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ZAPJACK
Compagnon
Je vous présente une calculatrice mécanique réellement hors du commun. Personnellement j'ai la chance d'avoir une type I & II et les plans d'usine datant de Ca 1950. Cet article est tiré de "Par la science" glané sur le net. Au bas de la page, je vous met les liens pour plus d'informations.
Je me permet de placer cet article dans la rubrique horlogerie, vu que c'est fort proche au niveau précision mécanique
La première véritable calculatrice mécanique de poche, la Curta, a vu le jour à la fin des années 1940. Elle fut réalisée en captivité dans le camp de concentration de Buchenwald, et sa conception astucieuse a abouti à une machine facile d'emploi et tenant dans la main. Elle fut largement utilisée jusque dans les années 1970.
Newton, Le Verrier, Kelvin, tous les scientifiques se sont plaints des heures gaspillées à effectuer des calculs élémentaires. Que n'auraient-ils donné pour une calculatrice mécanique de poche ! De nombreuses avancées dans la mécanisation du calcul ont été réalisées, de la Pascaline aux volumineux calculateurs mécaniques du début du xxe siècle, en passant par la machine de Babbage au xixe siècle. Mais aucune machine mécanique miniature n'existait avant 1947. À cette date, le Lichtenstein devint, pour un quart de siècle, le pays producteur des calculatrices de poche les plus élaborées. Dans ce minuscule paradis fiscal alpin, Curt Herzstark a construit la plus ingénieuse des machines à calcul : la Curta.
Les publicités scientifiques des années 1960 promettaient une panacée arithmétique : « La calculatrice de précision Curta additionne, soustrait, multiplie, divise, extrait les racines carrées et cubiques, calcule des formules de topographie et effectue tout autre calcul scientifique ou commercial. » Elle effectue tout ce que peut faire une calculatrice de poche, mais ne comporte ni piles, ni clavier, ni écran d'affichage à cristaux liquides. Elle est entièrement mécanique.
Ressemblant à s'y méprendre à un moulin à poivre, la Curta passe les nombres à la moulinette. Bien calée dans la main gauche, il suffit d'y « entrer » les nombres avec le pouce à l'aide de petits curseurs, puis de tourner la manivelle de la main droite pour voir s'afficher le résultat dans de minuscules fenêtres disposées en arc de cercle au sommet. La multiplication et la division ne posent pas de problèmes, même s'il faut parfois tourner la manivelle quelques dizaines de fois pour obtenir le produit de deux gros nombres. Les racines carrées et cubiques nécessitent l'emploi de tables spéciales et de quelques algorithmes de simplification. Un petit anneau qui efface la mémoire fait office de bouton marche/arrêt.
La précision de cette calculatrice est sans commune mesure avec les performances des règles à calculs. Dans les fenêtres de résultat, 11 chiffres se mettent mécaniquement en place, alors que la règle à calcul délivre des approximations à trois ou quatre décimales tout au plus. Toutes les calculatrices électroniques n'ont pas la précision de la Curta !
Certes, ce ne sont que des calculs simples. Pourtant, la Curta a été qualifiée de « merveille technologique » et chérie par toute une génération d'ingénieurs. C'est que, outre ses impressionnantes aptitudes arithmétiques, cette machine procure une sensation d'élégance et de fiabilité : les curseurs d'entrée des nombres s'enclenchent dans de minuscules retraits, la manivelle tourne avec la douceur d'un mécanisme bien huilé. Les chiffres sont gravés dans du magnésium, et les calculs sont effectués par des mécanismes en acier réglés avec une précision d'horlogerie. Quand elle calcule, la Curta ronronne. Les quelque 600 composants – engrenages, tiges, cliquets et pignons – totalisent un poids d'à peine 230 grammes, et tiennent dans un cylindre compact d'une dizaine de centimètres de hauteur et d'environ six centimètres de diamètre.
De surcroît, cette machine a été conçue pour rendre les opérations aisées. Le nombre de tours de manivelles est affiché, des déclics signalent l'entrée de chaque chiffre et l'arrivée de la réponse. Le résultat ne peut pas être effacé par erreur, l'anneau de mise à zéro ne pouvant être activé involontairement. La Curta combine la précision d'une montre suisse, le poids d'un vieil appareil photographique, et l'élégance sobre d'un cylindre noir et brillant.
