Nouvel outil (et artilleurs HS)

  • Auteur de la discussion Madman
  • Date de début
M

Madman

Compagnon
Depuis le temps que je rêvais devant les catalogues... il est arrivé :-D
calibre-1.jpg


Qu'utilisez-vous comme instruments de mesure ?
 
S

SULREN

Compagnon
Bonsoir,
Qu'utilisez-vous comme instruments de mesure ?
Réponse : pour moi vieille école, c'est du classique à vernier, mais taillé dans le ROCH :)
- 2 pied à coulisse ROCH au 1/50
- 1 jauge de profondeur ROCH au 1/50
- Des palmers ROCH jusqu'au 100- 125, mais les gros sont plus pour le plaisir que pour l'usage car je ne fais que dans le petit.
- Comparateurs Mitutoyo mais aussi un ROCH de 100 mm de course (dernier acheté, semaine dernière dans un vide grenier).
- Niveau à bulle de précision Sopelem pour mesure d'inclinaison de 0 à 800 milli-radians
- Micromètre d'intérieur..... OTMT :oops:
 
F

fabricio

Ouvrier
SULREN a dit:
- Niveau à bulle de précision Sopelem pour mesure d'inclinaison de 0 à 800 milli-radians

bonjour

j' aurais aimé voir a quoi ressemble un tel niveau a bulle mais je n'arrive pas a trouvé de photo sur google

par curiosité ce serait possible de voir la bête

merci
 
S

SULREN

Compagnon
Bonsoir,
Tu ne trouveras pas de photo de ce niveau à bulles sur Google je pense, car c'est du matériel militaire, non pas qu'il soit "classé confidentiel", mais parce qu'il n'est pas en vente publique.
J'essaie d'en prendre une photo de suite et si elle sort mal j'attendrai demain pour avoir la lumière du jour.
@+
 
S

SULREN

Compagnon
Re
Voici la bête dans son coffret:

Sopelem1RD.jpg


Seule, près d'un réglet.

Sopelem2RD.jpg


Pour "coincer la bulle" on débraie le bras de ses crans en tirant sur le bouton moleté, on déplace le bras jusqu'à ce que la bulle se place vers le milieu de la fenêtre, on lâche le bouton moleté, le bras tombe dans un cran qui correspond aux dizaines de millièmes, ensuite on déplace le curseur pour amener la bulle pile entre les repères et on lit les unités du nombre de millièmes et la fraction de millième. La résolution est de 0,2 millième mais on peut encore interpoler.
Il s'agit de millièmes d'artillerie qui correspondent à peu de choses près aux milli-radians. Le cercle fait 6400 millièmes d'artillerie et 6283 milli-radians.
On peut poser le niveau sur une face ou sur une autre pour pouvoir lire jusqu'à 1600 millièmes.

C'est un niveau étalon pour régler les niveaux qui sont montés sur les pièces d'artillerie. Je l'ai acheté dans un vide grenier pour pas cher.

PS: La question qu'on peut se poser est:"pourquoi les artilleurs ne parlent ils pas en degré et minutes comme tout le monde?".
Réponse: "c'est pour avoir une meilleure efficacité opérationnelle".
Avant l'arrivée des technologies numériques, donc jusque vers les années 1970, le réglage de tir des canons d'artillerie de campagne, dont la portée allait jusqu'à 10 ou 20, voire 30 Km, se faisait sur la base des informations recueillies par un observateur. Celui pouvait être un homme à pied, ou à bord d'un avion et il s'approchait le plus possible de l'objectif afin de voir où tombaient les coups par rapport à ce dernier. Il devait communiquer par radio les informations de correction de tir à l'officier de tir qui se trouvait près des pièces.
Comme un millième correspond à l'angle sous lequel on voit une longueur d'1 m placée à 1 Km de distance il suffisait que l'observateur demande par exemple de déplacer le tir vers la droite de 200 m, sans s'occuper des angles. Si l'objectif était situé à 10 Km cela voulait dire qu'il fallait faire une correction de 20 millièmes sur le goniomètre d'orientation des pièces en azimut, par calcul mental, sans perdre de temps.
Pour corriger l'angle du canon si les coups tombaient trop loin ou trop près il y avait une table qui, en fonction de l'écart en m sur le terrain indiqué par l'observateur, permettait de trouver la correction à appliquer sur le niveau fixé sur le tube de la pièce.

