Présentation : un poudreux chez les métallos…

  • Auteur de la discussion Enhabdec
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E

Enhabdec

Nouveau
Bonsoir Okapi,

Oui, j'ai essayé le silicate de sodium, au début, lorsque j'ai commencé mes premières fabrications de cartouches… Si ce produit a l'avantage de prendre très rapidement et d'assurer un collage solide, en revanche, il présente deux inconvénients : tout d'abord, il attaque le laiton et l'aluminium et c'est la raison pour laquelle j'ai fait confectionner mes mandrins en acier inox… Le second inconvénient, c'est que le silicate de soude n'a pas été employé par Colt dans la fabrication de ses cartouches. Je dispose de plusieurs sources sûres qui indiquent clairement qu'il a utilisé de la gomme arabique. Ma préoccupation première étant de réaliser des cartouches historiquement conformes, c'est donc de la gomme arabique que j'utilise pour coller mes enveloppes… Au début, j'ai tâtonné car je n'avais pas trouvé la bonne proportion eau/gomme arabique pour mon mélange… Mais le problème est désormais résolu et j'obtiens de très bons résultats, tant en rapidité de collage qu'en solidité…

Pour en revenir au silicate des sodium, il me pose un problème par rapport à la réalité historique… Malgré de nombreuses recherches sur le web et dans les nombreux ouvrages américains fiables que j'ai achetés, je n'ai trouvé aucune mention de l'utilisation de ce produit dans la fabrication des cartouches pendant la Civil War… à l'exception d'un passage dans l'article de Wikipedia consacré au silicate de sodium. Or, cette affirmation de Wikipedia repose sur deux sources, citées à la fin de l'article : l'une renvoie à un site de reconstitueurs américains où l'ont explique la façon de refaire ces cartouches et cela ne peut pas constituer une source fiable… L'autre source est constituée par le passage d'un livre d'un auteur américain dont la réputation de sérieux est fortement mise en doute par ses propres compatriotes… Comme je désirais acheter ce bouquin pour vérifier ce fameux point concernant le silicate de sodium, j'en ai parlé à un autre auteur américain, collectionneur et tireur et, de surcroît, spécialiste incontesté de l'histoire de la Civil War. IL m'a dit : « Surtout, n'achetez pas ce livre, il est bourré d'âneries… ».

Or donc, même si je sais pertinemment que le silicate de sodium est effectivement un produit qui sert, entre autres, à coller le papier et le carton et qu'il était connu au XIX e siècle, tant que je n'ai pas une preuve fiable de son utilisation par un ou des fabricants de cartouches américains de l'époque Civil War, je considérerais cette utilisation comme une hypothèse

Mais si quelqu'un pouvait m'apporter cette preuve, j'en serais fort heureux…
 
P

patduf33

Administrateur
Bonjour
Sur cette photo ou tu présente ton arme, on remarque très bien que l'axe de chargement couvre bien l'ogive de la balle, il a donc une forme bien approprié aux balles ogivales
colt1812.jpg

Sur le mien, une réplique 1860 barillet flûté, l'axe est légèrement concave donc non approprié pour ce type de balle, mais pour des rondes.
Si on utilise des ogivales le risque n'est il pas de déformé le bout des balles ?
Ou alors il faut faire une modif de cet axe de chargement pour le rendre utilisable sur les deux types de projectiles :-D

Pat
 
E

Enhabdec

Nouveau
Bonjour Patrick,

Même si l'extrémité du levier de chargement (le bourroir) est mieux adapté sur les armes d'origine que sur les répliques, de toutes les façons, la balle est quand même écrasée lorsque on la pousse à fond de chambre… Évidemment, cet écrasement est plus prononcé avec un bourroir de réplique, et encore, cela dépend des fabricants et… des dates de fabrication…

Tu as la possibilité de rectifier la forme et la profondeur du bourroir avec une fraise pour améliorer la forme conique… C'est ce que j'ai fait sur certaines de mes armes de tir… Et je ne m'inquiète pas des balles rondes car je ne tire jamais avec…