En 1950, son poids et sa taille sidèrent les ingénieurs : c'est la première calculatrice que l'on pouvait avoir sur soi. Encore plus fascinant, cet objet a été conçu dans les pires conditio...
https://curta.li
https://curta.li/01_type1/05_curta1_var00.html
https://curta.li/02_type2/05_curta2_var00.html
https://www.curta.fr
Bonne lecture
LeZap
Je me permet de placer cet article dans la rubrique horlogerie, vu que c'est fort proche au niveau précision mécanique
La première véritable calculatrice mécanique de poche, la Curta, a vu le jour à la fin des années 1940. Elle fut réalisée en captivité dans le camp de concentration de Buchenwald, et sa conception astucieuse a abouti à une machine facile d'emploi et tenant dans la main. Elle fut largement utilisée jusque dans les années 1970.
Newton, Le Verrier, Kelvin, tous les scientifiques se sont plaints des heures gaspillées à effectuer des calculs élémentaires. Que n'auraient-ils donné pour une calculatrice mécanique de poche ! De nombreuses avancées dans la mécanisation du calcul ont été réalisées, de la Pascaline aux volumineux calculateurs mécaniques du début du xxe siècle, en passant par la machine de Babbage au xixe siècle. Mais aucune machine mécanique miniature n'existait avant 1947. À cette date, le Lichtenstein devint, pour un quart de siècle, le pays producteur des calculatrices de poche les plus élaborées. Dans ce minuscule paradis fiscal alpin, Curt Herzstark a construit la plus ingénieuse des machines à calcul : la Curta.
Les publicités scientifiques des années 1960 promettaient une panacée arithmétique : « La calculatrice de précision Curta additionne, soustrait, multiplie, divise, extrait les racines carrées et cubiques, calcule des formules de topographie et effectue tout autre calcul scientifique ou commercial. » Elle effectue tout ce que peut faire une calculatrice de poche, mais ne comporte ni piles, ni clavier, ni écran d'affichage à cristaux liquides. Elle est entièrement mécanique.
Ressemblant à s'y méprendre à un moulin à poivre, la Curta passe les nombres à la moulinette. Bien calée dans la main gauche, il suffit d'y « entrer » les nombres avec le pouce à l'aide de petits curseurs, puis de tourner la manivelle de la main droite pour voir s'afficher le résultat dans de minuscules fenêtres disposées en arc de cercle au sommet. La multiplication et la division ne posent pas de problèmes, même s'il faut parfois tourner la manivelle quelques dizaines de fois pour obtenir le produit de deux gros nombres. Les racines carrées et cubiques nécessitent l'emploi de tables spéciales et de quelques algorithmes de simplification. Un petit anneau qui efface la mémoire fait office de bouton marche/arrêt.
La précision de cette calculatrice est sans commune mesure avec les performances des règles à calculs. Dans les fenêtres de résultat, 11 chiffres se mettent mécaniquement en place, alors que la règle à calcul délivre des approximations à trois ou quatre décimales tout au plus. Toutes les calculatrices électroniques n'ont pas la précision de la Curta !
Certes, ce ne sont que des calculs simples. Pourtant, la Curta a été qualifiée de « merveille technologique » et chérie par toute une génération d'ingénieurs. C'est que, outre ses impressionnantes aptitudes arithmétiques, cette machine procure une sensation d'élégance et de fiabilité : les curseurs d'entrée des nombres s'enclenchent dans de minuscules retraits, la manivelle tourne avec la douceur d'un mécanisme bien huilé. Les chiffres sont gravés dans du magnésium, et les calculs sont effectués par des mécanismes en acier réglés avec une précision d'horlogerie. Quand elle calcule, la Curta ronronne. Les quelque 600 composants – engrenages, tiges, cliquets et pignons – totalisent un poids d'à peine 230 grammes, et tiennent dans un cylindre compact d'une dizaine de centimètres de hauteur et d'environ six centimètres de diamètre.
De surcroît, cette machine a été conçue pour rendre les opérations aisées. Le nombre de tours de manivelles est affiché, des déclics signalent l'entrée de chaque chiffre et l'arrivée de la réponse. Le résultat ne peut pas être effacé par erreur, l'anneau de mise à zéro ne pouvant être activé involontairement. La Curta combine la précision d'une montre suisse, le poids d'un vieil appareil photographique, et l'élégance sobre d'un cylindre noir et brillant.
En 1950, son poids et sa taille sidèrent les ingénieurs : c'est la première calculatrice que l'on pouvait avoir sur soi. Encore plus fascinant, cet objet a été conçu dans les pires conditio...
https://curta.li
https://curta.li/01_type1/05_curta1_var00.html
https://curta.li/02_type2/05_curta2_var00.html
https://www.curta.fr
Bonne lecture
LeZap