Mortaiser avec une fraiseuse à tourelle

  • Auteur de la discussion j.f.
  • Date de début
J

j.f.

Compagnon
Tout le monde le sait, tout le monde est d'accord là dessus, les plus belles, les plus élégantes et les plus universelles fraiseuses sont les fraiseuses à tourelle !

On peut tout faire avec.

Le grand luxe c'est d'avoir une tête à mortaiser montée à l'arrière du bélier. Hop, on fait touner la tourelle, et la fraiseuse - perceuse - aléseuse se transforme en mortaiseuse.

Mais, misère de misère, y'a pas de tête à mortaiser derrière le mienne !

t_2010_05_01_dscf0959_800x600_156.jpg

Et, c'est con (je suis du sud, con n'est pas un gros mot et peut même être un compliment selon le contexte), j'ai une poulie à clavetter après réalésage... Clavette de 6 mm.

Clavette de 6 -> diagonale de 8.5. Un rond d'inox bien dur, perçage à 8.5, un taraudage pour une vis de pression, un morceau d'HSS 8%Co qui traîne par là, taillé avec unbe dépouille de quelqus degrés, et c'est parti.

t_2010_05_01_dscf0957_800x600_137.jpg

Une fraiseuse à tourelle a un petit levier magique tout en haut (à plus de 2 mètre du sol, quand même). C'est le petit levier en haut à gauche, celui qui sur la photo n'hésite pas à afficher sa virilité (c'est le printemps).

Comme son nom l'indique, il bloque la broche en rotation...

t_2010_05_01_dscf0949_800x600_912.jpg

Il n'y a plus qu'à placer l'outil fraichement réalisé dans le porte pince, procéder aux alignements de rigueur, et jouer du levier de perçage sensitif pour faire une belle rainure de clavette ! Un peu d'huile entière et d'huile coude. La profondeur de passe est définie par le Y (ou le X si on a envie de se compliquer la vie).

t_2010_05_01_dscf0953_800x600_179.jpg

Et voilà, c'est fait. La poulie a été adaptée à son nouveau moteur :

t_2010_05_01_dscf0955_800x600_484.jpg
 
N

Nours

Compagnon
Bonsoir,
j.f. a dit:
...
Il n'y a plus qu'à placer l'outil fraichement réalisé dans le porte pince, procéder aux alignements de rigueur, et jouer du levier de perçage sensitif pour faire une belle rainure de clavette ! Un peu d'huile entière et d'huile coude. La profondeur de passe est définie par le Y (ou le X si on a envie de se compliquer la vie).

Joli détournement de la fraiseuse mais très proche de ce qu'on fait avec un tour en mettant l'outil-broche sur la tourelle et la pièce à mortaiser dans le mandrin.
Au lieu de faire des aller-retours avec le traînard vous les faites avec la broche sensitive de la fraiseuse. Je ne suis pas sûr que ce soit moins pénible !

Quant à la tête à mortaiser, je viens de l'essayer et c'est un régal, comparée au brochage avec le tour comme mentionné ce-dessus.

Cdlt.
Marcel
 
J

j.f.

Compagnon
Là, je ne peux pas être d'accord.

Si tu regardes la façon dont ça se passe, tu remarqueras :

- deux axes de rotation : cellui de la broche et celui de la table tournante : précision et souplesse d'utilisation pour l'alignement

- le X

- le Y

Un tour n'est pas du tout fait pour soutenir des efforts de type mortaisage, axiaux. Il est fait surtout pour des efforts transversaux, à l'exception de la contre poupée.

D'où l'immense avantage d'une perceuse fraiseuse aléseuse, (il n'y a pas que les fraiseuses à tourelle) à condition de pouvoir bloquer la broche.

La machine travaille partout avec des directions d'efforts pour lesquels elle est construite, contrairement à un tour.
 
J

j.f.

Compagnon
Idée en réponse à Nours...

Avec un tour, ce qui serait le grand luxe, c'st de placer dans la contre poupée une tête à aléser avec un outil taillé pour le mortaisage. Et de disposer dessus d'un levier rapide.

Ca serait beaucoup mieux.

- alésage classique

- mortaisage dont on serait absolument certain qu'il est parfaitement radial

- respect de directions d'effort correctes

Qu'est-ce que voius en pensez ? (ça a dû être déjà fait depuis 100 ou 150 ans, mais ça n'empêche pas...)
 
H

hb30

Ouvrier
effectivement intéressant et pratique mais je ne comprends pas l'expression : blocage en rotation

est ce que ça veux dire que tu as toutes les fonctions électriques mais que la broche ne tourne pas ?

à +
 
J

j.f.