Ceci étant écrit, je rappelle ce que j'ai écrit un peu plus haut dans ce post : un léger écrasement de la balle n'empêche nullement de « faire du point »… Il faut surtout être un bon tireur (ce qui n'est pas mon cas) et bien connaître son arme…

JL
 
P

patduf33

Administrateur
Bien j'ai donc passé un petit coup de phrase hémisphérique de 11 et la porté sur la balle est nettement améliore.
Pour ma part, tir de loisir, j'utilise de la balle ronde :wink: pour le moment.
DSCN1094.JPG
DSCN1095.JPG


Pat
 
O

Okapi

Compagnon
Il est bien clair Pat que la balle ronde est parfaite soit en tir soit en loisir, pour ce qui est de son choix à l'époque, imaginer faire des cartouches papier sous la pluie en pleine débâcle est une situation, les faire en chambrée tranquillement en est une autre, là c'est à notre ami de choisir en fonction de ce qu'il cherche, et il nous l'a expliqué clairement.

En aparté, lors de tests sérieux menés à la fabrique de poudre noire d'Aubonne, nous n'étions jamais parvenus à égaler la précision de la balle ronde avec de l'ogivale traditionnelle en raison du pas trop long des armes testées, quelques répliques prêtées par Pedersoli, mon Rogers & Spencer en état neuf que j'ai utilisé en concours et un 1858 en très bon état, une seule arme utilisée aux US de manière certaine fonctionnait mieux à la balle ogivale était mon Devisme première version qui avait un pas beaucoup plus serré, mais c'était une version de "match" puisque seul en coffret avec les accessoires.
A l'époque c'était surtout la capacité létale qui importait, et les tirs étaient faits très près, c'était donc à mille lieues de nos tests à 25 mètres sur une C50… :roll:
 
E

Enhabdec

Nouveau
Okapi a dit:
Il est bien clair Pat que la balle ronde est parfaite soit en tir soit en loisir, pour ce qui est de son choix à l'époque, imaginer faire des cartouches papier sous la pluie en pleine débâcle est une situation, les faire en chambrée tranquillement en est une autre, là c'est à notre ami de choisir en fonction de ce qu'il cherche, et il nous l'a expliqué clairement.

Attention à ne pas confondre… Je ne parle que de cartouches utilisées dans les revolvers… Si l'on peut imaginer, qu'en cas de besoin, on peut recharger son arme avec de la poudre et des balles en vrac, ou confectionner des cartouches du type de celles utilisées dans les fusils, en revanche, il était hors de question de confectionner en chambrée des cartouches de revolvers du type de celles dont j'ai posté les photos un peu plus haut… Ces cartouches étaient confectionnées en manufacture et elles ont été produites par millions… Les hommes équipés de revolvers recevaient des cartouches de plus ou moins bonne qualité en fonction des approvisionnement du moment… Ils prenaient ce qu'on leur distribuait… Au cours de mes recherches, j'ai pu lire de nombreux rapports émanant du terrain, rapports dans lesquels les officiers se plaignent assez fréquemment de la qualité des cartouches fournies : balles sous-calibrées ou sur calibrées, quantité de poudre insuffisante, fragilité des étuis en papier, etc.

De plus, les cartouches de revolver fournies par certains arsenaux étaient confectionnées sur le modèle des cartouches de fusil (balle enveloppées dans un papier, tube de papier contenant la poudre, le tout étant contenu dans une troisième enveloppe), ce qui obligeait à une manipulation compliquée au cours de laquelle le cavalier risquait de perdre une partie de la poudre…

Et puisque l'on parle du rechargement des revolvers, finissons-en une bonne fois avec une légende… Il est évident, pour qui a un peu de bon sens, qu'il était impossible de recharger un revolver dans le feu du combat…

Imaginons la scène : vous êtes en plein champ de bataille, ça tire de tous les côtés, bruit, fumée, vous devez garder la maîtrise de votre monture… Même si vous disposez de cartouches combustibles que vous pouvez introduire entières dans les chambres du barillet de votre revolver, essayez donc de le faire à cheval… Et si, par miracle vous y arrivez, je vous attends au moment où il va falloir poser les amorces sur les cheminées de votre barillet… Les petites amorces… avec vos gros gants de cavalier… Et vous imaginez la même scène avec des cartouches d'arsenal doit j'ai parlé plus haut ?

