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orlogeur
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Bonjour à tou.te.s!
Je vous propose un petit reportage photo de la restauration d'une montre à secondes indépendantes, pensant que ça fera plaisir aux pasionné.e.s et amateurs du forum.
Petit rappel technique pour les puristes : on parle de secondes indépendantes lorsque qu'un rouage spécial (avec barillet) est utilisé pour afficher la seconde (il se termine souvent, comme c'est le cas ici, par un pignon portant un doigt qui vient dans les ailes du pignon d'échappement et qui fait un tour complet dès qu'il "ripe" de l'aile du pignon d'échappement). On parle de secondes mortes lorsqu'il n'y a pas de barillet supplémentaire mais une combine qui fait bouger le rouage qu'une fois par seconde (via l'échappement notamment, cf échappement Jacot).
Elle dispose d'un mécanisme de stop-seconde (qui en fait un chronographe primitif) qui s'actionne en appuyant sur le bouton au-dessus de la couronne.
Voici la bête :
Les plus observateurs remarqueront que quelque chose ne va pas.
Description de la montre :
Il s'agit d'une montre de bonne facture de la fin du XIXème siècle. On remarque un système de remontage double : lorsqu'on tourne la couronne dans un sens on remonte le mouvement, lorsqu'on la tourne dans l'autre sens on remonte la seconde indépendante. Il n'y a donc pas de denture Bréguet sur les pignons coulant et de remontage :
La finition de l'ancre est assez impressionnante :
Une fois démontée :
Le problème initial était la casse du pivot de secondes indépendantes. Lors du démontage je m'aperçus qu'il manquait un doigt d'arrêtage (celui du barillet de secondes) et que le dispositif de stop-seconde avait été bricolé et n'était plus fonctionnel (mais s'il l'avait été une restauration s'imposait, cf plus bas).
Replantage du pivot de secondes indépendantes
La première étape fut la prise de côte du trou de la pierre de seconde et du trou du canon de l'aiguille de seconde pour pouvoir redimensionner le pivot manquant :
Ensuite il fallu fabriquer ledit pivot. Sa géométrie étant assez complexe (environ 0.25mm de diamètre sur 6.5mm de long), je partis dans de l'acier trempé revenu et l'usinai par tranche d'un peu plus de 2mm de long pour toujours travailler assez proche de la pince et ne pas risqué de le casser :
La roue de seconde n'ayant pas de portées sur laquelle je pusse la serrer, je dus fabriquer un posage pour venir la tenir en vue de percer l'axe. J'en fis un avec chambrage du diamètre de tête de la roue (qui rentrait donc sans jeu dedans) et le fendis pour pouvoir la serrer légèrement. Le serrage étant très faible et agissant sur toutes les dents, celles-ci ne craignaient rien.
Finalement, avant le perçage du pivot, une contre-pointe fut installée pour garantir une bonne concentricité. Il s'agit d'un dispositif fabriqué par Luc Monnet, en fait une plaque de Cupro-Bérilium fixée sur un support guidé sur le banc du tour. Il faut donc percer la plaque au diamètre voulu (celui dans lequel le pivot est replanté), en tenant le foret en pince dans la poupée pour une concentricité impeccable :
La roue dans son posage et guidée à son extrémité :
Le trou peut finalement être pointé et percé :
Et le pivot chassé, à la contre-poupée pour qu'il soit bien droit :
Et voilà :
Je vous propose un petit reportage photo de la restauration d'une montre à secondes indépendantes, pensant que ça fera plaisir aux pasionné.e.s et amateurs du forum.
Petit rappel technique pour les puristes : on parle de secondes indépendantes lorsque qu'un rouage spécial (avec barillet) est utilisé pour afficher la seconde (il se termine souvent, comme c'est le cas ici, par un pignon portant un doigt qui vient dans les ailes du pignon d'échappement et qui fait un tour complet dès qu'il "ripe" de l'aile du pignon d'échappement). On parle de secondes mortes lorsqu'il n'y a pas de barillet supplémentaire mais une combine qui fait bouger le rouage qu'une fois par seconde (via l'échappement notamment, cf échappement Jacot).
Elle dispose d'un mécanisme de stop-seconde (qui en fait un chronographe primitif) qui s'actionne en appuyant sur le bouton au-dessus de la couronne.
Voici la bête :
Les plus observateurs remarqueront que quelque chose ne va pas.
Description de la montre :
Il s'agit d'une montre de bonne facture de la fin du XIXème siècle. On remarque un système de remontage double : lorsqu'on tourne la couronne dans un sens on remonte le mouvement, lorsqu'on la tourne dans l'autre sens on remonte la seconde indépendante. Il n'y a donc pas de denture Bréguet sur les pignons coulant et de remontage :
La finition de l'ancre est assez impressionnante :
Une fois démontée :
Le problème initial était la casse du pivot de secondes indépendantes. Lors du démontage je m'aperçus qu'il manquait un doigt d'arrêtage (celui du barillet de secondes) et que le dispositif de stop-seconde avait été bricolé et n'était plus fonctionnel (mais s'il l'avait été une restauration s'imposait, cf plus bas).
Replantage du pivot de secondes indépendantes
La première étape fut la prise de côte du trou de la pierre de seconde et du trou du canon de l'aiguille de seconde pour pouvoir redimensionner le pivot manquant :
Ensuite il fallu fabriquer ledit pivot. Sa géométrie étant assez complexe (environ 0.25mm de diamètre sur 6.5mm de long), je partis dans de l'acier trempé revenu et l'usinai par tranche d'un peu plus de 2mm de long pour toujours travailler assez proche de la pince et ne pas risqué de le casser :
La roue de seconde n'ayant pas de portées sur laquelle je pusse la serrer, je dus fabriquer un posage pour venir la tenir en vue de percer l'axe. J'en fis un avec chambrage du diamètre de tête de la roue (qui rentrait donc sans jeu dedans) et le fendis pour pouvoir la serrer légèrement. Le serrage étant très faible et agissant sur toutes les dents, celles-ci ne craignaient rien.
Finalement, avant le perçage du pivot, une contre-pointe fut installée pour garantir une bonne concentricité. Il s'agit d'un dispositif fabriqué par Luc Monnet, en fait une plaque de Cupro-Bérilium fixée sur un support guidé sur le banc du tour. Il faut donc percer la plaque au diamètre voulu (celui dans lequel le pivot est replanté), en tenant le foret en pince dans la poupée pour une concentricité impeccable :
La roue dans son posage et guidée à son extrémité :
Le trou peut finalement être pointé et percé :
Et le pivot chassé, à la contre-poupée pour qu'il soit bien droit :
Et voilà :