Compagnon
Sur les fraiseuses à tourelle, la broche est montée dans un foureau qui coulisse dans la tête. L'entraînement se fait par un arbre canellé. Exactement comme sur une perceuse à colonne.

La poulie secondaire (celle qui est coaxiale à la broche) est creuse et il y a deux demi segments de frein : c'est un frein à tambour. Donc on peut immobiliser la broche en rotation. C'et le rôle du levier de gauche sur le sommet (celui qui est relevé sur la photo).

Ce blocage est très pratique pour changer d'outil, ou pour aligner un étau : on place le comparateur à levier directement dans la pince.

Broche bloquée, le fourreau, donc la broche, peut toujours être monté ou descendu.

Mais alors on ne bénéficie pas de la fonction de descente / rmontée automatique, puisque le mouvement est couplé à celui de rotation. En effet, il y a une boîte à 3 vitesses qui donne une avance par tour pour le Z du fourreau : fonction perçage automatique / alésage automatique, avec remontée automatique également en fin de course, réglable par un système micrométrique

Cependant, il reste possible de mortaiser au moteur s'il y a une avance auto sur la console... Sur ce type de machine, contrairement à beaucoup d'autres, chaque axe a son propre moteur, optionnel. Sur la mienne je n'ai que le X. Mais on peut ajouter des moteurs sur les autres axes. C'est ce qu'a fait c.phili sur sa Bridgeport.

Pour comprendre comment c'est fait, tu peux regarder ici (remontage de la tête) :

induma-a-tourelle-1-s-testa-veloce-t5214-270.html (frein)

induma-a-tourelle-1-s-testa-veloce-t5214-360.html (mécanique de la tête avec sa boîte d'avances)

On pourait imaginer l'usinage suivant :

- alésage avec une tête à aléser et la fonction d'automatisme de descente de broche

- remplacement de la tête à aléser par le porte barreau présenté plus haut, et mortaisage pour faire la rainure de clavette

Le tout sans avoir à utiliser une autre machine. Mais je n'ai pas de tête à aléser. Alors je me sers du tour... Et je n'ai ni tête à mortaiser, ni brocheuse. Alors il a fallu improviser. L'idée me trottait dans la tête depuois longtemps, et, curieusement, je n'ai vu aucun exemple de ce genre sur les sites et forums consacrés aux Bridgeport. C'est pourtant tellement simple et évident !

C'est applicable à n'importe quelle machine, mais en jouant avec le Z (tête ou console) à partir du moment ou on peut empêcher la broche de tourner.
 
F

FELIX

Compagnon
Bonjour à tous.
Vous qui avez l' habitude des rainures de clavettes dans les alésages,
pourriez-vous m'expliquer votre méthode pour centrer parfaitement l'outil à mortaiser dans l'alésage ?
Je vous remercie pour les réponses.
Cordialement.
 
P

punchy

Compagnon
Tu prends combien par passe ?
Quel effort il faut fournir sur le levier ?

:wink:
 
J

j.f.

Compagnon
Les passes : 1 à 2 / 10 èmes.

Pour l'effort c'est minime.

Il faudra que je refasse un essai en me servant du volant de descente : le limiteur de couple est réglé pour une force de 100 kgf (1000 N) à la broche, ce qui est la valeur standard pour les fraiseuses à tourelle (200 lbs sur les Bridgeport, équipées des mêmes roulements).

Avec 100 kg, il y a de quoi faire. Et la broche est conçue pour ça. Voir les manuels Bridgeport et autres.

Voir le réglage ici :

induma-a-tourelle-1-s-testa-veloce-t5214-555.html

En tous cas, l'effort est inférieur à celui nécessité par nombre de perçages "sensitifs".
 
P

punchy

Compagnon
j.f. a dit:
Les passes : 1 à 2 / 10 èmes.
En tous cas, l'effort est inférieur à celui nécessité par nombre de perçages "sensitifs".
Ok, ça me suffit comme estimation.
Merci

:wink:
 
J

j.f.

Compagnon
C'était dans de l'alu, hein, pas de l'acier !

Il faudrait aussi mesurer l'effort sur le levier avec un dynamomètre, et rapporter ça à l'effort sur la broche. Mais je n'ai pas ce qu'il faut.

Pour l'alignement, c'est très simple.

Centrage de la broche et de pièce par les moyens habituels.

Equerrage de l'outil en plaçant une autre barreau en contact avec l'outil coupant, et alignement visuel avec les rainures ou le bord de la table.