Le revolver, une fois déchargé était replacé dans son étui et le cavalier se servait de son sabre…

That's all folks!
 
B

bequet gilles

Compagnon
bonjour

a cette époque le sabre était l' arme prioritaire (si je puis dire ) le revolver arme d' appoint c' est la raison pour laquelle
les holster étaient tous pour main gauche et le sabre etant tenu dans la main droite une fois le barillet vide on s' étripait joyeusement au sabre.
les civils avaient des barillets tout prêts , il changeaient le barillet cela allait plus vite (voir l' histoire de Quantrell et compagnie)

a+ gilles
 
O

Okapi

Compagnon
Concernant le tir en "série", les utilisateurs tels les Rangers avaient des barillets supplémentaires(comme souvent les malfrats fortunés sans doute, je crois avoir le souvenir d'un revolver d'officier US en coffret avec plusieurs barillets, mais je ne suis pas sur que c'ait été une arme réglementaire, ce serait intéressant d'en discuter avec un spécialiste US des combats de l'époque par curiosité suite à ton dernier message ?
Si un parisien spécialiste du musée de l'Armée se souvient d'une vieille expo sur les armes françaises livrées lors de la Guerre de Sécession, il y a peut-être eu un catalogue, c'était malheureusement longtemps avant Google. :sad:
 
J

Jipé 87

Modérateur
Bonjour,
Changer de barillet à dos de cheval n'est pas une opération très facile, surtout avec un Colt, c'est un peu moins difficile avec un Remington...
Les guerilleros de Quantrill changeaient carrément de revolver plutôt que de barillet, ils avaient chacun au moins deux revolvers, certains en avaient jusqu'à huit !

Source : "Monsieur Colt", par Dominique Venner (édition Balland, 1972), qui cite lui-même William Elsey Connelly, petit extrait :

Colt-Venner.jpg
 
O

Okapi

Compagnon
Amusant si je peux me permettre l'emploi de cet adjectif de voir ressortir le nom d'un psychopathe célèbre dans un post sur les cartouches. :roll:

Sinon je ne sais pas si on pouvait vraiment les qualifier de tireurs d'élite surtout en comparaison avec les "Sharpshooters" de l'époque, inventeurs du tir à longue distance encore pratiqué.
La quantité de coups de feu tirés en rapport du nombre de blessés ou de tués était quand même assez disproportionnée, et la mention des Colts calibre 44 est assez amusante, les livres de Dominique Venner étaient à l'époque des références, mais ils on pris de l'âge quand même, W. Conneley était illettré, donc aussi source assez peu probante, je ne dis pas cela pour être négatif mais bien pour montrer comment certains livres de l'époque étaient arrangés, sur certains il est même connu que l'auteur avait inventé des pans manquants, j'avais eu en main à la librairie Laget des livres anciens qui venaient de sa bibliothèque et qu'il avait corrigés selon ses certitudes, ce sont devenu des collectors pour les historiens.
Il y a à la bibliothèque du Musée de Morges les cahiers d'essai de munitions diverses au XIXème par la fabrique de PN d'Aubonne, à Saint-Etienne aussi dans le musée des armes de test de la manufacture(vus dans les années 90) s'il n'a pas été dissous depuis, la dispersion était impressionnante par rapport à nos critères, toucher un cercle de 10" à 50 mètres au révolver militaire devait demander un barillet dans les meilleures conditions.

Il sera quand même intéressant de tester ces reproductions de munitions par curiosité, en tir sur appui bien entendu, même en étant plus impliqué comme avant dans la fabrication de PN, je reste curieux de ce genre d'informations. :idea:
 

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