Je connais "un peu" ce sujet parce que j'étais artilleur pendant mon service militaire, sur des canons automoteurs de calibre 155 mm, porté 20 Km. Je n'ai jamais vu ce niveau pendant mon service militaire parce qu'il n'était pas à disposition dans les batteries de tir, où je me trouvais, mais seulement au "2eme échelon" (service charge de l'entretien et des petites réparations). Ensuite il y avait le 3eme et peut être même le 4eme échelon.
 
T

taramop

Apprenti
bonjour

Il y a quelque année au boulot (qd j'était à la métrologie) il y en a une petite dizaine qui sont passés à la poubelle :cry:
(c'était du matos pour les hélices transall)
Les gars péter les bules suite à un choc ou une chute et c'est introuvable :???: quand ils déformaient pas le chassit dans la chute.
garde le précieusement :wink:
 
S

SULREN

Compagnon
Bonjour,
Je réponds à JKL:

TELEMETRES DE MARINE
Les cuirassiers avec leurs gros canons de 380 mm, voire plus, envoyaient des obus d’environ 1 tonne à au moins 30 Km, c'est-à-dire en pratique dès qu’ils voyaient leur adversaire apparaître au dessus de la ligne d’horizon.
Pendant la dernière guerre mondiale le cuirassier allemand Bismark a envoyé par le fond, en un seul coup au but sur la soute à munitions, le cuirassier anglais Hood, le plus beau fleuron de la marine anglaise, ne laissant que 3 survivants sur les 1429 membres

La direction de l’objectif était facile à voir, mais l’appréciation de sa distance était le problème majeur (il n’y avait ni radar, ni télémètre laser). On la mesurait avec des télémètres optiques à coïncidence. L’opérateur faisait coïncider dans son oculaire de visée les images de deux optiques placées aux extrémités d’un tube de plusieurs mètres de mètres de long et dont les images étaient renvoyées par des prismes. La mesure de l’angle que faisaient les deux optiques entre elles permettaient de calculer la distance. C’était un angle très très faible (triangle ayant un côté de quelques m et les deux autres pouvant aller jusqu'à 30 km) et la précision demandée dans l’exécution des prismes et des secteurs gradués était de la meilleure métrologie de l’époque. Il ne faut pas oublier que cette visée était de plus brouillée par les brumes marines, la fumée des chaudières et des canons et que les gars travaillaient dans l’ambiance d’une bataille navale.

Puisqu’on est en plein dans le HS ; autre anecdote :
Pendant la guerre russo-japonaise de 1905, à la fameuse bataille de Tsushima, la toute jeune marine de guerre japonaise avec ses cuirassiers Mitsubishi a mis en pièces la flotte de guerre impériale russe, en grande partie grâce à la supériorité de ses télémètres. Ils étaient équipés d’optiques Karl Zeiss allemandes de très haute qualité. De plus des « cons » dans l’amirauté russe avaient décidé de peindre les cheminées de leurs bateaux en anneaux noirs alternant avec des anneaux jaunes. C’était un régal pour les télémétreurs japonais de faire la mise au point là-dessus.

Un COUP COURT, un COUP LONG et le 3eme au BUT….. hopefully
C’est la technique rapide de réglage de tir, appelée « encadrement de l’objectif » utilisée en artillerie de marine mais aussi en artillerie de campagne.

CHARGEMENT DES GROS CANONS DE MARINE
Je ne sais pas s’ils devaient être remis dans l’axe du bateau pour ce rechargement, mais sur la plupart des tourelles ils devaient au moins être ramenés à l’horizontale.

DECHARGEMENT DES OBUS
Même dans l’artillerie de campagne de 155 mm sur laquelle j’ai fait mon service militaire (bon je ne suis pas tout jeune) on n’avait pas de douilles (étuis) pour la poudre mais des sacs de poudre en plus au moins grand nombre qu’on appelait « gargousse ».