Là, il n'y avait pas besoin d'une extrême précision : comme on peut le voir sur l'avant dernière photo, cette poulie (et l'autre aussi, d'ailleurs) est munie d'une vis de pression qui vient appuyer sur la clavette. Donc même s'il y a un peu de jeu, dès que la vis est serrée, ça ne bouge plus.


Je ne suis pas sûr que ce truc soit applicable pour de l'acier ou de la fonte. En tous cas, dans de l'alu, c'est du gâteau, et ça m'a évité l'achat de broches et d'une presse.

Pour des métaux durs, faudra essayer un jour mais en me servant du volant de descente pour bénéficier du limiteur de force...

ca pourrait être tenté avec une perceuse à colonne.
 
W

wika58

Compagnon
Moi les rainures de clavette, je les fais sur mon Rapide-Lime... 8-)

:jesors23:

C'était juste pour rire... pour une fois ...
 
P

Purmeca

Nouveau
Le problème c'est que les efforts admissibles sur la broche sont donnés dans le cas ou celle ci est en rotation....
Risque d'empreinte sur les cages exter des roulements de broche si elle est à l'arrêt ....
 
J

j.f.

Compagnon
Avec les efforts ridicules que ça impose, certainement pas !

Il faut essayer pour s'en rendre compte.

Je l'ai fait plus récemment dans de l'acier : pareil. Outil bien affûté, et passes de quelques centièmes ; c'est très long, mais ça ne force pas du tout.

Quant aux efforts indiqués, ils sont à utiliser pour le réglage du limiteur de couple : on mesure la force d'appui de la broche. Je vois très mal comment faire cette mesure avec un outil dans la broche, de dynamomètre en dessous, et en rotation. Et je vois très mal également un constructeur indiquer comme valeur de réglage un effort qui serait destructif pour les roulements lors du réglage !

Enfin, les roulementiers indiquent deux types de charge axiale et radiale : dynamique et statique. Une brève recherche donne pour les roulements considérés des charges de l'ordre de 1500 à 2500 daN et des coefs de 0.25 pour les roulements à contact oblique. Il reste une sacrée marge.

http://www.scribd.com/doc/57954933/31/III-TYPE-DE-ROULEMENTS-ET-LEURS-CHARGES-SUPPORTEES

http://www.ntn-snr.com/industry/fr/fr-fr/file.cfm/03-Duree_de_vie.pdf?contentID=4650

Pas le temps de lire en détails, mais le calcul est intéressant. En tous cas, avec 100 daN, je ne me fais absolument aucun souci.

Bien mieux avec des roulements à rouleaux coniques : quand on voit sur quoi reposent les pivots de fusée d'un 4x4 de 2 tonnes (roulements tout petits, charge axiale purement statique), il n'y a aucun souci à se faire si on joue à ça avec les roulements bien plus gros montés sur les broches de MO.
 
Dernière édition par un modérateur:
C

CLIP

Compagnon
Salut,
a faire dans l alu, comme sur la photo.Sinon, sur de 42CD4, t as pas fini!
ca peut depanner, methode connue des anciens mecanos.Ils faisaient en montant la table sur l axe Z.La noix de vis adorait... :twisted: jusqu au jour ou le filetage de la noix a ete "extrudé" comme du vulgaire chewing gum...
Les fraiseuses a tourelle, c est bien, mais j en suis revenu pour le travail de precision, precision aleatoire(trop de poids en haut...coulisses du belier, rotation de la tete,on du mal a donner la rigidité necessaire a un travail precis)tout depend de ce que l on usine et la tolerance.
Rien ne vaut la tete a mortaiser ou la mortaiseuse.
 
A

ATV325

Compagnon
hello clip,

certains le font aussi avec un renvoi d'angle et en montant l'outil sur un axe horizontal adapté (bloqué en rotation) profitant de l'avance auto sur le Y. En dépannage pourquoi pas et comme vous le dites tout dépend de la précision.
 
J

jimfells

Ouvrier
Bonjour,

CLIP a dit:
Salut,
Les fraiseuses a tourelle, c est bien, mais j en suis revenu pour le travail de precision, precision aleatoire(trop de poids en haut...coulisses du belier, rotation de la tete,on du mal a donner la rigidité necessaire a un travail precis)tout depend de ce que l on usine et la tolerance.
Rien ne vaut la tete a mortaiser ou la mortaiseuse.

Dans l'absolu oui.

Mais dans le cadre d'une utilisation amateur (la majorité des personnes ici) la solution de j.f. présente un avantage économique (plusieurs centaines d'euros au bas mot) et logistique évident (une seule machine pour tout faire).

Ce que je reproche à j.f., c'est de nous donner terriblement envie d'acheter une fraiseuse à tourelle !

Jim.
 

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