers.... et donc ont été plus oxydees qui les plaques qui elles avaient été obtenues plus proprement ( aussi choisies ...)

Ps à l'entrée du Mont Saint-Michel, il y a un magnifique canon , c'est l'une des deux bombardes qui datent du XVe siècle et qui sont des prises de guerre. Le 17 juin 1434,bombardes qui datent du XVe siècle sont des prises de guerre.....
La suite ici......

On y lit :
Ces bombardes sont construites comme des tonneaux par un assemblage de barres de fer ( et cerclées )
 
V

Vergobretos

Compagnon
Hello,
pour ceux qui ont la fibre guerrière: j'ai ramassé cette fibre là...
IMG_4924.JPG

Je n’irai pas dire qu'il y a eu un essai destructif... (c'est un éclat d'obus)
On doit pouvoir vérifier les "fibres" avec des US ou des courants de Foucault. Cet éclat ne doit pas répondre aux critères d’éclatement, le traitement thermique a dû être zappé...il aurait dû se fragmenter en plus petit morceau.

Slts
 
M

Marc le Gaulois

Compagnon
Vers 1968, je suis allé dans le camping du Gurp en gironde, et j'avais remarqué que les barreaux fixé par scellement dans la paroi des blockhaus (au bord de l'océan) était très rouillés et craquelés dans le sens de la longueur, si l'on donnait un coup sur les barreaux ça tombait , et du barreau il ne resait que quelques millimètre sur le diamètre .

Marcus
 
Y

yvon29

Compagnon
Bonjour
Je ne pense pas que ce vous citez soit à proprement parler du fibrage mais plutôt des défauts de forge ou de laminage... matériel de guerre...
 
T

TRD

Compagnon
Bonjour à tous.

Je n'ai pas tout lu...

Pour moi, le fibrage s'explique par le procédé d'élaboration. Mais pas seulement par le forgeage.

Quand la matière sort du haut fourneau à l'état liquide, elle commence par se refroidir (et la plupart du temps s'oxyder en surface). Pour un matériau eutectique, la température n'évolue pas entre le début et la fin de solidification (voir diagramme de Roozeboom pour les aciers.)
Pour un matériau qui ne l'est pas, certains composants se solidifiant à plus haute température, ce sont les premiers qui se solidifient alors que les autres restent liquides. Tout le monde sait qu'à de rares exceptions près (l'eau par exemple) les solides ont une masse volumique plus grande que les mêmes matériaux à l'état liquide. Pendant le refroidissement, les premiers constituants solides "coulent" dans ceux qui sont encore liquides. Donc, la concentration en éléments d'addition n'est pas la même partout dans le lingot. Evidemment, la peau refroidissant plus vite que le coeur de lingot, il se produit un autre phénomène de ségrégation (c'est le terme technique employé) Je parle de ségrégation, mais j'ai écrit écrit technique, pas ethnique... Suivez un peu les gars ! :-D

Donc on a un lingot dont la composition n'est pas homogène.

Ensuite, quand tout le métal est solide mais encore au dessus de la température de forgeage, le lingot est envoyé au laminoir. ça ne vous rappelle rien ? Moi si, parce qu'en plus d'être ingénieur, je suis un peu cuisinier (très amateur.) C'est exactement comme ça qu'on fait la pâte feuilletée, demandez à votre boulanger, il vous le confimera.

Tout ça ne vous rappelle rien ? La tôle de votre bagnole qui pourrit au fond du jardin ne se débine t'elle pas par feuilles ? C'est à cause du laminage !

Le laminage a d'autres conséquences. Les grains de métal qui étaient à peu près sphériques après la solidification deviennent allongés. Et c'est aussi le cas des impuretés. Et évidemment comme la composition n'est pas homogène, les zones les moins résistantes à la traction s'allongent plus que celles qui le sont plus. Du coup, un matériau laminé neuf a déjà une structure de pâte feuilletée.

Donc, le forgeage ultérieur provoque le fibrage qu'on voit sur la photo de l'ancre, mais le matériau est déjà fibré dans une moindre mesure en sortie de laminoir.

Je suis tombé il y a quelques années sur des documents déclassifiés après avoir été classés secret défense par le gouvernement américain. Evidemment, j'ai conservé des copies, puisque c'est maintenant autorisé. (Pas trop envie de me frictionner avec Donald...) Ils montrent (et donnent des valeur chiffrées) qu'il existe une importante anisotropie sur les matériaux utilisés en aéronautique, notamment les alliages d'aluminium, mais aussi certains superalliages pourtant produits en quantités restreintes et avec beaucoup de précautions. C'est particulièrement vrai en termes de tenue en fatigue.

Avant ça, j'avais entendu parler à l'occasion d'un séminaire à l'institut de Soudure, de certains aciers de l'ex URSS qui ne supportent pas le soudage à 90 du"fil". Les cordons s'arrachent en racine à cause de véritables lits à forte concentration d'impuretés.
 

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