Lors d’un incident de tir, rare, lorsque « l’étoupille » n’avait pas pu mettre le feu à la gargousse, il fallait retirer l’obus pour éviter que la chaleur du tube le fasse exploser à l’intérieur. Il était règlementaire d’attendre quand même trois minutes avant d’ouvrir la culasse de peur qu’un reste d’étoupillle enflammé se ravive au contact de l’oxygène de l’air et fasse un énorme chalumeau « sur la gueule des servants » en allumant la gargousse.
Ensuite on devait cogner sur l’obus depuis la bouche de la pièce avec une hampe en bois terminée par un lourd cône creux en fonte qui tapait sur l’obus mais sans toucher la fusée (détonateur visé à l’extrémité de l’obus). Les chocs desengageaient l’obus de 45 Kg des rayures du tube et le poussaient sur un berceau posé sur les glissières de recul à l'arrière du tube.
Les servants se mettaient à l’abri pendant l'opération et laissaient ce sale boulot au chef de pièce (on connait: t'es le chef, démerde toi). Ce fût une des plus belles peurs de ma vie. Au début je ne cognais pas trop fort pour sortir l’obus, mais comme il ne venait pas j’ai fini par donner un très grand coup. Au même instant la pièce d’à côté a tiré. Elle était située à une dizaine de m car nous avions fait une mise en batterie rapide, où les pièces sont plus serrées les unes contre les autres que dans une mise en batterie normale. Comme j’étais devant ma pièce j’étais juste dans l’onde sonore renvoyée par les ouïes inclinées vers l’arrière du frein de bouche de la pièce d’à côté. J’ai mis de longues secondes à réaliser que mon obus n’avait pas explosé et que je n’étais pas mort.
Pour les canons de marine on avait une autre méthode apparemment… mais aussi avec des anecdotes.

Mes excuses auprès de Madman pour avoir pollué son post. J'espère qu'il nous tirera dessus qu'avec son pied à coulisse et ne nous infligera que des blessures légères.
 
P

phil916

Compagnon
Mille merci à vous tous pour ces HS passionnants :-D
 
J

JPierre62

Compagnon
Bah , les vieux ...... faudra s'excuser auprès de Madman , on sort du sujet !
Mais vrai , ça rappelle des bons souvenirs de tirs , moi c'était dans les AMX 30 et c'était du canon de 105 , Mais en tir direct , donc si la hausse était bonne .... ca touchait !

Vais qd meme répondre à Madman
J'utilise comme les anciens : appareils de mesure Classiques à vernier ROCH ou autre , Les trucs à affichage digital , c'est quelque fois bien , mais qd on veut s'en servir , toujours des problèmes de piles qui sont soit mortes ou faux contacts . Rien de tel que les bons verniers , même s'il faut quelques fois mettre une loupe , mais ça , c'est les yeux qui suivent pas !
 
K

kaolin

Nouveau
Voila continuons, 1000 excuses Madmanc pour la suite du hors sujet.

Ce niveau d’artillerie est toujours utilisé de nos jours en aéronautique pour la mesure de débattement de certain élément des commandes de vol et le calage des trains d’atterrissage.

Toutes mes excuses Madman pour avoir pollué ton post.
 
M

Madman

Compagnon
Bin il se trouve que le Madman trouve vos HS passionnants, qui me rappellent les bons souvenirs aux postes d'observation des buts en artillerie de montage.

Les pièces de 155 étaient disposées "en bas", dans la vallée, et nous étions "en haut", à 3000m. au soleil, dans la neige, à observer et corriger les tirs.

"Toute la batterie, deux coups" commandait l'officier de tir. "Coups partis" répondait la batterie. L'attente, les sifflements des obus, les explosions sur le pan de montagne, le comptage des coups pour détecter les "ratés". Je me souviens bien des éclats de soleil sur les obus quand ils passaient au-dessus de nos têtes 8-)

Et les anecdotes, heureusement rares, des premiers tirs trop courts, quand les obus arrivaient derrière les observateurs. "A terre !" gueulait l'officier instructeur.
 

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